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Nemrod

Olivier Berenval ( Auteur), Wadim Kashin (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 19/10/2017  -  livre
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Nemrod

Un jeune auteur ambitieux

 

Olivier Bérenval s’est fait remarquer du public des amateurs avec Ianos en 2015, déjà publié par les éditions Mnémos. Auparavant, il travaillait dans l’aide au développement et déclare être passionné par l’Afrique. Ianos se voulait un livre empreint de hard science, Nemrod penche lui du côté du livre-univers et du space opera. Alors, cher ami lecteur, allons de voir de plus près ce qu’il en retourne (plus de 500 pages quand même !).

 

Dans un futur lointain, très lointain…

 

Longtemps après la destruction de son berceau, l’humanité a essaimé dans les étoiles, près de 350 milliards d’humains habitent maintenant des mondes terraformés par la Communauté. Elle s’est dotée d’une langue et d’une culture commune, retrouvée dans les archives d’une métropole terrienne. Ainsi la Communauté est dotée d’un Directoire et d’une flotte de croiseurs, sans compter l’aide bienveillante des IA de l’Axiomatique. Car il s’agit de faire régner l’ordre dans la galaxie, dans des mondes souvent tentés par l’autonomie. Voici cependant qu’apparaît une Entité non humaine qui détruit les mondes pour s’en sustenter. Le directoire de la Communauté ordonne la riposte mais la flotte de croiseurs ne réussit qu’à ralentir l’entité. Pendant ce temps, trois personnes venues d’horizons très différents convergent, petit à petit, guidées par les IA et aussi par l’Entité, comme si le destin de l’humanité reposait sur elles… 

 

Des références à foison

 

Dans Nemrod, le lecteur suit donc trois personnages : le détective Czar Santo et son IA personnelle Booz, le jeune Tjasse et enfin Giana Miracle, soldat de choc des Forces de la Communauté. Olivier Bérenval fait tout (trop ?) pour nous intéresser à eux et à leur odyssée. Cela nous rappelle Hypérion de Simmons et aussi Omale de Laurent Genefort. En fait, Nemrod est saturé de références. Une planète se nomme Endor en référence à une trilogie que tous connaissent, une cité s’appelle Irulan (du nom de l’épouse officielle de Paul Atréides dans Dune), on parle de VoiceKampf en référence au test de Voight-Kampf en vigueur dans Blade Runner pour déceler des Réplicants. Sans compter les ouvertures de chapitre, tirées parfois de Victor Hugo, Voltaire ou… Hugues Auffray. Sans compter le titre, Nemrod (ou Nimrod) étant le nom du premier héros postérieur au Déluge, descendant de Noé et rebelle à Dieu. Or l’Entité ne fait rien que moins que de préparer une apocalypse biblique…

 

Les limites d’une démarche

 

Nemrod a des qualités, l’auteur a fait de nombreux efforts pour créer un univers, des personnages, des cultures, inspirées de l’histoire de la France révolutionnaire et c’est original, notons-le. Relevons aussi que les personnages vivent, sont parfois passionnants. Alors qu’est-ce qui cloche, empêche Nemrod de susciter l’enthousiasme ? D’abord, il y a des longueurs. Le début du roman se traîne et le lecteur doit se montrer patient avant que la sauce monte (et bien). Reste qu’on ne comprend pas (volonté de l’auteur ?) les motivations de l’Entité à la fin. Olivier Bérenval aurait gagné à clarifier les choses. On est loin de la réussite éclatante de Romain Lucazeau sur Latium (pour ne citer qu’un auteur français et contemporain, sans remonter aux grands anciens). Reste une curiosité à découvrir.

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