Comment progresser...?

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Laurent Kloetzer
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Message par Laurent Kloetzer » jeu. nov. 16, 2006 4:44 pm

marc a écrit :Je reprend ici une liste de livres que j'ai ou qui me manque dans ma bibliothèque, qui sont orientés sur l'écriture.
Un topic sur l'écriture avait vu le jour sur Bragelonne, et j'avais déjà indiqué cette liste. Depuis lors, je l'ai complétée.

Quatre auteurs de SF/fantasy:
- Ecriture - Stephen King (poche)
Ce livre est très bon en cela qu'il donne de belles leçons d'humilité. King, qui est un vrai "pro" de l'écriture - en ce sens qu'il sait vendre un texte et qu'il en vit (il a du métier) - démontre le côté tout à fait artisanal de son travail. Je ne suis pas fan du bonhomme ni de ses livres, même s'il a un énorme talent, mais ce bouquin est un des meilleurs que j'ai lus sur le sujet. J'en ai retiré quelques trucs, et essayé quelques autres qui ne marchent pas pour moi, mais qui permettent, c'est là l'essentiel, de trouver ses propres repères.
Parmi les trucs qui marchent, et qui peuvent permettre d'éviter les dizaines de relectures d'un texte qu'on connaît par coeur, il y a la technique du tiroir. Une fois une version d'un texte terminée, on la boucle dans un coin et on commence autre chose. Et on ne la ressort que quelques semaines plus tard... Les défauts paraissent alors beaucoup plus flagrants. (enfin, tout ça est bien mieux expliqué dans ce bouquin)

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Eric
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Message par Eric » jeu. nov. 16, 2006 6:40 pm

Laurent Kloetzer a écrit :Parmi les trucs qui marchent, et qui peuvent permettre d'éviter les dizaines de relectures d'un texte qu'on connaît par coeur, il y a la technique du tiroir.
Ça c'est un conseil qui marche pour de vrai !
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Papageno
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Message par Papageno » jeu. nov. 16, 2006 10:16 pm

Et on ne la ressort que quelques semaines plus tard... Les défauts paraissent alors beaucoup plus flagrants.
En plus je crois qu'un auteur est difficilement satisfaisait de ce qu'il écris.
A ce sujet Alain Doremieux rapporte dans sa présentation de "Ne vous retournez pas" (1) les propos tenu par H Kuttner que voici (2)

"......Comme le savent tous ceux qui ont un jour écris - et qui ne l'a pas fait - cette activité provoque au début une euphorie psychopatholoqique. Au cour de la gestation littéraire, l'auteur sait parfaitement que ce sera la meilleure oeuvre qu'il aura jamais écrite, et très probablement la meilleure oeuvre jamais écrite par quiconque. Cet état d'adulation de soi peut se prolonger indéfiniment. Dans mon cas malheureusement il dure peu. Si je ne le maintenais pas artificiellement par des hourras, des bravos et tous un mécanisme d'applaudissement réflexes, je ne soumettrais sans doute jamais un manuscrit achevé a un rédacteur en chef. Je me contenterais de le déchirer et de m'arracher les cheveux.
Mais par chance je n'ai pas relu - Ne vous retournez pas - depuis sa rédaction, et je peux donc en toute objectivité dire que c'est mon oeuvre favorite.
Et puis, de toute façon, c'est ma femme qui l'a écrite"

1) Dans "Le Livre d'or de la SF de Catherine Moore et Henry Kuttner
2) propos tenus d'après cette présentation dans un anthologie "My Best Science-Fiction Story" -1949 - ou chaque auteur choisissait son récit préféré.

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Neeva
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Message par Neeva » jeu. nov. 16, 2006 11:58 pm

Laisser reposer un texte avant de le relire plus tard est effectivement quelque chose d'indispensable. C'est fou comme les défauts sautent aux yeux lorsqu'on a plus le texte sous les yeux sans arrêt.
Avoir des relecteurs forts en orthographe et en grammaire est important aussi. Le mieux est d'en avoir plusieurs (2 ou 3) ce qui permet d'avoir des avis variés (si tu écris de la SF, c'est bien d'avoir un lecteur qui aime la SF mais aussi un lecteur qui n'aime pas trop la SF)
Pour avoir des commentaires sur ses nouvelles, il faut les envoyer à des fanzines qui, souvent, prennent le temps de détailler leur refus. Il y a aussi les auteurs pro qu'il faut oser aborder.
Mais comme dans tout, faut bosser. Ecrire, encore et encore. On finit par voir son évolution, le chemin parcouru (c'est encourageant dans les périodes de doute)...

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Mélanie
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Message par Mélanie » ven. nov. 17, 2006 12:50 am

Neeva a écrit :Laisser reposer un texte avant de le relire plus tard est effectivement quelque chose d'indispensable. C'est fou comme les défauts sautent aux yeux lorsqu'on a plus le texte sous les yeux sans arrêt.
Personnellement, je profite toujours de la pause en question pour soumettre le texte à mes relecteurs habituels. En plus de la question du recul, je m'aperçois qu'au bout de trois ou quatre relectures juste après la rédaction (je parle de nouvelles, essentiellement), je suis morte de trouille à l'idée d'avoir raté mon coup. Il me devient donc très difficile de reprendre le texte pour le corriger tant que je n'ai pas eu un regard extérieur. Le temps que les relecteurs y jettent un oeil, me donnent leur avis et que je me replonge dans le texte, pas mal de maladresses me sautent aux yeux, sans parler des problèmes éventuels sur lesquels ils ont mis le doigt. Mais pour moi, il y a un moment, entre la fin de la rédaction et les premiers avis, où j'ai l'impression que le texte est dans les limbes, et qu'il n'existera que quand il aura été lu. Comme je n'arrive de toute façon pas à le corriger efficacement à ce stade, autant en profiter pour le faire lire à ce moment-là. C'est une méthode comme une autre, mais que je trouve assez efficace.

Je crois que King parle de ça aussi dans "Ecriture", quand il désigne son épouse comme le "Lecteur idéal" auquel il pense en écrivant, et dont l'avis est un repère essentiel pour lui. C'est un des passages que j'avais beaucoup aimés dans ce livre (que je recommande chaudement, moi aussi).

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Y Thiên
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Message par Y Thiên » ven. janv. 05, 2007 9:20 pm

jsuis en plein dans Serpentine!

jsuis fan!

j'ai une idée de nouvelle en tête justemment,et si je l'ai concrétisée sur papier d'içi là,nul doute que je t'en passerais un exemplaire Mélanie!

:P

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Syven
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Message par Syven » mer. févr. 14, 2007 12:06 pm

J'appartiens au collectif CoCyclics qui propose de travailler sur les écrits une fois ceux-ci achevés.
Pour rappel, Cocyclics vous propose de relire votre roman ou novella avec un directeur littéraire (amateur), qui vous dirigera sur le travail de fond et de forme, puis une fois votre correction achevée, de le tester sur des lecteurs triés sur le volet ! Des vrais bêta-lecteurs prêts à braver n'importe quel récit !

Et, c'est GRATUIT.
Tous les détails sont sur le site web : http://cocyclics.org/
CoCyclics repose sur un principe d'échanges des bêta-lectures edans le cadre d'un forum.

Nous avons aussi ouvert aujourd'hui un espace d'accueil pour le travail de nouvelles :
Aujourd'hui, CoCyclics ouvre un nouveau forum privé, la plage, dédié à la bêta-lecture de nouvelles.

Si vous recherchez des bêta-lecteurs pour vos nouvelles et êtes prêts à vous entraider dans l'esprit des grenouilles, rejoignez le groupe des novellistes !

Tous les détails sont donnés sur le site web :
http://cocyclics.org/index.php?option=c ... &Itemid=33

Et sur le forum "la mare aux nénuphars" dans la section Général :
http://www.cocyclics.org/forum/viewtopic.php?t=342
Voilà ! :mrgreen:

Katioucha
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Re: Comment progresser...?

Message par Katioucha » mer. févr. 14, 2007 1:09 pm

Vesper a écrit :Mais ces quelques refus ont eu pour effet de me rendre incapable d'envoyer la moindre nouvelle à l'heure actuelle.
Je pourrais retapisser mon salon avec les lettres de refus que j'ai reçues.
Et il m'en resterait assez pour retapisser le tien.

Katioucha
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Message par Katioucha » mer. févr. 14, 2007 1:24 pm

Eric a écrit :Rectificatif : Après il y a encore beaucoup de travail !
Non. Ca, c'est de la judéo-chrétinerie sur l'air de "Le travail, c'est la santé". L'écrivain n'écrit pas parce qu'il est tenace et courageux, mais parce que c'est un pauvre névrosé qui n'a pas le choix. Et qu'en plus, il est infoutu de peindre correctement ou d'aligner trois notes de musique dans l'ordre (Rockstar, merde, c'est quand même mieux payé). S'il n'était pas obligé, l'écrivain ferait tout autre chose qu'écrire : glander, dormir, forniquer, se droguer, se promener avec des potes, faire le tour du monde ou du macramé, vivre, quoi.
Une fois, avec Noirez, Marchika and co, on s'est rendu compte qu'on avait tous des souvenirs de dimanche pluvieux d'enfance moisie et de la façon dont on luttait contre un sentiment de dissolution totale. Moi, je montais à l'échelle au plafond pour voir quelle effet ça faisait d'être une mouche, Marchika rampait par terre pour voir quel effet ça faisait d'être une limace, et Noirez se collait un miroir sous le menton pour voir quel effet ça faisait de marcher au ciel. C'était pitoyable.
L'écrivain, c'est qu'un bigorneau dépressif planqué sous un rocher à marée basse un soir de novembre, et s'il écrit, ce n'est pas parce que c'est un courageux travailleur mais une moitié de que dalle qui lutte contre le rien du tout.
Le travail, pfft...

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Eric
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Message par Eric » mer. févr. 14, 2007 1:46 pm

Attention, quand je dis travail, ça peut vouloir dire aussi, travail sur soi, sur sa manière d'écrire, sur ce qu'on veut dire. Ça veut dire aussi tirer parti des ses erreurs, échanger avec d'autres auteurs, tout ça, pour, au final, rendre sur le papier une vision satisfaisante de ce que tu as dans ta tête.

Mais il ne faut pas rêver. Passée le besoin, qui est l'axiome de base, il y a des techniques à acquérir et à travailler, sous peine de ne jamais dépasser le stade de la lettre de refus.
L'écrivain, c'est qu'un bigorneau dépressif planqué sous un rocher à marée basse un soir de novembre, et s'il écrit, ce n'est pas parce que c'est un courageux travailleur mais une moitié de que dalle qui lutte contre le rien du tout.
J'adore...




Moi, je regardais mon reflet dans le miroir en me demandant ce que ce petit garçon foutait là se regarder se regarder dans la glace. Et d'abord qui était-il ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Papageno
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Message par Papageno » mer. févr. 14, 2007 2:17 pm

Je ne sais pas si tu travailles ou pas, mais les quelques lignes postées suffisent à faire la différence. Je suis admiratif. Quel talent !

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DuncanI
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Message par DuncanI » mer. févr. 14, 2007 3:09 pm

Eric a écrit :
L'écrivain, c'est qu'un bigorneau dépressif planqué sous un rocher à marée basse un soir de novembre, et s'il écrit, ce n'est pas parce que c'est un courageux travailleur mais une moitié de que dalle qui lutte contre le rien du tout.
J'adore...
P'tin, pareil. Je serais écrivain (ou un bigorneau), je me le ferais tatouer.

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Arnaldus
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Message par Arnaldus » dim. févr. 18, 2007 10:08 am

Bonjour,

Je reviens sur un des éléments du post initial de Vesper
Mais d'un manque d'explications qui ne me permettrait pas de progresser.
et peut être que les "pro" qui visitent le forum pourrons aider :) .
Il est évident qu'un auteur débutant doit passer par une phase essai/erreur pour progresser. On est tous d'accord pour dire que ce n'est pas facile.

D'autre part, les éditeurs se plaignent (certainement à juste titre) d'être inondés de textes inexploitables (cf: les autres threads de forum et d'ailleurs).

Mais justement, les refus, ne sont pas toujours justifiés (ex: "merci, mais ça ne correspond pas...etc.").

Bon d'accord, c'est plus poli que : "c'est nul, et j'ai laché le manuscrit à la deuxième page", mais justement, comment l'auteur potentiel peut il s'améliorer (ou juger de son niveau, ou se rendre compte qu'il ferait mieux d'arrêter) avec aussi peu d'information ?

Il n'est pas question de surcharger l'éditeur de boulot supplémentaire. Il est évident qu'il n'est pas question pour lui de rédiger un CR détaillé du texte, mais je pense qu'un minimum de feedback serait à la fois très apprécié, et probablement utile pour améliorer la qualité générale, et au bout du compte, faire gagner du temps aux éditeurs.

On pourrait par exemple imaginer un type de notation sur plusieurs critères : O=orthographe, S=style, I=intrigue, P=personnages, R=rythme...etc. Avec des notes de 1=excellent à 5=pourri (comme au service militaire, pour les anciens qui s'en souviennent)

Avec au final l'avis du directeur de collection (oui/non), et nous sommes bien d'accord que celui-ci est sans appel :)

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Eric
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Message par Eric » dim. févr. 18, 2007 10:27 am

Le problème, c'est que faire de la pédago n'est pas le boulot des éditeurs.

Une bonne part des nouvelles refusées par des éditeurs le sont au bout de 5 à 10 minutes de lecture. Ça paraît certainement cruel, mais comme je l'évoquais sur un aute thread, je peux t'assurer que c'est souvent suffisant pour se rendre compte que le texte ne le fera pas.

Ça, c'est pour le cas des décisions "sans appel". C'est à dire des textes définitivement impubliables. Et l'éditeur ne va par conséquent par faire de retour détaillé parce que 1) il n'a pas lu le texte jusqu'au bout et 2) il y aurait trop à dire. Dans les deux cas, il n'a pas le temps.

Mail il ne l'a pas plus pour les cas plus litigieux.

Les ateliers d'écriture sont en revanche une bonne alternative. L'autre possiblité, c'est l'échange entre auteurs. Les pros font ça beaucoup. Ils envoient leurs manuscrits ou des passages à des confrères.

C'est à peu de choses prêt, d'ailleurs ce que Syven propose dans son post un peu plus haut.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Arnaldus
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Message par Arnaldus » dim. févr. 18, 2007 11:01 am

Eric a écrit :Le problème, c'est que faire de la pédago n'est pas le boulot des éditeurs
Je suis entièrement d'accord, et il ne s'agit absolument pas de pédagogie, mais d'efficacité. Sincérement, qu'est-ce que ça coute de rajouter une ligne à une lettre ? Ou même simplement le fait qu'on a jugé au bout de 10 mn, ce qui est une information très importante pour l'auteur.

Corrige moi si je me trompe, un rejet au bout de 10 mn de lecture d'un texte illisible donnera lieu à une réponse identique à celui après lecture de, mettons 4 chapitres corrects d'une histoire prometteuse mais sur un sujet déjà saturé, ou que l'auteur devrait reprendre sérieusement.

Si un type envoi une daube à un éditeur, et qu'on lui fait une réponse floue, il va la renvoyer à tous les autres, et globalement tout le monde (et en particulier, les maisons d'édition) vont perdre du temps.

On aura toujours des fous qui insisteront, mais je pense que la majorité des auteurs débutants sont prêts à accepter une forme de régle du jeu qui fera gagner du temps à tous. Non ?

Encore une fois, ma seule critique, c'est sur l'utilisation d'une réponse bateau. Pour une nouvelle, ça va encore, mais quand tu as envoyé un manuscrit de roman (au format recto simple, double interligne) .. ça fait court, et tu ne sais même pas ce qui cloche.
L'autre possiblité, c'est l'échange entre auteurs. Les pros font ça beaucoup.
Oui, mais justement, c'est des pro. Ils n'ont pas plus de temps à consacrer aux débutants que les éditeurs. C'est logique.

Par contre, il y a les services payants. Que valent il ?

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