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L'Après-dieux

Maelig Duval ( Auteur), Alexandre Dainche (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 25/09/2012  -  livre
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L'Après-dieux

Née en 1979, Maëlig Duval est une romancière, nouvelliste et anthologiste qui lie étroitement imaginaire et réalité. Elle a publié ses écrits en anthologies telles que Contes du Monde ou  En attendant la fin du monde et publications dans des magazines (Lanfeust Mag, AOC). Elle s’est lancée dans l’écriture de novellas, avec comme première œuvre l’Après-Dieux


Un monde post-apocalyptique et une quête d’espoir.


Les dieux sont partis, l’humanité est abandonnée à son sort. Après la guerre civile qui a ravagé les pays, la population tente de s’organiser au mieux pour entreprendre la Reconstruction, sous le gouvernement des Trois. Albert Vaclau, fonctionnaire en charge de l’évaluation des dégâts de la guerre, s’accommode tant bien que mal de cette nouvelle vie, jusqu’à ce qu’il rencontre Eva et son fils, Georges. Son amie et maîtresse, Irène, s’inquiète de son nouveau comportement.

Avant leur Disparition, les dieux étaient les confidents des humains, qui venaient leur révéler leurs joies, leurs histoires. C’étaient également eux qui les guidaient à travers les âges de la vie, leur permettant de passer pas à pas les cinq « marches » de l’existence. Lorsqu’un humain mourrait, les dieux récupéraient la plume qui s’échappait de son corps pour l’élever au ciel. Désormais, les humains sont seuls, ne ressentent plus d’émotions joyeuses et ont perdu toute espérance. A leur mort, leurs plumes jonchent désormais le sol.
 
Ce roman conte la lutte de certains humains qui souhaitent à nouveau vivre, et non pas survivre, tout en posant des questions sur des thématiques plus contemporaines : le pouvoir de la science contre la spiritualité, la force des sensations et des sentiments, l’importance de l’espoir…

Un récit où se mêlent réalité et monde fantastique, poésie et horreur, spiritualité et brutalité.

Tout au long de ce roman court, on sent la volonté de l’auteur à mettre du sens derrière les images qu’elle décrit. Ce n’est peut-être pas un monde si lointain que Maëlig Duval nous livre dans l’Après-dieux.

En début de lecture, on peut ressentir une certaine difficulté à bien comprendre l’univers dans lequel on est plongé d’emblée. La situation nous est révélée petit à petit, les mots nous sont expliqués en même temps que l’on suit le héros, Albert, dans son quotidien de fonctionnaire. Cependant, on est tout de suite marqué par la justesse du vocabulaire employé, les images choisies et les réflexions qui se dessinent en filigrane tout au long du récit. La maîtrise du genre donne à l’auteur une habileté à mener ce récit sans longueurs inutiles.

Le héros évolue dans un monde imaginaire qui fait écho à des réalités, ce qui permet de faire un parallèle avec notre propre monde. L’imaginaire explique le réel, le réel nourrit l’imaginaire. L’auteur illustre parfaitement cette thèse, en jouant avec les mots tout en poésie et en griffant le lecteur avec des réalités douloureuses.

Un jeu de perception

Le roman s’articule avec deux points de vue, correspondant aux deux principaux protagonistes, Albert et Irène. Outre le changement de police qui caractérise le changement du support (une lettre, une annonce officielle…), le passage d’un personnage à l’autre est sans équivoque, avec un changement de style bien distinct. L’un et l’autre se complètent, avec un point de vue différent sur une même situation, qui va amener quelques malentendus.

Outre ce procédé, l’auteur joue sur les préjugés des uns et des autres pour créer des groupes de protagonistes aux modes de pensés très différents les uns des autres, avec différentes réactions par rapport à la nouvelle situation : la disparition des dieux. Il y a ceux qui l’acceptent et essaient de vivre ainsi, ceux qui n’ont jamais cru au pouvoir divin et essaient de tout expliquer par la science, et ceux qui portent en eux une certaine espérance. C’est également avec ces trois points de vue que l’auteur joue.

Ces différents points de vue permettent également au lecteur de mener lui-même sa propre réflexion et donnent à chacun une certaine liberté d’interprétation.

Pour résumer, l’Après-dieux est un monde déroutant, un style à la fois poétique et réaliste, un récit qui laisse une grande part à la réflexion et une fin qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Une belle réussite, qui plaira aux plus philosophes d’entre vous.

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