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Le chevalier aux épines, tome 3 Le débat des dames

Langue d'origine : français
Date de parution : 24/01/2024  -  livre
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Le chevalier aux épines, tome 3 Le débat des dames

Une série de 3 livres pour une histoire complète dans le vieux royaume

Le chevalier aux épines est une trilogie de fantasy française, dans le monde du vieux royaume qui a vu son auteur Jean-Philippe Jaworski émerger dans le paysage imaginaire français avec Janua Vera, puis confirmer et s’imposer avec Gagner la guerre. L’auteur revient de temps en temps dans cet univers, pour des nouvelles jusque là, tel Le sentiment du fer ou des textes publiés dans divers recueils collectors ou non. Lors de discussions aux Imaginales, il parlait de revenir à des récits dans le Vieux royaume après sa série Rois du Monde. On a donc découvert l’an passé le tome 1 du Chevalier aux épines ; le tournoi des preux, suivi de près par le tome 2 et maintenant ce tome 3 : Le débat des Dames. C’est très appréciable de pouvoir lire cette série de livre dans un temps court, car la densité des personnages et de l’intrigue mérite que l’on n’en perde pas une miette. Des choses tout à fait anodine dans les tomes 1 (essentiellement) et 2 vont en effet trouver des échos (les podcasters de 2H de perdues parleraient de « préparation paiement ») dans le dernier tome.

Contexte : C’est une période de guerre civile ! (attention contient des spoilers tout du long, normal c’est un tome 3 !)

Enfin, encore plus qu’une guerre civile, puisque le duché de Bromaël est déchiré à la fois par l’invasion des peuples barbares Ouromands (= des sortes de vikings tout en finesse des steppes) qui ont profité des dissensions apparues dans le tournoi de Lyndinas au sein du duché de Bromaël (événements relatés dans les tomes 1 et 2) pour l’envahir. Et d’autre part par la rébellion de Méléagant de Vayre, fils de l’ancienne duchesse déchue, pour se venger de l’attentat commis contre elle. La noblesse de Bromaël s’est donc portée au secours de la ville de Vekkinsburg prise par les Ouromands, mais a subi une cuisante défaite avec la perte de nombreux chevaliers, dont certains principaux des premiers livres. Le chevalier Claudas de Kimmarc, fils du comte de Kimmarc, qui voulait faire du tournoi de Lyndinas un contre-pouvoir au duc Ganelon de Bromaël, a même été pris en otage et est retenu par les Ouromands. Au début du livre, on trouve donc Aedan de Vaumacel, et deux autres chevaliers du camps du dedans : le chevalier au pies et Geriant de Froëch, partis régler la rançon de Claudas chez les Ouromands. Mais le plan ne se passe pas comme prévu. A la place du prince, ils n’arrivent qu’à ramener au comte de Kimmarc qu’un soldat moine déjà croisé dans le premier tome. On assiste donc à un voyage à travers des terres désolées, qui va mener notre chevalier aux épines sur une mission beaucoup plus délicate : aller parlementer avec Audéarde de Maginois, duchesse déchue délivrée de son exil dans le premier tome.

Des personnages connus, et des nouveautés

Le livre s’articule autour des aventures du chevalier aux épines, Aedan de Vaumacel, de ses suivants, et de divers chevaliers l’accompagnant dans ses différentes missions. Ce chevalier reste un archétype, brillant par sa droiture comme déjà vu dans le premier tome. On se plaît à retrouver son écuyer, le vieux Naymes, et le turbulent page Coel. Les chevaliers survivants des précédents tomes sont aussi bien présents, et croisent le chemin du chevalier aux épines, lui apportant aide ou doute selon le cas. On découvre enfin le comte de Kimmarc, personnage éminent depuis le premier livre qui a soutenu la fronde initiale contre le duc. Les aventureux du bois oiselés, personnages énigmatiques, vont à nouveau apporter leur soutien au sire de Vaumacel. D’une manière générale, la cohérence du récit depuis le premier tome force le respect, on en apprend plus sur les différents protagonistes, et chaque fil commencé trouve son explication, à défaut de sa conclusion, dans le livre. Le sous-titre de ce tome prend tout son sens à la moitié du livre, et éclaire sur bien des aspects de l’histoire.

Plus d’imaginaire, au service d’un récit alternant entre voyage, rencontres tendues, et action.

Ce tome est dans la droite lignée des précédents, il en conserve le rythme, poursuit l’ambiance du premier plus que du deuxième livre. Mais il s’en démarque par la noirceur du récit, par le caractère très inattendu de son dénouement. La magie qui était en filigrane mais non omniprésente dans les premiers livres devient beaucoup plus présente dans la deuxième moitié du livre. Comme à son habitude Jean-Philippe Jaworski nous propose un récit dense, avec une maîtrise de l’écriture et de la langue toujours aussi impressionnante. Le registre intègre de nombreux mots de français ancien ou désuet, mais on comprend toujours le sens à défaut de comprendre le sens exact de certains mots, mais cela reste rare.

Essai transformé

Avec ce tome 3 Jean-Philippe Jaworski conclu en beauté cette trilogie du chevalier aux épines et prouve s'il était besoin qu'il est un formidable raconteur d'histoires. On ne s'ennuie jamais dans cette trilogie alternant les styles et points de vue. Une fort belle réussite!

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