- le  
Interview : Aurélien Police pour Le Château des Millions d'Années
Commenter

Interview : Aurélien Police pour Le Château des Millions d'Années

Actusf : Bonjour Aurélien, le moins que l'on puisse dire c'est que tu es l'illustrateur du moment pour les œuvres de SF, je t'ai découvert avec la couverture de Rue Farfadet, en 2010 chez Mnémos, peux-tu nous parler de ton parcours depuis cette date ?
 
Aurélien Police : Si l'on excepte la sortie fin 2013 chez Mnémos, dans leur collection Ourobores, du livre-univers Europole, le guide de résistance dans la titanopole rétrofuturiste, livre pour lequel j'avais réalisé la majeure partie des visuels (illustrations, photo-montages etc.), et la réalisation de la charte graphique de la revue Fiction, mon activité s'est effectivement focalisée, en grande partie, sur la réalisation de couvertures de romans. A contrario, j'ai travaillé au fil de ces dernières années sur beaucoup moins de projets musicaux que par le passé, même s'il m'arrive encore de signer quelques images pour une agence américaine spécialisée dans les musiques de film.
 
Actusf : Combien de temps cela t'a-t-il pris pour créer l'illustration de ce roman ? Avec quels outils ? Peux-tu nous raconter son histoire de ton point de vue ?
 
Aurélien Police : J'ignore combien de temps j'ai pu mettre. La simple phase d’exécution, en soi, est peu parlante et ne représente que la partie émergée de l'ensemble du processus. Avant, il y a la lecture du roman, son assimilation, quelques discussions avec l'éditeur - ici Olivier Girard – puis le travail en tâche de fond pendant que l'on travaille sur autre chose, pendant que l'on dort, pendant que l'on fait la vaisselle ou que l'on se brosse les dents. Bref, la durée n'est pas véritablement quantifiable.
Pour la technique, comme toujours avec mon travail, il s'agit d'une illustration numérique mélangeant peinture digitale et photographie.
Pour le résumé, je laisse bien volontiers l'exercice à l'auteur ou à l'éditeur. Ils sauront bien mieux s'en sortir que moi vu l’ampleur de la tâche. En revanche, je peux faire un résumé de mes intentions graphiques concernant cette image. J'y serais - je l'espère - peut-être plus à l'aise et plus pertinent...
Comme souvent, l'idée de départ est simple : ici, il fallait du nazi, de l'alien et de l'aventure. Bien...
Fatalement, à ce stade, une chose vous vient à l'esprit : Indiana Jones. Et même si c'est extrêmement réducteur (le travail d'historien et d'écrivain, la « fictionnalisation » de toute cette somme historique et la réflexion qui l'accompagne sur ce seul volume, est proprement magistral), ce n'est pas non plus totalement  faux que de penser cela: le roman a une part non négligeable de scènes d'actions, de mystères enfouis, de courses-poursuites que ne dépareraient pas un chapeau et un fouet. A ce stade, et tout en gardant à l'esprit qu'une couverture de roman est forcément réductrice, j'ai donc commencé à me replonger dans l'esthétique des affiches des films de Spielberg de l'époque, certain qu'il y avait là matière à creuser. Indiana, Rencontre du Troisième Type, et même E.T, voire, beaucoup plus récent, le Super 8 de J.J. Abrams cette fois, tout cela faisait écho dans mon esprit d'une façon ou d'une autre. Pour résumer, je me suis rendu compte que je voulais faire du Ambelin Entertainement et que l'on y retrouve une part de ce mystère bleuté qui entoure les affiches de cette époque. C'est ainsi que j'en ai repris certains codes (les forts contrastes, les contre-jours, les lueurs bleutées donc, les silhouettes...), tout en privilégiant également une approche plus graphique et symbolique que frontalement figurative. Ainsi, le drapeau nazi fait partie intégrante du paysage, allant même jusqu'à dissimuler le désert sur lequel le Reich cherche à étendre son emprise. Drapeau qui servira d'ailleurs à faire le lien entre les autres volumes de la tétralogie, puisque lorsque l'ensemble des romans seront parus,  les couvertures mises côte à côte constitueront une fresque d'un seul tenant.
 
Actusf : y a t-il un moyen de te suivre au quotidien ? 
 
Aurélien Police : Bien sûr, soit sur www.aurelienpolice.com ou encore sur Facebook. Je possède également un compte Twitter, même s'il ne me sert qu'à relayer les choses publiées sur les deux liens précédents.
 
ActuSF : Peux-t-on te commander des illustrations personnalisées ?
 
Aurélien Police : A priori, je n'ai rien contre, mais il y a de fortes chances pour que ce ne soit pas possible faute de temps.
 
Actusf : Le mot de la fin t'appartient, fais-toi plaisir !
 
Aurélien Police : Eh bien, merci à vous, et surtout une bonne lecture aux personnes tentées par l'aventure du très ambitieux Château des Millions d'Années. Sans trop me tromper, je peux affirmer que c'est le genre de roman – tant dans ses exigences historiques que dans sa volonté de divertir - que l'on ne croise que trop rarement.
 
 
Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?