Dick, dick dick...

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jlavadou
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Message par jlavadou » ven. déc. 22, 2006 9:50 am

OapTao a écrit :Les trois derniers, je les ai pas vus, mais sachant que "A scanner darkly", c'est "Substance Mort" en français, un des meilleurs romans de Dick, j'appréhende un peu...
Au delà de la trouvaille visuelle plutôt pas mal, le film n'apporte rien au bouquin. Il est très fidèle, trop peut-être, car du coup Linklater a dû sélectionner des scènes un peu à l'emporte-pièce et ne fait pas bien apparaître la déchéance d'Arctor, qui est pour moi le fil conducteur du roman.

Et Keanu Reeves, même en animation, reste Keanu Reeves, c'est à dire l'acteur... enfin, l'homme tournant dans des films, plutôt... le plus lisse de tout Hollywood...

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marc
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Message par marc » ven. déc. 22, 2006 12:03 pm

Dans la foulée de ce que m'a conseillé rmd, Fred Combo et Jerome, je viens d'acheter "Substance mort".
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sophie
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Message par sophie » ven. déc. 29, 2006 4:33 pm

Je viens de lire Ubik, pour persévérer un peu dans l'oeuvre de Dick, malgré le sentiment mitigé que j'avais eu à la lecture du Maitre du haut chateau.

Je ne sais pas trop quoi en penser. A lire certaines critiques, il semble qu'Ubik soit son chef d'oeuvre, ou un de ses chefs d'oeuvre.
Je dois vraiment être hermétique à l'univers de Dick. Non pas que je n'aie pas aimé, mais je ne peux pas dire que ça m'ait transcendée non plus.
Comme dans Le maître du haut chateau, j'ai eu la sensation de ne rien comprendre. Surtout à la fin, quand il semble boucler sur le même truc, mais avec un autre personnage, alors que je croyais avoir enfin saisi le fin mot de l'histoire.
J'en viens à me demander si Dick n'est pas à la littérature ce que Lynch est au cinéma, c'est à dire quelqu'un qui crée des univers qu'il ne faut pas chercher à comprendre rationnellement mais à percevoir d'une autre manière. A cette différence près que j'adore l'univers de Lynch, alors que celui de Dick me laisse assez froide.

Une chose quand même que j'ai trouvée très intéressante dans ce roman, c'est les deux "mondes" : celui des vivants et celui des semi-vivants.
En général, ce genre de choses me gêne parce que je trouve ça un peu facile : il se passe tout un tas de trucs et finalement, l'auteur retombe sur ses pattes en disant que ça ne se passe pas dans le monde réel mais dans un univers imaginaire ou mental.
Pourtant, là j'ai trouvé ça très bien fait, et le petit piège tendu au lecteur m'a semblé bien fonctionner, c'est bien construit, ça ne donne pas cette sensation de facilité ou d'artifice.
L'univers semi-vivant est suffisamment "palpable", je ne sais pas trop comment dire ça, suffisamment "réel" pour être tout aussi intéressant que l'autre monde, et la transition entre les deux fonctionne bien.

C'est assez rageant de lire un bouquin comme ça, et de percevoir qu'il y a surement des tas de choses intéressantes dedans, en ayant l'impression de passer à côté, de ne pas savoir comment attraper l'anguille qui glisse entre ses doigts.
Dick me fait cet effet, une anguille qui glisse entre les doigts du lecteur, une pensée insaisissable, trop torturée ou trop complexe, ou autre.

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PLF
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Message par PLF » dim. oct. 07, 2007 6:19 pm

juste pour te faire revenir au dessus de la pile Phil, et pour que les justes ne t'oublient pas

Papageno
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Message par Papageno » dim. oct. 07, 2007 9:08 pm

Oui, d'autant plus que tout ce que disait Sophie sur Ubik (et sur Dick) est très juste et très bien vue. Il n'y a pas un seul mots de trop.
La seul divergence en ce qui me concerne est le fait qu'elle trouve cela agaçant alors que pour moi ce serait plutôt jubilatoire!

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PLF
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Message par PLF » lun. oct. 08, 2007 9:11 pm

Dick est unique, c'est notre père à tous, vieux barde cramé ou grand maître du peuple SF peu importe;
pour convaincre les hésitants ou les apôtres imparfaits, je conseille la lecture de DERNIERE CONVERSATION AVANT LES ETOILES d'Hélène Collon aux Eds. de l'Eclat
qu'y trouve t - on ?
de désarçonnants et fabuleux échanges en forme de monologues ds les étoiles à 2 mois du grand saut - PKD est passé de l'autre côté du miroir juste après ces entretiens;
les idées fusent et les pistes se multiplient autant qu'elles s'annulent; démonstration d'un esprit ruche bourdonnante en action; romancier de classe unique, l'un des seuls à faire du lecteur un témoin invisible sur l'épaule de ses faux héros.

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Fred Combo
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Message par Fred Combo » mar. oct. 09, 2007 8:56 am

PLF a écrit :Dick est unique, c'est notre père à tous, vieux barde cramé ou grand maître du peuple SF peu importe;
pour convaincre les hésitants ou les apôtres imparfaits, je conseille la lecture de DERNIERE CONVERSATION AVANT LES ETOILES d'Hélène Collon aux Eds. de l'Eclat
qu'y trouve t - on ?
de désarçonnants et fabuleux échanges en forme de monologues ds les étoiles à 2 mois du grand saut - PKD est passé de l'autre côté du miroir juste après ces entretiens;
les idées fusent et les pistes se multiplient autant qu'elles s'annulent; démonstration d'un esprit ruche bourdonnante en action; romancier de classe unique, l'un des seuls à faire du lecteur un témoin invisible sur l'épaule de ses faux héros.
Et si je me souviens bien, il est mentionné dans cette conversation la présence d'au moins une bouteille de vin... ce qui explique en partie les désarçonnants et fabuleux échanges, sans rien leur ôter de leur côté désarçonnant et fabuleux... :wink:
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Sir Terry Pratchett

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Goldeneyes
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Message par Goldeneyes » ven. nov. 09, 2007 8:04 pm

Ubik est un classique. Le meilleur que j'ai lu de Dick en tous cas.

ben.K.F.
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Message par ben.K.F. » sam. mars 15, 2008 9:16 pm

Dick est sans doute l'un des plus grands génies en puissance qui s'est frotté à la SF.
Ubik est l'une des compositons romanesques majeures du xx siècle. Ce qui s'y passe, ce qu'il a crée, l'expérience impossible, le frisson mystique, que tant ont tenté de réduire ou dupliquer par la suite, est la dernière grande trouvaille en terme de construction du récit.
Certains croient pouvoir parler de mauvais écrivain parce que son écriture est sans fioriture, d'autre sont perdus dans ses compostions chaotiques en vérité hautement maîtrisées, tout ça pour en arriver : dick est décevant.
Non, au pire dick est difficile à comprendre. Il est de ces écrivains qui puissent dans l'intelligence du lecteur. Si le lecteur ne joue pas le jeu, s'arrête en chemin, taxe l'auteur de guignol, est bien qu'on ne s'étonne pas de passer à côté. Ce jeu de confiance où il faut se creuser le crâne, dick l'a poussé plus loin que personne.
Avec ses visions de l'avenir, glaciales de vérité, il est difficle de trouver un auteur de sf à sa hauteur. Certains disent qu'il est prérimé, c'est le seul qui ne l'est vraiment pas. D'autres que seules ses nouvelles sont intéressantes, alors que c'est dans ses romans que son génie explose littéralement.
Le futur avec lui avait un goût dans la bouche plus vraie que nature, car au-delà de la physique c'étaient les métamorphoses psychiques de l'être humain qu'il nous narrait.
J'ai choisi mon camp, non ? ;-)

cleucleu
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Message par cleucleu » jeu. sept. 25, 2008 12:23 pm

J'ai parfois l'impression d'être face à un problème de Maths que je ne sais pas résoudre quand je lis du Dick. Je n'ai pas encore lu énormément de livres de Dick (1 petite 10aine) mais tous ceux que j'ai lu m'ont sacrément secoués - surtout Ubik que j'ai dévoré et lu 2 fois de suite (1ere fois que ca m'arrive). En fait, un livre Dick ne s'arrête pas à la dernière ligne de la dernière page, je continue de réflechir et essayer de comprendre le tout. Du coup quand j'enchaine avec un autre auteur, j'ai l'impression que l'histoire est plate, asceptisé, sans relief et sans profondeur.

azazel
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Message par azazel » mar. nov. 04, 2008 1:28 pm

ubik et l'oeil dans le ciel, absolument génial

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Lune
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Message par Lune » lun. mai 25, 2009 2:07 pm

J'ai énormément de mal à lire Dick, je m'ennuie au possible. Pourtant j'essaie !!
Ce n'est pas parce que je dis n'importe quoi que j'ai tort.

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Fred Combo
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Message par Fred Combo » lun. mai 25, 2009 2:44 pm

Lune a écrit :J'ai énormément de mal à lire Dick, je m'ennuie au possible. Pourtant j'essaie !!
Mmmmhhhh... Il faut dire que tu n'as pas choisi le plus facile...
Dis-toi que ça aurait pu être encore plus dur, tu aurais pu lire SIVA en premier !
Commence plutôt par Les clans de la lune Alphane, ou Glissement de temps sur Mars...
Et si tu n'aimes toujours pas, laisse tomber. Il y a chez Dick une certaine unité, du début à la fin, et si on n'accroche pas à ses livres les plus anciens, je ne pense pas que ça puisse s'arranger avec ses derniers.
Dick est plutôt "à la mode" en ce moment, mais je pense que c'est parce qu'on vit plus ou moins dans SON monde, avec le virtuel et tout ça... Je ne sais pas si ses livres sont aussi prisés du "grand public" que les adaptations cinéma qui en ont été tirées.

Tiens, j'y pense, quelqu'un a lu le Dicktionnaire (ou un titre approchant... Je crois que le sous-titre est : Nous vivons dans les mots d'un auteur de science fiction) qui est paru il y a peu de temps ? C'est bien ?
Si tu ne fais pas une histoire de ta vie, un jour tu seras dans l'histoire de quelqu'un d'autre.
Sir Terry Pratchett

rmd
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Message par rmd » lun. mai 25, 2009 3:01 pm

Fred Combo a écrit :Tiens, j'y pense, quelqu'un a lu le Dicktionnaire (ou un titre approchant... Je crois que le sous-titre est : Nous vivons dans les mots d'un auteur de science fiction) qui est paru il y a peu de temps ? C'est bien ?
Pas (encore) lu, mais on peut en trouver des extraits sur le dickien.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.

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gutboy
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Message par gutboy » mer. mai 27, 2009 2:40 pm

Ubik est un chef d'oeuvre de la litterature d'idées.
Pas un chef d'oeuvre de la litterature de style.

Dick est à mon sens un de ces auteurs qui montrent de la façon la plus flagrante l'écart qui peut exister entre ces deux pôles.
Si ce sont les idées qui vous intéressent, Dick est grand.
Si c'est le style, Dick est petit. *

Il me semble en tous cas que selon la position du curseur chez chacun d'entre nous, la place de Dick variera considérablement, et que c'est vraiment une caractérisque particulière de cet auteur.

Pour avoir relu Ubik l'année dernière, j'ajouterai que la traduction ne l'aide plus. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Ce n'est pas qu'elle est mauvaise. Mais la langue est très vieillie et les tournures de phrases ne sont plus du tout telles qu'on s'exprime aujourd'hui. Le bouquin gagnerait si la traduction était actualisée.

*(on me pardonnera le big dick, small dick. J'ai pas pu résister)
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

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