- le  
Formes de la SF : Notre-Dame-aux-écailles de Mélanie Fazi
Commenter

Formes de la SF : Notre-Dame-aux-écailles de Mélanie Fazi

La petite mélodie de Mélanie Fazi : 
notes sur Notre-Dame-aux-écailles.
 
Depuis quelques années et la parution du très beau Serpentine, qui, dans une série de nouvelles à l’écriture très fine, posait déjà tous les grands thèmes à venir, il est une voix avec laquelle l’amateur de fantastique doit compter : celle de Mélanie Fazi. Bien que contemporains, ses récits atteignent une forme d’atemporalité qui évoque moins un fantastique ancré dans la modernité et ses objets (comme celui d’un Matheson ou d’un King) qu’une inspiration plus classique, plus proche de Maupassant ou de Jean Ray. Quant à l’auteure, elle évoque plus volontiers une filiation avec le fantastique anglo-saxon de Lisa Tuttle, une auteure américaine relativement peu connue en France, dont les meilleures nouvelles ont été rassemblées par les éditions Dystopia dans les Chambres inquiètes ou Ainsi naissent les fantômes, ce dernier recueil d’ailleurs concocté et traduit par Mélanie Fazi. Pour entrer dans son œuvre, il nous semble judicieux de commencer par des nouvelles (peut-être la forme reine – ou du moins privilégiée – du fantastique), en se plongeant par exemple dans les très beaux recueils que sont Serpentine ou Notre-Dame-aux-écailles. À travers douze nouvelles aux titres superbes (dont les admirables « La Cité travestie », « En forme de dragon », « Villa Rosalie », « Notre-Dame-aux-écailles », « Noces d’écume » et « Fantômes d’épingles »), le second titre, paru en 2008 chez Bragelonne puis réédité en Folio SF, donne un très bel aperçu du talent de cet écrivain tout en offrant un remarquable sens de la composition, qui devrait guider tout recueil qui se respecte.
 
 
Les nouvelles se présentent dans l’ordre suivant : 1/ « La Cité travestie » ; 2/ « En forme de dragon » ; 3/ « Langage de la peau » ; 4/ « Train de nuit » ; 5/ « Les cinq soirs du lion » ; 6/ « La Danse au bord du fleuve » ; 7/ « Villa Rosalie » ; 8/ « Le Nœud cajun » ; 9/ « Notre-Dame-aux-écailles » ; 10/ « Mardi gras » ; 11/ « Noces d’écume » ; 12/ « Fantômes d’épingles ».
 
« La petite musique » de Mélanie Fazi. 
 
Passé le ravissement des deux nouvelles d’ouverture (« La Cité travestie » et « En forme de dragon »), le lecteur, vite emporté par la « petite musique1 » de Mélanie, cette écriture fine et élégante aux phrases courtes et segmentées, se prend à repérer des rimes et des répétitions qui, comme une mélodie, organisent ce recueil en une partition musicale faite de reprises et variations autour d’un même thème. Par-delà la singularité de chaque nouvelle, qui sonnent comme autant de notes ou d’accords, le recueil, via des thèmes et des motifs qui se répondent ou se font écho d’une nouvelle à l’autre, compose un ensemble harmonique guidé par une ligne mélodique bien identifiable. 
 
Car les nouvelles de Notre-Dame-aux-écailles oscillent toutes autour d’une idée phare, qui sous-tend chaque récit : toutes expriment en effet une volonté de se soustraire au monde quotidien, de s’en abstraire et de modifier la perception que l’on a de celui-ci. Ce pourrait être une définition du fantastique, ainsi que l’enjeu de toute (bonne) fiction. C’est surtout, nous semble-t-il, la clé (de fa) qui assure la bonne lecture de la partition déployée de Mélanie Fazi. Ses personnages sont souvent des individus effrayés ou blessés par la vie (« Train de nuit », « Notre-Dame-aux-écailles », « Fantômes d’épingles ») ou parfois déçus par le train-train et la médiocrité du quotidien (« La Danse au bord du fleuve »). Pour lutter contre cette déception ou cette souffrance, ceux-ci se mettent à fantasmer un refuge imaginaire hors du temps où ils se projettent, se repliant à jamais sur un monde répétitif (« Le Nœud cajun »), un cocon (« Train de nuit »), des murailles (« La Cité travestie », « Villa Rosalie ») ou une force élémentaire (« La Danse au bord du fleuve », « Noces d’écume »)2. À chaque fois, il s’agit en fait de sortir d’un corps humain mortel et souffrant, afin d’accéder à une existence et une sensibilité autres, cette altérité pouvant indifféremment prendre une forme objectale (« Fantômes d’épingles »), animale (« Langage de la peau », « Les cinq soirs du lion »), minérale (« La Cité travestie », « Villa Rosalie », « Notre-Dame-aux-écailles ») ou aquatique (« La Danse au bord du fleuve », « Noces d’écume »). Dans plusieurs nouvelles, les personnages expriment ainsi un profond désir de transsubstantiation, une volonté profonde de changer de corps et de se fondre dans un objet extérieur en s’y projetant, en le pénétrant ou en étant pénétré par lui, de se diluer en lui, que ce soit en se pétrifiant, en devenant pierre, muraille ou statue (« La Cité travestie », « Villa Rosalie », « Notre-Dame-aux-écailles »), ou en s’immergeant dans un monde liquide, soit en se laissant pénétrer par le fleuve (« La Danse au bord du fleuve »), soit en s’engloutissant dans l’immensité océanique (« Noces d’écume »), afin d’atteindre, dans tous les cas, une forme d’éternité sereine, à l’abri des aléas et agressions du monde environnant. Stylistiquement, on peut d’ailleurs interpréter l’utilisation fréquente de phrases nominales comme l’expression de cette volonté de s’immerger dans les objets du monde ou dans ce que le philosophe Clément Rosset qualifie d’idiotie pure du réel.
 
Forme serpentine.
 
À partir de ce désir de transsubstantiation qui donne le « la » du recueil ou sa ligne mélodique, il est aisé de voir comment la « petite musique » de Notre-Dame-aux-écailles s’orchestre tout au long de l’ouvrage en sinuant, de manière serpentine, autour de ce thème central. 
 
Dans la deuxième nouvelle du recueil, « En forme de dragon », la musique est présentée comme un puissant générateur de formes (picturales) : un artiste mélomane s’y laisse en effet guider par la ligne mélodique pour dessiner des êtres fantastiques, en l’occurrence des dragons, avant que sa fille ne prenne le relais pour constater que, loin de dessiner des dragons, la musique ondule plutôt comme un serpent. Programmatique, cette nouvelle indique comment, dans les nouvelles de Fazi, la petite musique du texte accouche généralement d’une forme animale, parfois fauve (« Langage de la peau », « Les cinq soirs du lion »), mais plus fréquemment ophidienne. 
 
Serpentine était déjà le titre du premier recueil de l’auteur qui poursuit, dans Notre-Dame-aux-écailles, sa quête poétique de la forme serpentine. Après les serpents d’« En forme de dragon », ces reptiles traversent plusieurs nouvelles du recueil, que ce soit en chair et en os ou de manière métaphorique : le « Train de nuit » arrive ainsi « comme un gros reptile s’installant sur son rocher » (éd. Bragelonne, p. 71) et présente un aspect froid, lisse et interminable ; à la fin de « La Danse au bord du fleuve », la narratrice remarque que l’eau du fleuve glisse sur elle « aussi furtivement qu’un serpent » et se demande si c’est « un hasard si les fleuves serpentent » (p. 154) ; et ce n’en est certainement un pas si « Le Nœud cajun », nouant les dimensions réelles et métaphoriques de ce motif, démarre avec un « été s’étir[ant] comme un serpent, tout en moiteur et langueur » (p. 181) et se poursuit avec l’image d’une femme accouchant d’une hydre comparable à « une dizaine de serpents au bas mot » (p. 197) puis par un symbole magique « évoquant l’image d’un serpent qui se mord la queue » (p. 201). Enfin, « Notre-Dame-aux-écailles », dont le titre – déjà reptilien – a judicieusement été choisi comme celui du recueil, présente-t-elle une statue d’ange à la nature serpentine, avec des écailles minuscules sur la peau du dos, des tempes ou des joues, « comme si le costume d’humain se déchirait par endroit, révélant une nature ophidienne. Bestiale par essence mais avec la singulière élégance des reptiles» (p. 213). Avec cette nouvelle, Fazi lie en fait très habilement le motif du serpent à celui de la maladie couvant sous la surface (le cancer comme une bête en soi qui annonce la méduse-arachnéenne de « Noces d’écume ») mais aussi de la volonté de devenir pierre (via le motif protecteur des écailles) et d’atteindre une forme d’insensibilité (idée qui traverse le recueil depuis « La Cité travestie » à « Fantômes d’épingles » en passant par « Villa Rosalie »).
 
Plus largement, on peut voir comment le recueil adopte lui aussi une forme serpentine. Pris comme un tout, Notre-Dame-aux-écailles se déploie en diverses directions qui composent différentes séries (série du devenir pierre (« La Cité travestie », « Villa Rosalie »), de la fascination aquatique (« La Danse au bord du fleuve », « Noces d’écume »), de la fuite du réel (« Train de nuit », « Fantômes d’épingles »)…) qui déroulent des variations incessantes et infinies, comme si l’auteur, à chaque fois, voulait se détourner de la direction précédemment prise, s’y dérober, esquiver, en prendre le contre-pied, et ainsi mieux glisser vers une direction nouvelle. Les thèmes du recueil entrent ainsi dans un jeu de répétition et d’écarts qui apparaissent comme autant de changements de direction autour d’un même axe. C’est le cas par exemple de l’eau, d’abord donnée comme un symbole masculin et viril via l’image du fleuve dans « La Danse au bord du fleuve » puis comme une puissance féminine et maternelle prenant les traits de la mer dans « Noces d’écume ». De même, le thème de la perte du conjoint (« La Cité travestie », « Noces d’écume », « Train de nuit », « Le Nœud cajun »…) donne lieu à plusieurs variations : et c’est tantôt l’homme qui perd sa compagne (« La Cité travestie », « Le Nœud cajun ») tantôt l’inverse (« Train de nuit », « Noces d’écume »), tantôt, c’est par accident (« Train de nuit »), tantôt par meurtre (« Le Nœud cajun »), tantôt par maladie (« Noces d’écume ») ou tantôt par mystérieuse vengeance (« La Cité travestie »). Idem lorsque l’âme des personnages se retrouve prisonnière d’un objet : celle-ci est tantôt le fruit d’une volonté ferme de se soustraire au monde (« Train de nuit », « Villa Rosalie », « Notre-Dame-aux-écailles »), tantôt l’objet qui, maléfique, finit par piéger l’âme en elle (« La Cité travestie »), et parfois l’un et l’autre ou l’un puis l’autre (« Fantômes d’épingles »). Nous pourrions multiplier les exemples, chaque thème trouvant son écho dans une autre nouvelle où il subit une variation, un détournement, une bifurcation ou un changement de direction, progressant de manière ondulatoire d’un bout à l’autre du recueil, à la manière d’un serpent. 
 
Un piège-à-rêve arachnéen.
 
Dans la nouvelle « Train de nuit », la forme serpentine du train s’avère abriter, en son cœur, une araignée qui enrobe les êtres fatigués de vivre dans des cocons. La petite musique de Mélanie Fazi nous fait ainsi passer d’un motif symbolique à l’autre : et si l’ange ou la femme abritent des serpents (« Le Nœud cajun », « Notre-Dame-aux-écailles »), le serpent, à son tour, recèle une araignée… Derrière une apparente forme serpentine, le recueil de Mélanie Fazi ne dissimulerait-il pas lui-aussi une forme plus arachnéenne ? D’autant plus que ce motif est filé dans plusieurs nouvelles jusqu’à « Noces d’écume » et sa description de la méduse-mandragore (p. 281). Dès la nouvelle d’ouverture (« La Cité travestie »),  Mélanie Fazi imagine un personnage de tisseuse : Sofia y construit en effet, comme les Amérindiens, des sortes de « pièges-à-rêve » que son compagnon pose dans Venise, de façon à capturer les soupirs de la Cité des doges. Sofia est d’ailleurs surnommée « ragno mio, mon araignée » par le narrateur (p. 13). Inaugural, ce motif nous semble informer profondément le recueil, et en déterminer jusqu’à la composition, celui-ci semblant en effet adopter la forme d’un piège à rêve à l’allure de toile arachnéenne. En habile alter ego de Sofia, Mélanie Fazi relie ses nouvelles en tissant entre elles des liens de correspondance secrets, déployant son recueil  autour d’un thème central et des motifs que concentre la nouvelle éponyme. Nouvelle-synthèse, « Notre-Dame-aux-écailles » rassemble ainsi la plupart des motifs principaux du recueil, comme un centre chargé de tenir ensemble les fils épars des autres nouvelles et des séries qu’elles forment. À partir d’elle, les nouvelles se nouent et se relient en formant des séries ou des constellations thématiques parmi lesquelles celles ayant trait à la pétrification (« La Cité travestie », « Villa Rosalie »), à la proximité avec l’élément aquatique (« La Danse au bord du fleuve », « Noces d’écume »), à la fuite d’un réel douloureux (« Train de nuit », « Fantômes d’épingles »), à l’animalité (« Langage de la peau », « Les cinq soirs du lion », « Le Nœud cajun ») ou à la souffrance cachée sous une surface lisse (« La Cité travestie », « Mardi gras »)… de sorte que le recueil peut apparaître comme une grande toile d’araignée organisée tout autour du centre formé par la nouvelle qui donne son titre au recueil. 
Les nouvelles entretiennent ainsi, les unes avec les autres, des liens qu’on pourrait, en reprenant le numéro donné pour chaque nouvelle, matérialiser par le schéma ci-dessous : 
 
 
Le piège-à-rêve de Mélanie Fazi 
(Notre-Dame-aux-écailles)
 
D’autres schémas sont possibles et celui-ci a été tracé à partir des liens qui nous sont apparus entre les nouvelles et que nous allons brièvement expliciter. Nous avons déjà vu combien la nouvelle 9, en tant que nouvelle-synthèse, entretenait des liens avec toutes les autres nouvelles. À partir de là, les autres nouvelles se déploient en constellations, et s’organisent auteur de nouvelles-nœuds, situées à la confluence les unes des autres. 
 
La nouvelle 1 (« La Cité travestie ») est liée aux nouvelles 7 (emprisonnement dans la pierre), 10 (les dessous de la surface d’une cité) et 11 (l’eau de mer).
 
Cette dernière, la nouvelle 11, se rattache à la 6 (motif aquatique), à la 3 et à la 5 (via l’idée d’une bête ou d’un animal en soi) et la  5 à la 10 par l’idée de quelque chose de caché sous l’apparence.
 
La nouvelle 7 est liée aux nouvelles 1 et 8 (toutes les trois ayant, dans le recueil, la particularité d’un narrateur masculin) mais aussi aux nouvelles 4 et 12 (via l’idée de trouver un refuge à l’abri du monde et de ses souffrances).
 
La nouvelle 8 se connecte aux nouvelles 6 et 2 (à travers le motif du serpent) mais aussi à la 12 (en exprimant comme elle la volonté que le monde ne change pas, que ce soit par l’éternel retour ou par la quête de l’insensibilité face à la mort qui est une façon de lutter contre les effets de l’irréversibilité du temps sur les êtres).
 
La nouvelle 6 entretient pour sa part des liens avec la nouvelle 2 (dans les deux cas, il s’agit de modeler une forme à partir d’un flux (aquatique ou musical)) et 3 (à travers l’idée d’une sexualité fusionnelle et des corps mêlés).
 
Concernant le tour du « piège », les nouvelles 2 et 3 sont liées par l’idée d’une inspiration à partir de quelque chose d’impalpable (odeur ou musique), les 3 et 5 par le motif animal (loup ou lion), les 5 et 4 par le thème de la rencontre avec un animal destinal, les 4 et 12 par le désir de repli derrière une coquille protectrice et le même « rêve d’inertie » et les 12 et 2 par l’item commun d’une jeune fille parvenant à transférer une émotion (esthétique ou pathologique) dans une matière (picturale ou objectale).
 
Les nouvelles du recueil semblent donc bien tisser entre elles un réseau de relations complexes et entrecroisées que nous avons schématisé sous la forme d’une toile d’araignée ou d’un piège-à-rêve amérindien. Loin de se répondre uniquement dans le cercle du recueil, les nouvelles de Fazi cependant tissent également des liens avec le reste de l’œuvre. On trouvera ainsi de nombreux liens entre les nouvelles de Notre-Dame-aux-écailles et celles de Serpentine. Dès la nouvelle éponyme ouvrant ce premier recueil, Mélanie Fazi évoquait déjà, sous la forme d’un tatouage, la figure d’un attrapeur-de-rêve amérindien posant ainsi ce motif et d’autres (le serpent, l’idée de donner forme à une abstraction…) comme le programme thématique et formel d’une œuvre à venir, chaque nouveau recueil (le dernier étant Les Jardins du silence) se présentant ainsi comme un nouveau piège-à-rêve, gravitant autour d’un noyau correspondant à une phase de la vie de l’auteur et l’ensemble, que celle-ci annonce comme essentiellement composé de nouvelles, tissant peut-être à son tour un grand attrapeur-de-rêve, liant entre eux des attrapeurs plus petits. Alors peut-être qu’en lisant Notre-Dame-aux-écailles ou Serpentine, vous retrouverez-vous charmé par la petite musique ondoyante de Mélanie Fazi ? Peut-être votre âme de lecteur de littérature fantastique sera-t-elle attrapée par les fils arachnéens tendus par ces fascinants recueils ? Et peut-être, qui sait, restera-t-elle longtemps prisonnière des fascinants pièges-à-rêve habilement tissés par Mélanie Fazi… 
 
©Pierre-Gilles PÉLISSIER
 
1 Une phrase d’un article de Jean-Claude Dunyach paru dans L’Express, mise en exergue sur le quatrième de couverture de son recueil, fait état chez Mélanie Fazi d’« une petite musique poignante, extrêmement lucide, et surtout un art de la fêlure qui transcende la moindre de ses histoires ». 
2 Le psychologue rattachera certainement ce thème prégnant au sentiment de décalage avec le monde ressenti par l’auteur au moment de l’adolescence, à sa découverte, vers l’âge de dix ans, d’un « environnement hostile », amenant cette enfant déjà introvertie à se renfermer encore plus sur elle-même et ses passions (lecture, cinéma ou musique). Voir à ce sujet l’entretien accordé à Richard Comballot (« Mélanie Fazi, Notre-Dame du fantastique ») pour le n° 77 de la revue Bifrost, pp. 136-137. 

 

à lire aussi

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?