Lensman a écrit :Malgré les statistiques, il me semble que H.G. Wells est un classique de la littérature
mondiale (pour ses romans de SF, d'alleurs).
Mais il pourrait ne pas l'être: est-ce si grave?
Ca n'a rien de grave et c'est de toute façon très relatif. La SF a son lot de classiques
au XXe siècle : Wells, en effet, Orwell, Heinlein et quelques autres.
On peut se disputer à l'infini sur la hauteur de la barre qui détermine le "grand écrivain",
ou le "classique". Mais je me plaçais très spécifiquement dans le cadre de l'argument
de Serge :
Lem a écrit : dans un monde où la technoscience est devenue le moteur de l'Histoire,
il est stupide, sinon suicidaire, de continuer à ignorer la seule littérature qui
rende compte de ce phénomène
Il me semblerait stupide et, en effet, suicidaire, collectivement, d'ignorer Shakespeare
et Mozart. Est-on nécessairement stupide ou suicidaire parce que l'on ignore Wells
ou Heinlein (ou Céline, Camus, ou Sartre...) ? Je ne le crois pas. Notre culture globale
est-elle plus pauvre, ou plus suicidaire, parce qu'elle ne leur reconnaît pas la place que
nous, amateurs de SF, nous leur accordons ? Je ne le crois pas non plus.
Le rapport à la science de la plupart de nos concitoyens se situe au niveau des enjeux
de la révolution galiléenne, pas des vertiges quantiques qu'on peut s'offrir chez un
Greg Egan ou de la « singularité » vingienne, il me semble.