Le Guide des Fées, regards sur la Femme
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Le Guide des Fées, regards sur la Femme
Je vous annonce avec un grand plaisir la sortie prochaine aux éditions Actusf du Guide des Fées, regards sur la femme d'Audrey Cansot et Virginie Barsagol.
Le Guide des fées est un parcours dans le temps à la rencontre des fées, des plus célèbres aux plus inattendues. Attraper les fées là où elles se cachent, des territoires littéraires aux oeuvres cinématographiques en passant par la BD et la peinture, autant de champs que les reines du merveilleux ont investis au fil des siècles. La lecture du guide est aussi un voyage qui tente de révéler la profusion des regards portés sur la figure féérique, ainsi que son évolution, riche et complexe au fil des époques traversées.
- Audrey Cansot, diplômée en cinéma à la Sorbonne, a travaillé pour la production cinématographique et écrit pour le théâtre.
- Virginie Barsagol est certifiée de Lettres modernes et suit un cursus universitaire en psychologie.
Toutes deux collaborent à divers sites internet et revues.
La couverture est de Magnus Blomster
Attention, si vous commandez l’ouvrage avant le 15 avril, vous le recevrez directement chez vous dédicacé !
Retrouvez Audrey Cansot et Virginie Barsagol au festival Trolls et Légendes à Mons en Belgique les 11 et 12 avril.
Toutes les infos sont ici
Le Guide des fées est un parcours dans le temps à la rencontre des fées, des plus célèbres aux plus inattendues. Attraper les fées là où elles se cachent, des territoires littéraires aux oeuvres cinématographiques en passant par la BD et la peinture, autant de champs que les reines du merveilleux ont investis au fil des siècles. La lecture du guide est aussi un voyage qui tente de révéler la profusion des regards portés sur la figure féérique, ainsi que son évolution, riche et complexe au fil des époques traversées.
- Audrey Cansot, diplômée en cinéma à la Sorbonne, a travaillé pour la production cinématographique et écrit pour le théâtre.
- Virginie Barsagol est certifiée de Lettres modernes et suit un cursus universitaire en psychologie.
Toutes deux collaborent à divers sites internet et revues.
La couverture est de Magnus Blomster
Attention, si vous commandez l’ouvrage avant le 15 avril, vous le recevrez directement chez vous dédicacé !
Retrouvez Audrey Cansot et Virginie Barsagol au festival Trolls et Légendes à Mons en Belgique les 11 et 12 avril.
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Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
Salut,
Je viens de visionner la petite vidéo de promo concernant ce livre, et je dois avouer que mes craintes semblent se concrétiser (mais reste à voir si ce qui est dit dans la vidéo se retrouve dans le livre)...
Ainsi, que les deux auteurs s'expriment sur l'Antiquité et le Moyen Âge, c'est à la limite du n'importe quoi. Circé, par exemple, n'a absolument rien d'une fée: c'est, comme Médée, une magicienne, une sorcière (voir Alain Moreau, Le Mythe de Jason et Médée. Le va-nu-pied et la sorcière, 1994, Paris, Les Belles Lettres, pour une bonne définition). Quand à Lilith, son cas est bien différent: il s'agit vraisemblablement d'une ancienne déesse-mère sumérienne passée à la moulinette biblique et donc diabolisée.
Pourtant les exemples de créatures féériques abondent dans la mythologie gréco-romaine: nymphes, dryades, hamadryades, méliades, etc. Sans compter les autres mythologies.
De même, pour le Moyen Âge, la situation n'est pas aussi simple. Voir la thèse de Laurence Harf-Lancner à ce sujet (Les Fées au Moyen Âge. Morgane et Mélusine ou la naissance des fées, 1984, Paris, Champion). La sexualité ici n'est pas ce qui importe le plus (même si elle est bien présente dans les récits qui en parle). C'est surtout la maternité: la fée est à l'origine d'un lignage (comme Mélusine pour les Lusignan).
Par contre explorer les aspects psychanalytiques pour l'époque moderne me semble une bonne idée. Mais là, ça sort de mes compétences.
Je suis chiant, hein?
A+
Patrice
Je viens de visionner la petite vidéo de promo concernant ce livre, et je dois avouer que mes craintes semblent se concrétiser (mais reste à voir si ce qui est dit dans la vidéo se retrouve dans le livre)...
Ainsi, que les deux auteurs s'expriment sur l'Antiquité et le Moyen Âge, c'est à la limite du n'importe quoi. Circé, par exemple, n'a absolument rien d'une fée: c'est, comme Médée, une magicienne, une sorcière (voir Alain Moreau, Le Mythe de Jason et Médée. Le va-nu-pied et la sorcière, 1994, Paris, Les Belles Lettres, pour une bonne définition). Quand à Lilith, son cas est bien différent: il s'agit vraisemblablement d'une ancienne déesse-mère sumérienne passée à la moulinette biblique et donc diabolisée.
Pourtant les exemples de créatures féériques abondent dans la mythologie gréco-romaine: nymphes, dryades, hamadryades, méliades, etc. Sans compter les autres mythologies.
De même, pour le Moyen Âge, la situation n'est pas aussi simple. Voir la thèse de Laurence Harf-Lancner à ce sujet (Les Fées au Moyen Âge. Morgane et Mélusine ou la naissance des fées, 1984, Paris, Champion). La sexualité ici n'est pas ce qui importe le plus (même si elle est bien présente dans les récits qui en parle). C'est surtout la maternité: la fée est à l'origine d'un lignage (comme Mélusine pour les Lusignan).
Par contre explorer les aspects psychanalytiques pour l'époque moderne me semble une bonne idée. Mais là, ça sort de mes compétences.
Je suis chiant, hein?
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Patrice
Salut
En fait, j'ai le sentiment que leur travail porte plus sur les fées dans la littérature et les arts modernes (dis moi si je me trompe), et que du coup, tout ce qui est ancien sort de leur cadre de compétence.
Mais dans ce cas, fallait-il parler de ce qui est ancien, au risque de rapporter les mêmes erreurs que ce qu'on trouve les multiples guides, dictionnaires, encyclopédies des fées éditées chaque année?
A+
Patrice
En fait, j'ai le sentiment que leur travail porte plus sur les fées dans la littérature et les arts modernes (dis moi si je me trompe), et que du coup, tout ce qui est ancien sort de leur cadre de compétence.
Mais dans ce cas, fallait-il parler de ce qui est ancien, au risque de rapporter les mêmes erreurs que ce qu'on trouve les multiples guides, dictionnaires, encyclopédies des fées éditées chaque année?
A+
Patrice
- Charlotte
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Laurence Harf-Lancner, que tu cites, est l'une de leur principale source pour ce guide.
Comme tu le soulignes, Circé est une magicienne et non une fée, et elle est présentée comme telle. De même, les fées, symboles de la maternité et qui engendrent des lignées sont également présentées comme telles. Mais les filles viendront elles-mêmes répondre à ces questions sur le forum.
Comme tu le soulignes, Circé est une magicienne et non une fée, et elle est présentée comme telle. De même, les fées, symboles de la maternité et qui engendrent des lignées sont également présentées comme telles. Mais les filles viendront elles-mêmes répondre à ces questions sur le forum.
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En fait, l'idée c'est que la fée a des origines qui remontent à Circé et avant, avec des caractéristiques qu'on retrouvera plus tard au fil des siècles. A partir de la figure de Circé et d'autres s'élaboreront celle de la fée.Patrice a écrit :Salut
En fait, j'ai le sentiment que leur travail porte plus sur les fées dans la littérature et les arts modernes (dis moi si je me trompe), et que du coup, tout ce qui est ancien sort de leur cadre de compétence.
Mais dans ce cas, fallait-il parler de ce qui est ancien, au risque de rapporter les mêmes erreurs que ce qu'on trouve les multiples guides, dictionnaires, encyclopédies des fées éditées chaque année?
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Patrice
Leur travail a porté aussi bien sur les origines de la figure féérique que sur les représentations dans la littérature mais aussi la peinture et la musique au fil des siècles. Évidemment il y est beaucoup question de littérature mais pas que.
Sur ta deuxième phrase, je dirais qu'il faut lire le Guide et que ce sera à chacun de juger.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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Bonjour Patrice,Patrice a écrit :Salut,
Je viens de visionner la petite vidéo de promo concernant ce livre, et je dois avouer que mes craintes semblent se concrétiser (mais reste à voir si ce qui est dit dans la vidéo se retrouve dans le livre)...
Ainsi, que les deux auteurs s'expriment sur l'Antiquité et le Moyen Âge, c'est à la limite du n'importe quoi. Circé, par exemple, n'a absolument rien d'une fée: c'est, comme Médée, une magicienne, une sorcière (voir Alain Moreau, Le Mythe de Jason et Médée. Le va-nu-pied et la sorcière, 1994, Paris, Les Belles Lettres, pour une bonne définition). Quand à Lilith, son cas est bien différent: il s'agit vraisemblablement d'une ancienne déesse-mère sumérienne passée à la moulinette biblique et donc diabolisée.
Pourtant les exemples de créatures féériques abondent dans la mythologie gréco-romaine: nymphes, dryades, hamadryades, méliades, etc. Sans compter les autres mythologies.
De même, pour le Moyen Âge, la situation n'est pas aussi simple. Voir la thèse de Laurence Harf-Lancner à ce sujet (Les Fées au Moyen Âge. Morgane et Mélusine ou la naissance des fées, 1984, Paris, Champion). La sexualité ici n'est pas ce qui importe le plus (même si elle est bien présente dans les récits qui en parle). C'est surtout la maternité: la fée est à l'origine d'un lignage (comme Mélusine pour les Lusignan).
Par contre explorer les aspects psychanalytiques pour l'époque moderne me semble une bonne idée. Mais là, ça sort de mes compétences.
Je suis chiant, hein?
A+
Patrice
A propos du Moyen-Age tout d'abord, nous développons l'aspect duel de la fée, d'un côté les fées maternelles, rassurantes, dont la figure emblématique est bien sûr Mélusine (voir la fiche consacrée à Mélusine comme figure du matriarcat), et de l'autre le versant sexué de la fée à travers le modèle morganien, les "fées amantes" telles que les nomme Laurence Harf-Lancner (dont l'excellent travail est effectivement une de nos sources principales!).
Pour ce qui est de Circé, tu as tout à fait raison: elle est définie comme magicienne, mais elle vient nourrir les personnages de fées que l'on retrouve au Moyen-Age (dans les lais en particulier) puis au 16ème siècle, dans le Roland furieux. La fée Alcine, dans cette oeuvre de l'Arioste, est une exhumation de la magicienne, de même qu'Armide dans La Jérusalem libérée. (voir à ce sujet l'article de Didier Souiller, Circé après Jean Rousset, du corps maniériste à la théâtralité baroque). C'est au regard de ces références intertextuelles que nous avons intégré la magicienne au corpus des "ingrédients" qui ont donné naissance à un certain modèle de fée!
Voilà quelques éléments de réponses, tout est bien sûr développé dans le guide
Pour le reste, le guide des fées, s'il se base sur un travail de recherche appronfondi a pour vocation de s'adresser au grand public, et il est un ouvrage synthétique, un voyage qui se veut précis mais agréable à lire autour de la construction plurielle et surprenante du "corps" de la fée!
Virginie
Salut,
A+
Patrice
Merci! C'est-là quelque chose d'intéressant. Le fait d'explorer aussi la Renaissance et l'époque moderne (souvent ignorés au profit d'un Moyen Âge fantasmé) est une bonne démarche.Pour ce qui est de Circé, tu as tout à fait raison: elle est définie comme magicienne, mais elle vient nourrir les personnages de fées que l'on retrouve au Moyen-Age (dans les lais en particulier) puis au 16ème siècle, dans le Roland furieux. La fée Alcine, dans cette oeuvre de l'Arioste, est une exhumation de la magicienne, de même qu'Armide dans La Jérusalem libérée. (voir à ce sujet l'article de Didier Souiller, Circé après Jean Rousset, du corps maniériste à la théâtralité baroque). C'est au regard de ces références intertextuelles que nous avons intégré la magicienne au corpus des "ingrédients" qui ont donné naissance à un certain modèle de fée!
A+
Patrice
Patrice a écrit :Salut
En fait, j'ai le sentiment que leur travail porte plus sur les fées dans la littérature et les arts modernes (dis moi si je me trompe), et que du coup, tout ce qui est ancien sort de leur cadre de compétence.
Mais dans ce cas, fallait-il parler de ce qui est ancien, au risque de rapporter les mêmes erreurs que ce qu'on trouve les multiples guides, dictionnaires, encyclopédies des fées éditées chaque année?
A+
Patrice
Est ce que tu connais les auteurs pour dire des choses comme ça?
Salut,
A+
Patrice
Voir le débat qui suit, et dans la même citation que tu as extraite:midiman a écrit :Est ce que tu connais les auteurs pour dire des choses comme ça?
Fallait-il en rajouter encore dans les précautions oratoires?En fait, j'ai le sentiment que leur travail porte plus sur les fées dans la littérature et les arts modernes (dis moi si je me trompe)
A+
Patrice
à propos de Lilith...
Bonjour Patrice,
. Bien sûr, Lilith n’est pas une fée, mais elle fait partie de toute la matière à partir de laquelle elle s’est cristallisée au fil des siècles. C’est pourquoi nous l’évoquons dans notre premier chapitre « Le Berceau des fées ». Pour info, voici quelques petits éléments sur le lien unissant Lilith et la figure de la fée:
D’une manière générale, Lilith est une créature de la dévoration, une créature vampirique, or le vampirisme est l’un des traits fondateurs des fées fatales qui naîtront par la suite. On retrouve aussi chez elle la relation très forte unissant la fée à la nature. Elle l’habite, la célèbre, et la renverse. Lilith est en effet la cause de calamités (dans la Kabbale notamment). Dotée du pouvoir de transformer l’harmonie en chaos, elle met la nature sans dessus dessous pour exprimer sa fureur, à l’image de Titania chez Shakespeare ou bien des mauvaises fées du 17 ème...
Aussi et surtout, Lilith est une figure nihiliste, qui a dit non à Dieu, et non à son mari. (Elle s’est envolée du Paradis car Adam voulait la dominer pendant l’amour) Elle est la première à avoir réclamé l’égalité des sexes , à faire preuve de libre arbitre et préside à toute une lignée de fées révolutionnaires et contestataires qu’on retrouvera en particulier au 17 ème et au 18 ème dans les contes. Elle incarne les peurs et la fascination incarnées par le féminin, ce qui est une problématique essentielle aux personnages de fée…
Elle est considérée en outre comme une ancêtre de Mélusine, qui comme elle est condamnée dans sa descendance et déçue par ses amours. Elle partage avec elle l’iconographie du serpent ou de la queue de poisson, qui symbolise l’animalité de la fée, et par extension sa sexualité, d’où son érection en « démon ». Comme l’enchanteresse du Poitou, elle quitte définitivement son partenaire (Raymondin pour la première et Adam pour la seconde) en s’envolant.
J’espère que la lecture du livre éclairera vos doutes éventuels,
Audrey
. Bien sûr, Lilith n’est pas une fée, mais elle fait partie de toute la matière à partir de laquelle elle s’est cristallisée au fil des siècles. C’est pourquoi nous l’évoquons dans notre premier chapitre « Le Berceau des fées ». Pour info, voici quelques petits éléments sur le lien unissant Lilith et la figure de la fée:
D’une manière générale, Lilith est une créature de la dévoration, une créature vampirique, or le vampirisme est l’un des traits fondateurs des fées fatales qui naîtront par la suite. On retrouve aussi chez elle la relation très forte unissant la fée à la nature. Elle l’habite, la célèbre, et la renverse. Lilith est en effet la cause de calamités (dans la Kabbale notamment). Dotée du pouvoir de transformer l’harmonie en chaos, elle met la nature sans dessus dessous pour exprimer sa fureur, à l’image de Titania chez Shakespeare ou bien des mauvaises fées du 17 ème...
Aussi et surtout, Lilith est une figure nihiliste, qui a dit non à Dieu, et non à son mari. (Elle s’est envolée du Paradis car Adam voulait la dominer pendant l’amour) Elle est la première à avoir réclamé l’égalité des sexes , à faire preuve de libre arbitre et préside à toute une lignée de fées révolutionnaires et contestataires qu’on retrouvera en particulier au 17 ème et au 18 ème dans les contes. Elle incarne les peurs et la fascination incarnées par le féminin, ce qui est une problématique essentielle aux personnages de fée…
Elle est considérée en outre comme une ancêtre de Mélusine, qui comme elle est condamnée dans sa descendance et déçue par ses amours. Elle partage avec elle l’iconographie du serpent ou de la queue de poisson, qui symbolise l’animalité de la fée, et par extension sa sexualité, d’où son érection en « démon ». Comme l’enchanteresse du Poitou, elle quitte définitivement son partenaire (Raymondin pour la première et Adam pour la seconde) en s’envolant.
J’espère que la lecture du livre éclairera vos doutes éventuels,
Audrey