A bientôt 60 ans, Francis Berthelot poursuit son aventure en littérature. Chercheur au CNRS, Polytechnicien, Docteur en biologie moléculaire... il n’a, côté littérature, cessé de nous étonner. Depuis Rivage des intouchables, sa production est plutôt rare mais toujours d’une exceptionnelle qualité. La preuve avec ces quatre Grand Prix de l’Imaginaire obtenus au fil de ses parutions.
Max le mime-serpent
Maxime est un jeune mime au talent exceptionnel. Ancien forain, il a développé un véritable don pour le contortionnisme. Au point d’être remarqué en cette année 1979 par les dirigeants de l’Hadès Palace, le lieu le plus fameux pour les artistes à cette époque, l’endroit où le public et les stars se pressent pour voir les spectacles les plus fous. Mais en entrant à l’Hadès, Max découvre vite que l’envers du décor n’est pas très reluisant. Les artistes les moins performants sont envoyés au 2ème cercle pour des entraînements spécifiques et il se dit que certains n’en reviennent pas...
A lire d’une traite
Sixième tome de ce cycle qu’il construit peu à peu à coup de romans indépendants les uns des autres (avec une moyenne d’un tous les deux ans), Hadès Palace confirme l’excellence de la plume de Francis Berthelot. Avec un style bien à lui, il nous entraîne à la suite de Max avec une facilité déconcertante, au point de dévorer le livre page après page. Lors de la sortie de Nuit de colère, on avait déploré une narration en retrait et une obsession stylistique un peu dérangeante. Ce n’est plus le cas ici. Francis Berthelot a un peu allégé son écriture et c’est tant mieux. Mais ce qui est attirant, presque jouissif pour le lecteur, c’est cette capacité à introduire un peu de poésie dans un univers complètement décalé. Une poésie née du désespoir des personnages mais aussi de leurs sentiments amoureux. Le tout saupoudré par un fantastique de plus en plus présent au fur et à mesure de l’intrigue, sans pour autant que le récit perde en crédibilité. Au final, on dira qu’Hadès Palace est un excellent roman. Francis Berthelot est un auteur très doué, sensible et cruel dans le jeu des passions humaines. Un vrai petit bonheur.