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Posté : dim. févr. 06, 2011 3:49 pm
par Cachou
Eons a écrit :Comme Rêve de fer ? (que je n'ai pas du tout aimé).
J'ai aimé la "postface", mais le roman en lui-même m'a ennuyée. Mais là, ce n'est pas une réflexion sur l'écriture et la littérature, mais plus sur la relativité de l'histoire, non?

Posté : dim. févr. 06, 2011 3:51 pm
par Lensman
silramil a écrit : La métalittérature est une littérature qui cherche à englober l'acte créatif de littérature dans ses fictions. Au départ, comme je l'ai dit, cela peut se résumer à inclure un personnage de romancier dans un roman, qui réfléchit à la manière dont il pourrait faire un roman de ce qu'il "vit".
Mais pourquoi "mettre un personnage de romancier dans un roman qui réfléchit à la manière dont il pourrait faire un roman de ce qu'il "vit"",serait "méta"? ça peut être parfaitement réaliste. A moins que je ne comprenne mal et que la métalittérature puisse effectivement être réaliste.
Oncle Joe

Posté : dim. févr. 06, 2011 4:11 pm
par bormandg
Tiens, une idée métalittéraire que je réserve: le fantôme de Shakespeare veut récrire Hamlet patrce que le fantôme du père n'est pas un fantôme conforme à la réalité de la "vie" de fantôme que Shakespeare vient de découvrir.. :wink:

Posté : dim. févr. 06, 2011 4:18 pm
par silramil
Oui, la métalittérature peut être globalement réaliste. L'exemple que je donnais plus haut est les Faux-monnayeurs de Gide, roman parfaitement réaliste, mais où il est évident que l'auteur fait des clins d'oeil au lecteur, lorsqu'il fait parler un romancier (pas très bon d'ailleurs, l'idée étant de se moquer de la littérature) pour exprimer à l'intérieur du roman un projet semblable à celui de Gide.
Si on lit le texte en faisant très attention à ce genre d'indice, on cesse partiellement de croire à l'histoire - c'est un peu comme ces dessins piégés où on voit tantôt une jeune fille, tantôt une vieille. L'idée est de montrer ce qu'il y a de trompe-l'oeil dans la littérature, tout en faisant une histoire intéressante.

En cela, il n'existe pas un vaste "genre" qui serait la métalittérature - juste des oeuvres qui amènent à réfléchir à ce que signifie lire et écrire des fictions. ces oeuvres peuvent par ailleurs recouper des catégories identifiables (théâtre, roman...), mais selon moi (et je ne suis pas certain que beaucoup seraient d'accord avec moi) elles ne rentrent pas exactement dans des "genres" tels que la SF, le policier, la fantasy... c'est plutôt de la littérature blanche qui utilise des marqueurs de genre pour cadrer son histoire, et mettre en valeur des aspects de la littérature : par ex, Paul auster dans la trilogie new-yorkaise emploie les codes du roman policier pour montrer ce que la lecture implique d'enquête, de fausses pistes, de spéculations, de la part du lecteur. Il est possible de lire ces bouquins comme des romans policiers, mais il est assez évident qu'on manque tout de l'intrigue réelle.

Posté : dim. févr. 06, 2011 4:20 pm
par silramil
Cachou a écrit :
Eons a écrit :Comme Rêve de fer ? (que je n'ai pas du tout aimé).
J'ai aimé la "postface", mais le roman en lui-même m'a ennuyée. Mais là, ce n'est pas une réflexion sur l'écriture et la littérature, mais plus sur la relativité de l'histoire, non?
Rêve de fer pourrait être considéré comme de la métalittérature, mais de manière indirecte selon moi. Il y a une volonté évidente de pasticher/critiquer les codes d'une certaine SF/fantasy, mais pas grand-chose sur les procédés d'écriture eux-même.

Posté : dim. févr. 06, 2011 5:00 pm
par Papageno
Tu veux dire que la "métaliterrature" c'est quand l'écrivain se regarde écrire pensivement, la pupille des ses yeux orientée vers le haut - faute de pouvoir l'orienter vers son nombril.

PS : ...Oui je sais .... :arrow:

Posté : dim. févr. 06, 2011 5:08 pm
par Cachou
Papageno a écrit :Tu veux dire que la "métaliterrature" c'est quand l'écrivain se regarde écrire pensivement, la pupille des ses yeux orientée vers le haut - faute de pouvoir l'orienter vers son nombril.

PS : ...Oui je sais .... :arrow:
Ah, mais non, j'en connais qui arrivent à regarder vers le haut ET vers leur nombril (mais surtout leur nombril), en se mettant notamment en scène avec d'autres personnalités de la scène "culturelle" (ahem) française, histoire de montrer à quel point ils sont cools à propos de leur image et qu'ils arrivent à prendre une certaine distance avec leur travail d'écrivain à la mode...

Je :arrow: aussi.

Posté : dim. févr. 06, 2011 6:02 pm
par Eons
Cachou a écrit :Ah, mais non, j'en connais qui arrivent à regarder vers le haut ET vers leur nombril
Bah, simple strabisme divergent. Image :mrgreen:

Posté : dim. févr. 06, 2011 7:09 pm
par bormandg
Eons a écrit :
Cachou a écrit :Ah, mais non, j'en connais qui arrivent à regarder vers le haut ET vers leur nombril
Bah, simple strabisme divergent. Image :mrgreen:
J'aurais écrit snobisme convergent... :twisted:

Posté : dim. févr. 06, 2011 7:33 pm
par arsenie
silramil a écrit :
Cachou a écrit :
Eons a écrit :Comme Rêve de fer ? (que je n'ai pas du tout aimé).
J'ai aimé la "postface", mais le roman en lui-même m'a ennuyée. Mais là, ce n'est pas une réflexion sur l'écriture et la littérature, mais plus sur la relativité de l'histoire, non?
Rêve de fer pourrait être considéré comme de la métalittérature, mais de manière indirecte selon moi. Il y a une volonté évidente de pasticher/critiquer les codes d'une certaine SF/fantasy, mais pas grand-chose sur les procédés d'écriture eux-même.
Je ne me souviens pas s'il y avait une Pré- face explicative (auquel cas, il entrerait forcément dans métalittérature)
J'ai beaucoup aimé le livre - mais pas du tout être entrain de le lire!
l'écriture est volontairement "à gerber" pour bien enfoncer le clou sur des dérives possibles d'un type de littérature "zéroïque"
C'est un procédé d'écriture évident, annoncé en post-face, c'est sûr-
amha, j'aime à le considérer comme "meta"

Posté : dim. févr. 06, 2011 7:45 pm
par Lensman
silramil a écrit :
Cachou a écrit :
Eons a écrit :Comme Rêve de fer ? (que je n'ai pas du tout aimé).
J'ai aimé la "postface", mais le roman en lui-même m'a ennuyée. Mais là, ce n'est pas une réflexion sur l'écriture et la littérature, mais plus sur la relativité de l'histoire, non?
Rêve de fer pourrait être considéré comme de la métalittérature, mais de manière indirecte selon moi. Il y a une volonté évidente de pasticher/critiquer les codes d'une certaine SF/fantasy, mais pas grand-chose sur les procédés d'écriture eux-même.
Là, ça devient délicat quant à la notion de "procédés d'écriture".
Je me demande si on ne peut pas dêtre plus affirmatif avec Hypérion. Il me semble que dans Hypérion, il y a pastiche (sans forcément critiquer) non pas d'une certaine, mais de plusieurs SF. Ce qui en ferait plus nettement de la métalittérrature.
Oncle Joe

Posté : dim. févr. 06, 2011 8:16 pm
par silramil
Houlà!
Je ne voudrais surtout pas doucher ton enthousiasme, mais mon propre usage de la notion de métalittérature m'entraîne à la considérer presque incompatible avec la science-fiction. Donc je vais avoir du mal à suivre des arguments sur tel ou tel roman de SF.

Je m'explique plus clairement :
Je suis parfaitement d'accord pour voir dans Rêve de fer et Hypérion des indices très nets d'une réflexion sur la SF et sur l'écriture de la SF. c'est clair qu'il y a une volonté de marquer ses influences et que ce sont de très bons exemples pour expliquer comment on écrit de la SF. (il y en a d'autres, ce n'est pas limitatif de leur reconnaître cette qualité).
Mais comme cela se voyait déjà quand j'ai fait une remarque sur Fforde, je considère que si on peut nettement dire "c'est de la métalittérature", on n'est plus dans la science-fiction (ou dans le roman policier, ou dans le réalisme psychologique, etc.), mais dans un récit de fiction qui se désigne comme fiction et invite le lecteur à réfléchir sur ce que c'est qu'une fiction. Les univers des livres de fforde, ça ne tient pas la route parce que c'est organisé à partir de réflexions sur la fiction.

je sais que ce n'est pas très cohérent avec ce que j'ai dit plus haut sur le fait qu'il n'y avait pas de "genre" métalittérature, mais en gros on est dans la littérature de manière vague, la littérature blanche, même si ça reprend des codes ou des images d'un genre.

C'est un peu délicat à expliquer, en fait, et je suis un peu fatigué du cerveau aujourd'hui.

Posté : dim. févr. 06, 2011 8:23 pm
par bormandg
silramil a écrit :Houlà!
Je ne voudrais surtout pas doucher ton enthousiasme, mais mon propre usage de la notion de métalittérature m'entraîne à la considérer presque incompatible avec la science-fiction. Donc je vais avoir du mal à suivre des arguments sur tel ou tel roman de SF.

Je m'explique plus clairement :
Je suis parfaitement d'accord pour voir dans Rêve de fer et Hypérion des indices très nets d'une réflexion sur la SF et sur l'écriture de la SF. c'est clair qu'il y a une volonté de marquer ses influences et que ce sont de très bons exemples pour expliquer comment on écrit de la SF. (il y en a d'autres, ce n'est pas limitatif de leur reconnaître cette qualité).
Mais comme cela se voyait déjà quand j'ai fait une remarque sur Fforde, je considère que si on peut nettement dire "c'est de la métalittérature", on n'est plus dans la science-fiction (ou dans le roman policier, ou dans le réalisme psychologique, etc.), mais dans un récit de fiction qui se désigne comme fiction et invite le lecteur à réfléchir sur ce que c'est qu'une fiction. Les univers des livres de fforde, ça ne tient pas la route parce que c'est organisé à partir de réflexions sur la fiction.

je sais que ce n'est pas très cohérent avec ce que j'ai dit plus haut sur le fait qu'il n'y avait pas de "genre" métalittérature, mais en gros on est dans la littérature de manière vague, la littérature blanche, même si ça reprend des codes ou des images d'un genre.

C'est un peu délicat à expliquer, en fait, et je suis un peu fatigué du cerveau aujourd'hui.
Perso, je ne vois rien de spécifiquement anti-SF dans la réflexion sur la fiction. Mais c'est parce que je ne vois pas de différence entre la fiction SF et la "fiction non SF". Et les mises en abyme de la parodie de SF que j'ai traduite et pour laquelle je cherche encore un éditeur me paraissent aussi métalittéraires que celles de Gide (d'ailleurs citées dans icelui roman)... 8)

Posté : dim. févr. 06, 2011 8:24 pm
par Lensman
Effectivement, je ne comprends pas bien, car je ne vois pas bien l'utilité de la couleur (ou absence de couleur) de la littérature en question là dedans pour que le concept fonctionne. Mais je vais mettre en marche mon cerveau second en appoint, pendant que tu recharges le tien.
Oncle Joe

Posté : dim. févr. 06, 2011 9:02 pm
par silramil
Mmm. Vu que je ne me suis jamais vraiment penché sur ce sujet, j'ai peut-être fait des suppositions non vérifiées. Je vais méditer là-dessus.