Auteur des cycles des Robots et de Fondation, Isaac Asimov (1920-1992) a marqué le genre d’une empreinte indélébile. Il a aussi été souvent stigmatisé pour son manque de style et sa tendance à la  mièvrerie. La Fin de l’éternité, on va le voir, n’échappe pas à ses travers mais est cependant intéressant à plus d’un titre.

 

 

Andrew Harlan a été recruté par « l’Éternité » et est devenu technicien. Son rôle est simple : il est chargé de manipuler la réalité temporelle pour le compte de sa hiérarchie. Il bénéficie du soutien constant du premier calculateur Twissel qui, en retour, lui demande de former le novice Cooper. Twissel couvre aussi Harlan dont les bizarreries, comme sa collection de livres anciens, suscitent la méfiance de ses collègues. Pour préparer un changement de la trame temporelle, le technicien Harlan est affecté au 482^e siècle. Il y rencontre une femme, Noys Lambent. Harlan, qui ne connaît rien aux femmes, en tombe amoureux. Il réalise que le changement qu’il prépare risque d’effacer complètement l’existence de Noys Lambent. Harlan décide de la cacher dans une enclave temporelle, loin de l’« Éternité ». Ce faisant, il ignore qu’il remet en cause des lois de sa société, voire la civilisation elle-même…

 

 

On le savait déjà (surtout après avoir lu Fondation Foudroyée) : Isaac Asimov est un grand sentimental ! Il y a des lecteurs que ça gêne et d’autres non, le critique se range dans la première catégorie. Reste qu’ici, pour le bonheur du lecteur sans cœur, la sentimentalité est contenue par la spéculation à laquelle se livre l’auteur : pour faire simple et sans tout dévoiler de l’intrigue, La Fin de l’éternité s’interroge sur le sens de l’évolution de l’humanité. Les hommes ont-ils choisi le bon chemin en développant le voyage temporel ? Ne sont-ils pas tombés dans une impasse évolutive? Ce roman se lit très bien, du bon divertissement. Pour le coup, Asimov annonce Palimpseste de Charles Stross. À découvrir.