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Interview Melanÿn
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Interview Melanÿn

Comment en êtes-vous venue à l’écriture ?

J’ai commencé au lanfeust Mag en tant que rédactrice et accessoirement assistante d’Arleston. Ça m’a amené à lui servir de sparing partner sur ses séries, puis à travailler avec lui sur ses synopsis. De fil en aiguille, comme ça me plaisait et que Christophe trouvait que j’avais de bonnes idées, il m’a proposé de travailler avec lui en tant que co-scénariste sur la série Le Chant d’Excalibur. Ensuite, nous avons multiplié les collaborations.
 
Quelles sont vos influences ?

Si j’ai des influences, elles sont nombreuses et variées ! Ado j’étais une grosse consommatrice de romans, de films, de BD, de JDR aussi… En vrac Tolkien, King, Herbert, Barjavel, Bradbury, Starwars, Brazil, Gaston, Astérix, Mafalda… et en ce qui concerne la seule BD, des choses plus adultes aussi comme la Quête de l’Oiseau du Temps, Les Passagers du Vent, la Guerre Éternelle, les Tardi, XIII, Lanfeust bien sûr, puis les Trolls. Aujourd’hui je lis moins de BD, ou des choses vraiment différentes de ce que j’écris (c’est à dire rarement de la fantasy ou de la SF). Mais je me suis rattrapée sur des séries TV comme Dexter, Castle, l’excellente et bien trop courte série Firefly, Le Trône de Fer, Big Bang Theory, IT Crowd… En fait j’aimerais avoir la folie de David Lynch, l’humour de Terry Pratchett (mais au pire, je me contenterai de Patrick Couton), le sens du dialogue qui fait mouche des scénaristes de Friends ou de Big Bang Theory, la sensibilité pour créer des personnages de Yasmina Reza (je suis fan de théâtre)… ça fait beaucoup je sais… J
 
 
 En tant que lectrice, quel genre préférez-vous : la SF, la fantasy ou le fantastique ?

En tant que lectrice, je suis plus attirée par la SF mais ça dépend vraiment de ce qui me tombe entre les mains. Ça ne m’a pas empêché de dévorer les romans de Hobb, de R.R. Martin et autres grandes sagas de Fantasy. La vérité c’est qu’en Fantasy, je me laisse plus volontiers emporter par l’histoire sans me poser plus de questions, alors que la SF me fascine vraiment, me fait réfléchir sur le sens de la vie, la place de l’homme, la réponse à la grande question de l’univers, tout ça… je ne suis pas pleinement satisfaite de la réponse 42 J
 
Comment s’est passée la collaboration avec Pierre Bordage ?

Très mal. Non je plaisante. Déjà on en est venu à bout ! Pour ma part, j’étais déjà une habituée du travail à quatre mains coté scénario BD, donc c’était peut-être plus évident pour moi. Ce qui a été compliqué au début, c’était de trouver le bon équilibre entre nous deux. Pas facile de faire confiance à quelqu’un qu’on ne connaît pas vraiment, de mettre nos mots entre ses mains. Pierre a du apprendre à lâcher prise dans un domaine où il a toujours géré seul, et moi une discipline de travail qui n’a rien à voir avec l’écriture de scénario. D’ailleurs aujourd’hui, je compare volontiers ce dernier à une succession de sprints, alors que je vois le roman comme une course d’endurance. Je pense qu’on s’est beaucoup apporté. J’ai eu l’impression d’apprendre une autre forme de récit, et j’ai sans doute amené Pierre dans des directions vers lesquelles il ne serait pas allé, remis en question des vieilles certitudes ou habitudes d’écriture... Au final on ne s’est pas trop disputé, et on a même vraiment passé un bon moment J D’ailleurs, il se pourrait qu’on remette ça !
 
Jusqu'ici vous aviez surtout collaboré dans des univers de fantasy, comment avez-vous vécu le passage à la SF ?

La SF c’est un vieux fantasme pour moi. Comme je le disais c’est mon genre de cœur. Le fait que je n’avais encore rien publié dans ce registre est une coïncidence, ça ne s’était pas encore trouvé, tout simplement. J’ai d’ailleurs un projet BD dans les cartons qui cherche un dessinateur. 
 
Les illustrations de Philippe Coriat vous ont-elles surprise ? Y a-t-il eu des personnages ou des scènes  très proches de ce que vous aviez en tête à l'écriture ?

Non elles ne m’ont pas surprises parce que je connaissais déjà son travail en tant qu’artiste. Philippe n’est pas un habitué de l’exercice, et je crois même que c’était la première fois qu’on lui proposait ça. Peut-être même la première fois qu’il voyait son travail autre que sur une toile accrochée au mur. J’aime beaucoup le côté décalé et poétique de son univers. Je trouve qu’il colle parfaitement à ce récit. Il y a de la mélancolie en même temps qu’une incongruité enfantine dans ses réalisations. Ça va bien à Lia.

 
Vous menez de front vos projets de scénariste et votre travail de directrice de collection, comment articulez-vous ces deux rôles ? En alternance ou simultanément ?

On peut dire simultanément car comme beaucoup de mes petits camarades du milieu, je suis la reine du travail dans l’urgence. Je ne sais hélas pas (ou difficilement) écrire autrement.
 
Ce n’est pas trop difficile de travailler dans des projets collectifs ?

Cette expérience vous a-t-elle donné envie d'écrire un roman plus "classique" (au moins dans sa forme) ?

Comme je l’ai dit avant, j’adore travailler en co-écriture. Pour moi ça enrichi l’histoire, les personnages, et surtout nous même. Mais comme ça implique une grande confiance et beaucoup de respect mutuel, je ne pourrai sans doute pas retrouver ça avec beaucoup d’auteur. Trouver un scénariste ou un écrivain ouvert, pas trop orgueilleux et prêt à partager le pouvoir absolu qu’il détient, c’est pas si facile !
 
Quels sont vos projets ?

La suite de Chimère(s) 1887 chez Glénât déjà, la suite des Guerrières de Troy aussi, la fin de Tykko des Sables j’espère, et la suite des Geeks chez Soleil… un nouveau projet BD en solo (de la SF donc), une pièce de théâtre en cours d’écriture, un nouveau roman avec Pierre dont l’action se situera au Mexique et en Amérique du sud. Ça va déjà pas mal m’occuper.
 
 
 
Vous évoquez dans l'interview publiée sur le site de la collection une éventuelle suite aux aventures de Lia. Avez-vous commencé à l'imaginer ?

Disons que nous l’avons envisagée. À la fin du livre enquête, on avait déjà quelques pistes… mais ça sera à nos directrices de collection de nous donner le sésame pour qu’on y pense vraiment.
 
 
Etez-vous une joueuse (jeu vidéo, jeu de rôle, GN ,etc.) ?
Oui. Beaucoup, de tout. Non surtout avant en fait. J’ai passé de longues heures sur les seuls jeux que j’avais sur mon premier Mac quand j’étais ado (dont le fabuleux Lode runner !) puis plus tard sur Myst, Thief, Starcraft (à rêver des SCV la nuit !), Another World, les Chevaliers de Baphomet, Shenmu, Resident Evil et j’en passe moult. Aujourd’hui je suis plus « petits jeux entre amis ». On perd pas mal d’heures au studio Gottferdom à jouer à Ghost stories en coopératif sur iPad, ou encore à Angry Birds. Il y a la soirée poker du jeudi, la soirée jeu organisée occasionnellement, les tournois de fléchettes, de Gang of Four. Et puis il faut dire que nous avons notre Pierô qui est illustrateur dans cette branche. Il nous rend régulièrement fous avec les nouveautés qu’il ramène de divers Salons du Jeu. Récemment c’était Mogel Motte, rebaptisé le jeu de la grosse mite, qui nous a définitivement rendus hystériques. Côté JDR, j’en ai beaucoup fait également, en grandeur nature, en France, en Suisse, en Angleterre… sur table aussi. Du cyberpunk, LTRM, L5R,  INSMV, Vampire, Hawkmoon… malheureusement j’ai dû laisser ça de côté. Il faut bien garder un peu de temps pour travailler aussi !
 
 
Toujours dans l'interview sur le site de Snoopbook, vous dites aimer les soirées entre amis autour d'un bon vin... Auriez-vous des recommandations œnologiques à partager ?

Oh oui ! Mais je ne peux pas le dire c’est un secret. Bon je peux vous dire que mon cœur va au Rhône et à la Bourgogne. Je peux révéler aussi que j’aime tous les vins d’Emmanuel Raynaud, Même ses plus simples. Et ceux de Cuilleron aussi. Voilà, je ne peux en dire plus parce qu’il y a des trésors qu’on ne peut révéler au monde. Mais si j’étais un vin, je serais un Rayas. Indibutablement.
 
 
 
 
 

 
 

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