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Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction

Orson Scott Card ( Auteur), David Oghia (Illustrateur de couverture), Karim Chergui (Traducteur), Tom Clegg (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/04/2006  -  livre
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Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction



Auteur de cycles déjà cultes, aussi bien en science-fiction (La stratégie Ender) qu’en fantasy (Les chroniques d’Alvin le faiseur), récompensé par plusieurs prix Hugo et Nebula, Orson Scott Card n’a pourtant pas œuvré uniquement dans le domaine de l’imaginaire. L’auteur mormon a ainsi à son actif une dizaine de pièces de théâtre, des centaines de pièces radiophoniques, un roman historique (Saints, jamais traduit en français) et quelques scripts de dessins animés. Il a longuement enseigné l’écriture dans diverses universités américaines, animé de nombreux ateliers d’écriture et écrit un essai intitulé Character and Viewpoint (« personnage et point de vue ») – autant dire donc que le monsieur connaît bien son sujet. Car c’est bien ce dont il s’agit dans ce livre exhumé par Bragelonne : nous apprendre à écrire.

Devenez les auteurs de demain !

Voilà ce que nous propose la couverture alléchante du dernier volume de la collection « Essais » de Bragelonne. Qu’en est-il vraiment ? Le livre est divisé en cinq grandes parties qui traitent d’autant de sujets essentiels à l’écrivain de science-fiction en herbe :


Dans « La frontière infinie », l’auteur revient sur l’éternelle question qui a amené des générations entières d'auteurs et de lecteurs à s'étriper : cette littérature dont nous parlons, que les anglophones appellent la « speculative fiction » et nous-mêmes « l’Imaginaire », qu’est-ce que c’est ? Et au sein de ce domaine étriqué, qu’est-ce qui appartient à la science-fiction proprement dite, à la Fantasy, au Fantastique, etc. ? Il ne se pose pas cette question pas pour le plaisir de la dissertation, mais parce qu'elle est essentielle que tout aspirant écrivain de l’Imaginaire doit se la poser, puisqu’elle déterminera, non seulement, la façon dont il construira son récit, mais également les revues ou les éditeurs à qui il devra envoyer son texte.

Comme son nom l’indique « La création de mondes » vous apportera de nombreuses clés pour créer de toute pièce un univers réaliste. Un enjeu propre au domaine de l’Imaginaire. On y trouve aussi bien des conseils pour trouver des idées ou inventer un passé crédible que des informations très concrètes, comme par exemple une liste des différents moyens de voyage interstellaires généralement utilisés par les auteurs de SF (hyperespace, cryogénie, vaisseau générationnel, voyage relativiste, etc.).

« La construction du récit » traite de problèmes qui se posent à tous les auteurs mais en les adaptant au domaine particulier de l’Imaginaire. On y apprend ce que sont un personnage principal et un protagoniste, quels sont les différents points de vue que l’on peut utiliser et comment structurer une histoire, fixer son début et sa fin, en fonction du genre d’histoire que l’on veut raconter.

Vous apprendrez ensuite à « Bien écrire »dans une quatrième partie. L’auteur s’attache à démontrer que l’exposition des faits dans un roman de science-fiction est un sacré problème et nous donne quelques conseils pour ne pas nous y prendre trop grossièrement. Il revient également sur les différents niveaux de langage à utiliser dans un texte.

Enfin, la dernière partie, intitulée « L’écriture : vie et carrière » est sans aucun doute la plus curieuse de toutes. Outre les classiques instructions de présentation d’un manuscrit destiné à un éditeur, Card conclut son ouvrage par quelques conseils indispensables destinés à ceux qui ont réussi à être publiés. On apprendra ainsi comment organiser son temps d’écriture et gérer ses droits d’auteurs (l’auteur avoue avoir lui-même résolu le problème en confiant son chéquier à sa femme), mais aussi garder la tête froide en cas de succès et prendre soin de son corps !
L’ombre d’Orson Scott


Comme le dit l’auteur lui-même dans son introduction, « vous feriez mieux de vérifier la date du copyright de cette édition avant de suivre mes conseils, dans la mesure où ils risquent d’être rapidement dépassés. » Et là, surprise ! On constate que le livre date de 1990. Heureusement, le travail de Bragelonne ne s’est pas limité pas à l’inversion des termes du titre pour mettre en avant la fantasy. Saluons le travail de Tom Clegg, chroniqueur chez Galaxies, qui s’est chargé de remettre à jour et d’adapter l’essai de Card au marché en français à coup de notes de bas de page quand c’était nécessaire et en dressant des listes de revues et d’éditeurs français.

Bien évidemment, tout cela est très orienté et l’on apprendra surtout à écrire du Orson Scott Card : au lecteur de faire le tri entre ce qui relève de l’univers et du style de l’auteur et de ne garder que les conseils de portée plus générale. A tel point, en fait, que ce  making-of  intéressera autant les auteurs en herbe que les lecteurs dépourvus d’ambition littéraire mais inconditionnels de l’œuvre du papa d’Ender. D’autant que ceux qui lisent la langue de Britney Spears pourront trouver sur son site* les « bons conseils de l’oncle Orson », une série de leçons destinées aux apprentis écrivains. Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction est tout de même un bon ouvrage qui, sans être indispensable, permettra aux débutants de faire le point et d’orienter efficacement leur prose naissante. Mais, parce qu’il ne concerne que des problème spécifique à la science-fiction, il intéressera surtout les auteurs ayant déjà une expérience de l’écriture. Le néophyte pourra donc lui adjoindre avantageusement, par exemple, l’excellent Comment écrire des histoires d’Elisabeth Vonarburg, auteur de SF québécoise dont l’ouvrage est bien plus généraliste.

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