- le  

Fight Club 2

Chuck Palahniuk ( Auteur), Cameron Stewart (Dessinateur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 28/04/2016  -  bd
voir l'oeuvre
Commenter

Fight Club 2

Mécanicien par défaut pendant quelques années, Chuck Palahniuk écrit en parallèle. Avec un style incisif et provoquant, il a du mal à se faire publier, et toute sa production romanesque trouvera toujours des détracteurs. Mais avec Fight Club, habilement porté à l'écran ensuite par David Fincher, il trouve un lectorat large et se fait remarquer grâce à son style personnel et minimaliste, et des idées satiriques. Si son oeuvre la plus connue reste Fight Club, il a offert à son lectorat d'autres productions notables comme Le festival de la couille et autres histoires vraies (nouvelles), Monstres invisibles, ou encore Choke
 
Auteur et dessinateur canadien de BD, Cameron Stewart travaille dans l'industrie du comics depuis le début des années 2000. Il s'associe avec Chuck Palahniuk pour dessiner la suite de son roman Fight Club qui sera alors porté en comics. 
 
10 ans plus tard. 
 
Dans cette suite du "Club La Cogne" (si si, rappelez-vous la première traduction arrivée sur notre territoire...), on y retrouve Marla, qui sert de lien avec nos deux protagonistes opposés, mariée avec celui qui se fait maintenant appeler Sebastian. Leur vie a bien changé avec l'arrivée de leur jeune enfant, et ils sont alors maintenant enfermés dans une vie morne et plate. 
 
Sebastian n'a d'autre choix que de gober continuellement des pilules pour éloigner de lui Tyler, son double schizoïde. Marla quant à elle rêve d'une vie plus palpitante, et ne supporte plus son mari abruti par les médicaments. Elle retombe dans ses vieilles habitudes et cherche du réconfort dans des groupes de parole tous plus extrêmes les uns que les autres. Elle cherche aussi à retrouver en lui celui qui la fait vibrer, et surtout celui qui la fait grimper aux rideaux. 
 
Aidé par Marla, Tyler refait surface : le projet Chaos reprend de l'ampleur et le fils de Marla et Sebastian disparaît. C'est le début d'une lente descente aux enfers pour Sebastian, qui va s'efforcer de garder la tête hors de l'eau et de reprendre le contrôle.
 
Une suite attendue? 
 
Fight Club est sorti en 1995. 20 ans plus tard, poussé par le succès et le statut culte de son oeuvre, so auteur décide d'en faire une suite. Après tout, ce n'est pas le premier auteur à s'essayer à l'exercice, et Stephen King pour ne citer que lui ne s'en était pas mal tiré du tout. Mais qu'en est-il de Chuck Palahniuk? 
 
Eh bien force est de constater que, à l'image de toutes ses autres oeuvres, il ne fait pas l'unanimité. Il faut signaler aux lecteurs de cette chronique que, notion ô combien importante, ce comics fait suite, très logiquement, au livre, qui ne se finit pas de la même manière que le film qui a été moins incisif et provocant. Mais, l'ellipse de 10 ans met à mal la ligne scénaristique. On y retrouve avec bonheur Tyler Durden, cette personnalité qui exècre la société actuelle et qui se fait une joie, par le projet Chaos, d'essayer d'en venir à bout. Que s'est-il passé pendant 10 ans ? Vous n'en saurez pas grand chose. 
 
La narration est très fragmentée, ce qui, à la longue, devient agaçant tellement cela nécessite une attention soutenue pour ne pas passer à côté des éléments importants. Palahniuk apparaît dans son propre comics (oui, il se permet quelques caméo), et se permet des réflexions critiques sur son oeuvre, et sur l'adaptation cinématographique de Fincher, ce qui n'est pas déplaisant à la lecture, mais rompt le rythme de l'intrigue. Le découpage alterne entre les rêves, l'intrigue, les flashbacks, et les apparitions de Palahniuk.
 
Du côté de l'intrigue, on assiste à des facilités trop présentes, avec des emprunts sur le premier livre. Le développement du personnage de Tyler est à l'opposé du premier tome, devenant un méchant tout puissant, une simple caricature de lui-même... la déception est importante sur la construction des personnages. Et ne parlons pas des petits copains de Marla qui lui viennent en aide : cela devient totalement tiré par les cheveux.
 
Du côté du dessin, s'il n'est pas désagréable et offre un certain dynamisme, il ne sert pas l'intrigue au point de l'élever. Il accompagne le lecteur dans sa lecture, sans pour autant lui offrir une riche expérience artistique. Finalement, on retiendra des passages maladroits, une lecture difficile et peu fluide, une histoire fragmentée. Alors oui on retrouve avec plaisir cette critique de notre société, et la vision satirique propre à Palahniuk qui en fait sa marque de fabrique ; mais peut être qu'un passage par le roman aurait été une meilleure chose ?  
 

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?