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Royal city

Benjamin Rivière (Traducteur), Jeff Lemire ( Auteur)
Langue d'origine : Anglais (autre)
Aux éditions : 
Date de parution : 19/01/2018  -  bd
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Royal city

L’amateur de comics a retenu le nom de Jeff Lemire pour son passage remarqué au scénario de la série Animal man (où s’était autrefois illustré Grant Morrison, on recherche un éventuel éditeur pour une traduction méritée) avec Travel Foreman aux dessins, puis également sur Green Arrow (sur dessins d’Andrea Sorrentino).

L’homme s’est aussi fait un nom dans l’édition indépendante avec notamment Essex County, où il démontrait son goût pour l’introspection et pour des récits enracinés dans un quotidien marqué par la présence des marginaux. On lui doit aussi dans cette veine Winter Road, autre réussite. Royal City, loin des crossovers et des « relaunchs » de DC et Marvel, se veut l’exploration d’une famille et d’une ville.

Les Pike en folie

Bienvenue donc à Royal City, petite ville industrielle sur le déclin où vivent les Pike. Il y a le père, Peter, qui bricole des radios dans sa remise et se dispute avec sa femme Patti quand il se lève le matin pour manger un encas.

Ils ont trois enfants aux trajectoires très différentes. Tara est très ambitieuse et travaille à un projet qui vise la reconversion de l’usine principale pour en faire des appartements luxueux et un terrain de golf, contre la volonté de son mari, salarié de l’usine. Il y a Patrick, écrivain et scénariste en panne d’inspiration et dont le mariage est en plein naufrage. Et puis il y a Richard qui écume les bars de la ville. Un secret hante les Pike : Tommy, le petit frère noyé il y a des années. Ceux-ci croient lui parler. Patrick a même réutilisé ses idées, jetées sur un cahier d’écolier, pour en faire un roman.

Quand Peter Pike fait une crise cardiaque, tous arrivent à Royal City. Tous parlent à Tommy qui n’en peut plus de leurs vies…

Un excellent premier album

Ne tournons pas autour du pot, ce premier volume de Royal City est une vraie réussite, y compris au niveau graphique : en ces temps où les héros musculeux sont de retour (sans grâce), Jeff Lemire excelle à peindre des personnages humains, fragiles, parfois fantomatiques. On songe bien sûr à Twin Peaks de David Lynch à la lecture de cette œuvre de Jeff Lemire : la comparaison n’est pas condamnation, car l’art, même sous une forme mineure, est fait d’influences réciproques.

Vivement la suite et on attend vraiment le meilleur d’un créateur comme Lemire !

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