faire ses débuts dans le milieu

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Patrice
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Message par Patrice » mar. avr. 15, 2008 6:43 am

Salut,

Ca y est! Un vent de révolte contre les pavés! Ouf... On est sauvés...

Pendant, longtemps, j'ai cru que seul Roland et moi râlions contre ça...

A+

Patrice

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Eric
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Message par Eric » mar. avr. 15, 2008 7:24 am

Non, non, et c'est même une tendance qui s'affirme chez les lecteurs, et chez les éditeurs aussi (enfin certains, pas tous). Par exemple aussi bien Gilles Dumay que Bénédicte Lombardo par exemple, sont de plus en plus réticents à l'idée de signer des séries. Aussi bien pour des raisons personnelles que pour les risques commerciaux que ça implique.

Mais c'est vrai que les pavés rebutent de plus en plus de monde.

Tiens, et d'ailleurs, pour vous un pavé ça commence à partir de quels nombre de pages ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Pascal
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Message par Pascal » mar. avr. 15, 2008 7:54 am

Eric a écrit :Tiens, et d'ailleurs, pour vous un pavé ça commence à partir de quels nombre de pages ?
Peu importe, car sous les pavés, la page.

Bon, sinon, je vous conseille cet excellent ouvrage, qui explique bien comment et pourquoi le livre (et la littérature) est entré dans l'ère de la marchandisation. Passionnant. Et probablement une des explications à l'émergence des pavés, et autres... "produits".

Simon
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Message par Simon » mar. avr. 15, 2008 8:04 am

Eric a écrit : Tiens, et d'ailleurs, pour vous un pavé ça commence à partir de quels nombre de pages ?
Y a pas de nombre minimum, c'est quand on commence à sentir qu'on tourne en rond et que l'auteur rallonge la sauce. Je m'en fiche que ça soit des pavés tant que le contenu est dense, cohérent et construit.

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Eons
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Message par Eons » mar. avr. 15, 2008 8:26 am

Pascal a écrit :Peu importe, car sous les pavés, la page.
M... Image Je m'apprêtais à le poster...
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

Papageno
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Message par Papageno » mar. avr. 15, 2008 8:31 am

Le problème c’est que bien souvent cela tourne rond des le début – l’auteur concentre toute son idée dans les 100 dernières pages par exemple - le reste n’est que remplissage. Je me souviens avoir failli abandonner «L’espace de la révélation » qui ne débute vraiment que vers la 200 ou 300ième pages! Et les 500 autres auraient gagnées a être concentrées en disons, 200 pages maxi - .
Au-delà de 400 pages. J’y regarde à deux fois avant de me lancer!
Pour les séries, c’est encore pire. Très souvent, je n’achète plus le livre quand je sais qu’il va avoir des suites !

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Patrice
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Message par Patrice » mar. avr. 15, 2008 8:56 am

Salut,

Merci pour le lien, Pascal. Je m'en vais jeter un oeil.

A+

Patrice

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jlavadou
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Message par jlavadou » mar. avr. 15, 2008 9:25 am

Eric a écrit :Tiens, et d'ailleurs, pour vous un pavé ça commence à partir de quels nombre de pages ?
A partir de 300 pages, je commence à me méfier.

Cela dit ce n'est pas rédhibitoire : je viens de finir "Un paradis d'enfer" de David Marusek, qui fait 550 pages, et je ne me suis pas ennuyé (allez, peut-être une cinquantaine de pages en trop). Mais au-delà de 300, mon enthousiasme au début de la lecture est un peu douché, et j'aborde le livre avec réticence, ce qui gâche parfois un peu le plaisir.

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Broussaille
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A moué

Message par Broussaille » mar. avr. 15, 2008 9:29 am

Mon allez, je balance mon pavé dans la mare! :lol:

Voici un peu moins d'un an, par un bel après-midi ensoleillé du milieu du mois d'aout, je me suis senti tout bizarre, d'un coup, comme ça. Je suis allé m'asseoir à l'ordinateur et j'ai commencé à écrire. Sans savoir pourquoi, sans m'y attendre. Je n'imaginais pas que j'atteindrais les 800.000 signes, ( ça y est, je prend le coup, je parle comme les professionnels :roll: ) à peine cinq mois plus tard. Je n'avais jamais écrit auparavant plus d'une dizaine de nouvelles "pour moi", pour mon plaisir.
Bref je me retrouve aux deux tiers de mon livre, avec la peur qu'il devienne un pavé même si je n'ai vraiment pas l'impression de "bourrer pour remplir", tout me vient même trop vite pour que j'ai le temps et la vitesse de l'écrire. J'en rêve la nuit, je me raconte l'histoire à moi-même comme si c'avait été un bon film que j'avais vu deux jours plus tôt.

Sur ce, un ami qui a une connexion internet régulière (pas moi pour cette année, je fais ce que je peux) qui connait ma dévotion à ecrire arrive à me convaincre de tenter de percer, de sortir quelque chose. Il me donne l'adresse d'un site de science-fiction: ActuSF et son forum, avec un lien vers le concours de nouvelles pour les dix ans de Lunes d'Encres.
Il me dit de tenter ma chance, qu'il pense que j'en suis capable blablabla...
J'ai soudé durant deux mois, à tenter d'écrire une nouvelle par la force et je ne sortais que de la daube.
J'ai fini par me dire qu'il valait mieux tout arreter, attendre que ca vienne tout seul, comme une envie de pisser.
Voila un peu plus d'une semaine que "c'est venu". :twisted:
Je trouve donc face à plein de projets personnels, plein d'espoir pour l'avenir mais il y a un MAIS.

J'ai appris qu'on ne sais jamais à quel point une épreuve sera difficile tant qu'on ne l'as pas endurée. Mais je me doute tout de même un peu qu'il me faudra "retirer les doigts du cul et la cervelle aussi" (cf Virprudens style 8) ).
Je lis depuis le début sur ce forum que les "Auteurs Francophones de SF" sont tirés à vue, écartelés en place publique ou simplement éxécutés sommairement à la simple prononciation de leur statut.
De plus les "Auteurs Débutants Francophones de SF" je n'en parle même pas.
Moi qui n'ai qu'un rêve, c'est de simplement voir mon livre un jour dans la vitrine d'une librairie, j'ai du mal à dormir la nuit.
Je suis Débutant.
Je suis Français.
J'écris de la science-fiction plutôt noire et mélancolique.

Bien sûr j'exagère un (tout) petit peu, et j'imagine bien que j'ai ma chance si jamais talent il y a, mais quelle chance?
Je voudrais que l'on me dise HONNETEMENT si les éditeurs lisent vraiment les manuscrits de SF francophone ou s'ils les balancent simplement à la corbeille "sans le faire exprès" par un coup de de coude inopportun alors qu'ils voulaient innocemment saisir la pile des manuscrits d'outre atlantique...

Bref, un petit topo de la pensée générale des éditeurs du moment m'intéresserait au plus haut point.

P.S: de toutes façons, je suis tenace, s'il faut que j'écrive en anglais... :twisted:

P.S.S: j'adore ces ordinateurs de faculté où à côté du clavier poisseux et défectueux on peut trouver parfois des souris à roulette...sans roulette.
Si seuls mes sens me démontrent la réalité, alors le ciel est rose, le béton mou et chaud, mes amis de vagues batraciens à nageoires et l'air une paille de fer au goût de pamplemousse. Car ma réalité est Acide.

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Epikt
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Message par Epikt » mar. avr. 15, 2008 9:32 am

Merci Pascal pour le jeu de mots pourri et la référence.

(sinon, oué, 300 pages c'est déjà beaucoup)
(et si ça peut motiver certains éditeurs, il est bien fréquent que j'achète un bouquin les yeux - presque - fermés sous prétexte que le titre est cool et qu'il fait moins de 200 pages)
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où.
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Tony
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Message par Tony » mar. avr. 15, 2008 9:38 am

Tout dépend du bouquin, de son contenu, et du talent de l'écrivain... un pavé de 1500 pages peut parfois être plus digeste qu'un pavé de 500... personnellement ce n'est pas tant la longueur qui me gêne que l'ennui ressenti en lisant. Le pavé commence là où commence l'ennui ^^

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Epikt
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Message par Epikt » mar. avr. 15, 2008 9:48 am

Broussaille a écrit :Je voudrais que l'on me dise HONNETEMENT si les éditeurs lisent vraiment les manuscrits de SF francophone ou s'ils les balancent simplement à la corbeille "sans le faire exprès" par un coup de de coude inopportun alors qu'ils voulaient innocemment saisir la pile des manuscrits d'outre atlantique...
Ils les lisent. Eux ou leurs camarades lecteurs ou leur esclaves stagiaires.
Ceux qui ne les lisent pas, en général ils le disent pour ne pas voir leur boite au lettres encombrée (c'était le cas de Bragelonne SF qui fut un temps ne cherchait pas de manuscrits, je sais pas si ça a changé).
Mais faut bien ce rendre compte qu'au dela de la qualité même du bouquin (ce qui, pour m'être tapé un certain nombre de manuscrits envoyés par la poste, n'est pas toujours gagné)(je dirais même inversement proportionnelle à la confiance que l'aspirant écrivain a en lui) il faut prendre en compte le planning de l'éditeur (souvent limité en SF où la plupart des éditeurs ne publient pas des masses, contrairement à la "litt-gen" où ils se permettent de publier "n'importe quel truc"), où se trouvent déjà les livres des auteurs dont ils suivent le travail sur plusieurs oeuvres, ainsi que des livres à "fort" potentiel commercial ; Le wannabe doit faire sa place au milieu de tout ça (les chouchous de la maison et les locomotives)(qui peuvent se confondre parfois).
Mais c'est pas impossible non plus (exemple concret et récent déjà évoqué ci-dessus).
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Eric
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Message par Eric » mar. avr. 15, 2008 9:53 am

Brousaille -> Ouais, je te confirme que 800 000 signes au 2/3 de ton bouquin, tu es bien l'heureux papa d'un manuscrit de pavé homérique.

Maintenant, on n'a jamais tiré sur les auteurs francophones (du moins pas dans la partie site, après sur le forum, les opinions de chacun n'engagent qu'eux). On a simplement dit que c'était un parcours du combattant pour se faire éditer (surtout avec un gros pavé, désolé), et qu'après, trouver son public était compliqué.

Pascal -> Merci pour la réf. En plus il ne fait que 172 pages, du coup, hop, commandé.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Florent
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Message par Florent » mar. avr. 15, 2008 9:55 am

Eric a écrit :
Florent a écrit :Oui tu peux le faire exister, par sa personnalité, sa façon de parler, mais tu ne peux pas tellement t'étendre sur sa vie parce que tu disposes d'un espace réduit pour raconter une histoire avec un début, un milieu et une fin, et la vie de ton ou tes personnages ne peut pas bouffer l'histoire. Alors que dans un roman tu peux revenir, par petites touches, sur sa vie et son passé.
C'est exactement comme le gonzo dans le porno. Tout de suite dans le vif du sujet, vingt minutes, juste le temps de lâcher la purée. Satisfaction garantie.

Lisez des nouvelles !
Si même la littérature entre dans le cadre du consommable/jetable, aïe aïe aïe. On a inventé les rasoirs jetables, les parapluies jetables (j'aurais bien dit les mouchoirs jetables, mais vu ton exemple je m'abstiens...) alors pourquoi pas les histoires jetables...

Et pour reprendre ton exemple, que je suis assez fou pour prendre au sérieux, le gonzo est apparu à cause d'une évidence : dans les pornos, l'intrigue disparaissait au profit de vagues prétextes pour enchainer les scènes de cul. Donc le gonzo va droit au but en se débarassant de tout ce qui est accessoire (histoire, décor, persos...) pour mettre en scène ce que le spectateur veut voir. Et n'importe qui peut faire du gonzo, il suffit juste de ne pas avoir de pudeur et de disposer d'une caméra.

Donc en littérature, le gonzo, se serait comme d'écrire uniquement la scène dont le lecteur a entendu parler sans intrigue autour, comme si dans LE SILENCE DES AGNEAUX on enlevait toute l'histoire pour ne garder que les scènes-chocs, ce qui serait absurde.

Mais là on a sérieusement dévié.
« J’ai un projet, devenir fou. »

Charles Bukowski

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orcusnf
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Message par orcusnf » mar. avr. 15, 2008 10:11 am

Je vais apporter une réponse toute pragmatique à tes interrogations. Je regarde ce que j'ai emprunté à la bibliothèque cette semaine, et ô miracle, trois recueils pour un pavé. ( les poubelles du walhalla de colin marchika, musique de l'énergie de vous savez qui, une odyssée martienne de weinbaum vs jonathan strange et mr norell de susanna clarke). je crois que c'est un signe qu'on en a marre !!
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