Enfin la nuit - Camille Leboulanger

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Thomas Geha
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Enfin la nuit - Camille Leboulanger

Message par Thomas Geha » jeu. août 25, 2011 12:51 pm

Après l'excellentissime Cygnis, L'Atalante nous déniche ici un autre grand morceau post-apocalyptique. Très différent du sus-cité, Enfin la nuit possède néanmoins un joli point commun avec le roman de Vincent Gessler : la qualité d'écriture.
Ici l'apocalypse vient d'arriver, le premier chapitre évoque la fin du monde au moment où elle arrive ; elle est plus poétique que réaliste d'ailleurs et les causes restent assez nébuleuses. Résultat, le monde se retrouve plongé dans un jour qui ne cède jamais plus place à la nuit, le ciel est embrasé, lumineux... Dans ce contexte, nous suivons l'après fin du monde avec Thomas, un ancien flic.
Bref, j'ai été subjugué par la qualité d'écriture de Leboulanger, très fluide, poétique. S'il lorgne un peu du côté de La Route, le côté absurde et décalé nous porte bien plus du côté de films comme Le Monde, la chair et le diable (avec Harry Belafonte), et la superbe BD d'Arnaud Boutle, Entre les Ombres (ed. Glénat).
L'histoire n'est pas sans défaut, mais je les ai trouvés mineurs pour un premier roman. Bien sûr, comme celui-ci lorgne du côté de l'absurde, quelques incohérences subsistent, comme ce premier chapitre pas totalement convainquant (des serveurs de bar qui continuent de servir les clients alors que la fin du monde arrive), ou la femme de Thomas qui le quitte de manière totalement illogique et... anti-survivaliste si je puis dire. Mais la beauté du récit, les émotions qu'il procure, sa simplicité autant que sa poésie, gomment très vite ces défauts mineurs au profit d'une immersion totale du lecteur.
Pour résumer, une belle réussite, un auteur à surveiller de très près, et une jolie découverte, une fois de plus, des éditions l'Atalante !

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marie.m
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Message par marie.m » mar. sept. 06, 2011 9:31 am


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Patroth
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Message par Patroth » jeu. sept. 08, 2011 5:25 pm

Hop ...dans ma liste... :D
L absence de preuves n est pas une preuve d absence

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marie.m
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Message par marie.m » mer. sept. 14, 2011 8:41 am

Enfin la nuit est dans la bibliothèque orbitale.

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Cachou
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Message par Cachou » jeu. oct. 20, 2011 2:06 pm

Je dois dire que je suis assez étonnée de certains avis (très) positifs sur "Enfin la nuit" et j'avais envie d'un peu les contrebalancer.

Ce livre, j'ai dû le lire au départ armée d'un crayon pour faire quelques corrections et annotations tellement le nombre exagéré de virgules m'a agacée et la construction des phrases m'a laissée perplexe. Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire à cause de cela, mais je n'ai pas non plus "acheté" le récit (ni les personnages, assez stéréotypés, qui n'ont jamais pris vie dans ma tête), et encore moins la nécessité de le scinder en deux "temps" et personnages ce roman. En sortant du livre (que j'ai terminé parce que c'était un SP, autrement je l'aurais juste abandonné après 40-50 pages), je croyais sincèrement pouvoir dire qu'il était "mal écrit" (objectivement parlant je veux dire). Et puis, pour finir, apparemment non, vu qu'il plaît. S'il fallait donc prouver l'entière subjectivité de la perception de l'écriture, voilà chose faite, en tout cas pour moi.

Mais je voulais aussi souligner un autre élément qui m'a gênée et dont j'avais à peine parlé dans mon billet sur le livre (ne sachant pas si c'était probant ou juste une coïncidence), parce que j'ai lu quelques choses par-ci par-là qui m'ont indiqué que l'auteur avait donc bien "rencontré" "La Route", et s'en était inspiré. J'ai beaucoup trop ressenti l'influence "en négatif" du livre de McCarthy:
- au lieu du père (et veuf) et de son fils, nous avons un homme célibataire que sa compagne vient de quitter (pour mourir) et la jeune fille qu'il prend sous son aile et qui désire plus que des relations paternelles;
- au lieu de la cruauté compréhensible dans le monde de McCarthy, nous en rencontrons une difficile à comprendre dans celui de Leboulanger
- au lieu du froid de plus en plus dangereux et d'une sorte de nuit sans fin, nous avons une chaleur de plus en plus étouffante sous le soleil toujours présent;
- au lieu d'une errance sans but, nous avons une errance vers un but précis mais illusoire;
- la cause de l'apocalypse dans les deux est tue, mais dans l'histoire de McCarthy, on le devine ou on peut en imaginer une, dans celle de Lebouloanger, j'ai bien du mal à essayer de ne serait-ce qu'élaborer une éventuelle explication (même pas plausible) de la chose;
- formellement, au lieu de l'écriture presque dénuée de ponctuation et de respiration de McCarthy, nous avons celle inondée par les virgules et autres de Leboulanger.

J'en avais relevé encore d'autres à la lecture, mais l'histoire m'échappe déjà après seulement deux mois, donc je ne m'aviserai pas à avancer de maigres souvenirs imprécis.

Et, d'accord, ce n'est rien. Mais en même temps, le côté influence est trop présent pour être oublié et permettre au livre d'exister en dehors de cette ombre...


Donc voilà, je ne me joins pas (du tout) aux quelques éloges que j'ai pu lire (ou entendre) sur ce livre, bien au contraire. Et je suis vraiment désolée d'être aussi sévère avec un premier roman, je n'ai absolument rien contre cet auteur. Mais c'est que j'ai vraiment du mal à comprendre la différence entre ma perception et celle de lecteurs qui, parfois, ont pourtant des goûts similaires aux miens. Heureusement d'ailleurs que je suis tombée sur cette critique, autrement je me serais sentie bien seule.

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Anne
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Message par Anne » jeu. oct. 20, 2011 3:57 pm

En même temps, La Route, dans le thème et l'intrigue, n'était qu'une errance post apo. Dans ce cas, il y a pas mal de livres qui lui ressemblent (récemment, le Feu de Dieu, de Bordage).

Ce qui différenciait la Route d'autres post-apos, justement, c'était l'écriture elle-même (comme tu le soulignes) et le rapport père-fils particulièrement touchant.

Il n''y a rien qui ressemble plus à un roman post apo qu'un autre.

(A part marcher pour survivre ou reconstruire, de toute façon, après l'apocalypse, il n'y a pas grand chose à faire)

(Se suicider, peut-être?)

A part ça, je n'ai pas encore lu le livre donc pour le reste...

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MF
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Message par MF » jeu. oct. 20, 2011 4:08 pm

Anne a écrit :(A part marcher pour survivre ou reconstruire, de toute façon, après l'apocalypse, il n'y a pas grand chose à faire)

(Se suicider, peut-être?)
boire !

relire le fabuleux recueil Ne coupez pas ! d'Andrevon
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Cachou
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Message par Cachou » jeu. oct. 20, 2011 4:13 pm

Anne a écrit :En même temps, La Route, dans le thème et l'intrigue, n'était qu'une errance post apo. Dans ce cas, il y a pas mal de livres qui lui ressemblent (récemment, le Feu de Dieu, de Bordage).

Ce qui différenciait la Route d'autres post-apos, justement, c'était l'écriture elle-même (comme tu le soulignes) et le rapport père-fils particulièrement touchant.

Il n''y a rien qui ressemble plus à un roman post apo qu'un autre.
Oui et non. Le post-apo est un genre que j'adore et dont j'abuse quand j'en ai l'occasion, et ce qui m'intéresse là-dedans, c'est d'abord la description de la société après l'apocalypse (que je préfère être plausible, même si on ne me dit pas ce qui est à la base de l'apocalypse), ensuite, dans ceux qui vont jusque là, la reconstruction de cette même société et les bases sur lesquelles repose cette reconstruction (c'est d'ailleurs la partie que je préfère dans le genre en fait).

"La Route", je dois dire que je n'en suis pas folle (j'ai trouvé ça agréable à lire, mais ça n'a pas été un coup de cœur), justement parce que ce roman ne fait que reprendre les codes du genre, mais a été présenté comme une sorte de renouvellement de la chose, voire comme quelque chose d'extrêmement original par les lecteurs de littérature générale qui n'ont jamais approché un roman post-apo de leur vie (en espérant que celui-ci leur aura donné l'envie d'en lire d'autres). Sans oublier que les relations parentales (et surtout paternelles) ne sont pas le sujet à me parler le plus, donc voilà.

Reste que je n'aime pas, en lisant un livre, avoir l'impression d'en relire un autre. Mais bon, au pire, c'est l'élément à m'avoir le "moins" gêné dans l'histoire, je l'ai juste développé ici parce que je ne l'avais pas fait à l'époque dans l'article, l'écriture restant l'obstacle majeur de ce roman à mes yeux, et l'impossibilité que j'ai eue à croire en cet univers et en ses personnages venant tout juste après et loin devant l'"inspiration" de "La Route".

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Message par Anne » jeu. oct. 20, 2011 4:21 pm

Oui, évidemment, si tu n'aimes pas le post-apo qui ne reconstruit pas, là, ça n'a pas dû être évident!

(J'ai adoré la Route, mais je ne lis pas les présentations - ou le moins possible - et je ne suis donc pas parasitée par les promotions du genre. Et je ne cherche pas l'originalité à tout prix. Souvent, un style, un motif me suffisent.)

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Message par Cachou » jeu. oct. 20, 2011 4:36 pm

Anne a écrit :Oui, évidemment, si tu n'aimes pas le post-apo qui ne reconstruit pas, là, ça n'a pas dû être évident!

(J'ai adoré la Route, mais je ne lis pas les présentations - ou le moins possible - et je ne suis donc pas parasitée par les promotions du genre. Et je ne cherche pas l'originalité à tout prix. Souvent, un style, un motif me suffisent.)
Je n'ai jamais dit ça, et d'ailleurs "I.G.H." de Ballard (en livre) et "Le dernier Rivage" (en film)(pas encore eu l'occasion de trouver le livre) sont parmi mes exemples préférés du genre (j'avais envie de dire "Les fils de l'homme", mais je suppose que la fin optimiste le disqualifierait quelque peu). "La Route" n'abordait pas un sujet à même de me parler, et ayant déjà lu d'autres auteurs à l'écriture similaire (Nancy Huston pour commencer dans certains de ses romans), ce n'est pas ça non plus qui aurait pu me frapper (de plus, quand j'ai lu ce livre, je n'avais pas encore idée de l'impact qu'il avait eu, c'est en faisant mes recherches pour le billet que j'ai pondu après et en en parlant autour de moi que j'ai découvert le phénomène que c'était).

Un style et un motif peuvent amplement suffire pour me toucher. Mais pas ceux de McCarthy (d'ailleurs, des fois, j'ai l'impression que c'est presque un crime que de ne pas avoir été marquée par l'écriture du monsieur, à voir les réactions que je provoque quand je dis que je ne l'ai pas trouvé si grandiose que ça). Et encore moins ceux de Leboulanger. C'est tout.

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Message par Anne » jeu. oct. 20, 2011 5:36 pm

Ah, ça, ne commets pas de crime contre le plus grand nombre ou tu seras brûlée vive, witch!

(Pourquoi une fin optimiste disqualifierait-il un post apo?!)

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Message par Cachou » jeu. oct. 20, 2011 5:40 pm

Anne a écrit :(Pourquoi une fin optimiste disqualifierait-il un post apo?!)
Effectivement, je crois que j'ai fait un amalgame entre "reconstruction décrite" et "fin optimiste". Du coup je rajoute "Les fils de l'homme" - version film (une des rares adaptations que je trouve meilleures que le livre) - aux deux autres exemples cités (même devant les deux autres exemples cités).

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Nébal
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Message par Nébal » jeu. oct. 20, 2011 5:41 pm

MF a écrit :
Anne a écrit :(A part marcher pour survivre ou reconstruire, de toute façon, après l'apocalypse, il n'y a pas grand chose à faire)

(Se suicider, peut-être?)
boire !

relire le fabuleux recueil Ne coupez pas ! d'Andrevon
Tyranniser et manger les autres.

Lisez Plop.

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Message par Nébal » ven. oct. 21, 2011 8:31 am

Ah, et danser, chanter et faire de la moto.

(Oui, je sais, c'est un classique, mais je ne m'en lasse pas.)

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Message par Anne » ven. oct. 21, 2011 11:21 am

...

Je demande qu'on bannisse Nébal du forum.

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