Star Wars : épisode VII ?
Alors que la prélogie n'était encore qu'un mauvais pressentiment, une trilogie de romans relança la popularité de la franchise Star Wars, jusque-là limité aux novelisations des épisodes IV, V et VI, à quelques comics et à une série de jouets. Timothy Zahn proposa, avec sa trilogie Heir to the Empire (on ne peut que regretter le titre, un peu racoleur, choisi par la distribution française : La Croisade noire du Jedi fou), les bases de ce qui allait devenir un véritable univers étendu, construit et complexe – comme en témoigne l'importante chronologie proposée dans cette réédition.
Une nouvelle trilogie
Construite dans la continuité et le respect le plus total de la trilogie originelle, l'œuvre de Zahn propose une suite au Retour du Jedi : le récit se déroule cinq ans après la bataille d'Endor et montre que le happy end était un peu prématuré.
Si l'Empereur et Vador sont morts, leurs influences respectives ne se sont pas encore éteintes : comment l'ancienne Alliance Rebelle, devenue Nouvelle République, va-t-elle faire disparaître les dernières poches de résistances impériales et rallier les planètes encore asservies au culte de l'Empereur et de ses mensonges ? Comment reconstruira-t-elle un système politique, où chacun (contrebandiers, peuplades oubliées aux confins de la Galaxie) trouvera sa place ?
On retrouve avec plaisir des personnages familiers, confrontés à de nouvelles problématiques : Leia quitte son statut de combattante pour retrouver les arcanes épuisants de la politique – d'autant plus usantes qu'elle est enceinte de jumeaux et qu'elle préférerait de loin apprendre à maîtriser la Force.
Han Solo, devenu son mari, cherche à trouver sa place d'officiel respectable et à oublier son passé de contrebandier.
Luke se demande s'il est prêt à devenir un véritable Maître Jedi et à former ses futurs neveux...
Face à eux, de nouvelles figures charismatiques émergent : l'énigmatique Mara Jade, une contrebandière torturée, alliée à Talon Karrde, qui prend le poste laissé vacant par Jabba à la tête des contrebandiers ; elle est également l'ancienne Main de l'Empereur, partagée entre son devoir de dévouement à une figure à présent disparue et sa fascination pour la personnalité de Skywalker.
Face à eux, de nouvelles figures charismatiques émergent : l'énigmatique Mara Jade, une contrebandière torturée, alliée à Talon Karrde, qui prend le poste laissé vacant par Jabba à la tête des contrebandiers ; elle est également l'ancienne Main de l'Empereur, partagée entre son devoir de dévouement à une figure à présent disparue et sa fascination pour la personnalité de Skywalker.
L'amiral Thrawn est un stratège brillant bien décidé à faire disparaître la Nouvelle République et à faire renaître l'Empire : rescapé de la Bataille d'Endor, auréolé du prestige d'être un des rares extraterrestres à avoir atteint le statut d'amiral, il sait faire preuve d'un charisme sombre et se fait adversaire redoutable, capable de deviner les modes de pensées (militaires) de ses ennemis en observant leur art.
Enfin, Joruus C'baoth, le clone d'un des Maître Jedi de l'Ancienne République, complète ce panel d'opposants avec sa folie progressive et les lignes narratives intéressantes qu'il propose autour de la disparition des Jedi et le développement –ou plutôt la déréliction – de l'état mental d'un clone.
Un pilier central de l'univers étendu
Si Timothy Zahn sait parsemer son récit de clins d'œil à la trilogie originelle (notamment la récurrence de la fameuse réplique : "J'ai un mauvais pressentiment") ou répondre à certaines questions laissées en suspens (pourquoi y a-t-il une grotte vouée au côté obscur sur Dagobah ? Comment l'Alliance Rebelle s'est-elle formée ? À quoi ressemblent des destroyers pré-impériaux ?), il parvient également, plus qu'un hommage respectueux à la trilogie originelle et à son esprit, à créer une véritable suite, efficace et prenante.
Sa trilogie deviendra un véritable mètre-étalon pour les romans à venir : batailles stellaires modèles, descriptif détaillé du fonctionnement des vaisseaux ou de l'écosystème de certaines planètes, réflexions autour de la Force et des moyens de la bloquer, mise en place d'une chronologie complexe (on parle ici des Guerres Cloniques et de leurs conséquences, des mutations du Sénat, de la structure de la Nouvelle République et de ses projets)... autant d'amplifications de l'univers soutenues par des personnages bien conçus (tant dans leurs pensées que leurs actions) et une montée dramatique efficace tout au long des volumes.
On pourra regretter une fin un peu bâclée et gâchée par une pirouette qui n'était pas nécessaire, mais ce serait vraiment chipoter.
Un pilier central de l'univers étendu
Si Timothy Zahn sait parsemer son récit de clins d'œil à la trilogie originelle (notamment la récurrence de la fameuse réplique : "J'ai un mauvais pressentiment") ou répondre à certaines questions laissées en suspens (pourquoi y a-t-il une grotte vouée au côté obscur sur Dagobah ? Comment l'Alliance Rebelle s'est-elle formée ? À quoi ressemblent des destroyers pré-impériaux ?), il parvient également, plus qu'un hommage respectueux à la trilogie originelle et à son esprit, à créer une véritable suite, efficace et prenante.
Sa trilogie deviendra un véritable mètre-étalon pour les romans à venir : batailles stellaires modèles, descriptif détaillé du fonctionnement des vaisseaux ou de l'écosystème de certaines planètes, réflexions autour de la Force et des moyens de la bloquer, mise en place d'une chronologie complexe (on parle ici des Guerres Cloniques et de leurs conséquences, des mutations du Sénat, de la structure de la Nouvelle République et de ses projets)... autant d'amplifications de l'univers soutenues par des personnages bien conçus (tant dans leurs pensées que leurs actions) et une montée dramatique efficace tout au long des volumes.
On pourra regretter une fin un peu bâclée et gâchée par une pirouette qui n'était pas nécessaire, mais ce serait vraiment chipoter.
S'il faut vraiment regretter quelque chose, outre le choix assez réducteur du titre français, ça sera plutôt la présentation proposée par l'éditeur, qui ne rend pas hommage au réel travail de construction de Zahn et ridiculise un des "méchants" les mieux pensés de la saga – un "César de carnaval que l'on ne prend pas au sérieux", vraiment ?