Larry Niven est l'inventeur de L'Anneau-Monde. Il a écrit d'autres livres, la plupart dans l'univers de son Anneau, mais c'est le cycle de Louis Wu et de cet étrange artefact qui l'a fait connaître, lui offrant ses meilleurs prix littéraires. Niven est considéré comme un très grand auteur de l'autre côté de l'Atlantique. On dit même que Arthur C.Clarke lui-même le tenait en haute estime.
Le cycle de L'Anneau-Monde comporte quatre volumes dont les deux derniers viennent d'être traduits en français.
La Guerre de l'Anneau
La guerre des Marches a atteint l'Anneau. Les protagonistes du conflit cherchent à se poser sur l'artefact' pour tirer le maximum de renseignements possibles sur les technologies utilisées et sur les ingénieurs qui l'ont construit : l'ancienne civilisation Pak. Mais il y a désormais un Protecteur – Menestrel – aux commandes, et il est bien décidé à ne pas laisser qui que ce soit s'emparer de l'Anneau et de tous ses habitants.
Louis Wu aussi défend le monde. Mais ses désirs sont différents de ceux du Protecteur. D'autres hominidés - humains ou singes - ont éclos parmi les populations des îles de l'Anneau. Chacun mène son propre combat, cherchant le moyen de protéger sa descendance. Un Pak se révèle même, enfermé depuis des millénaires dans une prison.
D'autres personnes interviennent pour sauver leur habitat. Le Marionnettiste, l'homme-chat et d'autres, comme l'étrange et chanceux Wembleth, réagissent lorsqu'une explosion d'anti-matière déchire l'enveloppe et projette des pans entiers de terre et de mer dans l'espace. La Guerre se rapproche encore et les premiers envahisseurs arrivent.
Il reste à chacun à prendre ses responsabilités et opérer des choix parfois déchirants pour atteindre le but ultime : sauver l'Anneau et ses habitants de la cupidité des guerriers qui en convoitent les richesses.
Un livre pour rien
On peut parfois se tromper. Avoir une bonne idée, mais vouloir en tirer trop, user le concept jusqu'à la corde et n'offrir que d'affligeantes pages vides de sens et de magie littéraire. C'est ce qui arrive à Larry Niven avec ce volume qui est de trop. Il a déjà été dit que le second volet de la tétralogie (Les Ingénieurs de l'Anneau-monde) n'était pas nécessaire. Le troisième est arrivé dans une indifférence presque générale. Alors pourquoi celui-ci ?
En fait, Niven n'avait plus d'idées. Il le dit lui-même dans la préface en expliquant d'où vient le sujet de ce livre :"Je me suis connecté sur larryniven-1@bucknell.edu. Les gens y discutaient [...] Après avoir suivi ces conversations pendant quelques mois, [...] j'avais assez de matière pour écrire Les Enfants de l'anneau-Monde." Navrant !
Le résultat est à la hauteur des moyens employés pour trouver le sujet : complètement nul. Il n'y a rien à sauver dans ce livre. L'histoire ne tient pas debout, elle est décousue, pleine d'oublis, d'ellipses et de sauts qui proviennent de l'incapacité de l'auteur à construire un scénario digne de ce nom pour lier les bribes d'aventures lancées par les internautes.
Mais il y a pire. On peut écrire une mauvaise histoire, cela arrive. C'est dans une certaine mesure pardonnable si l'on arrive à l'écrire correctement. Mais pour ce que j'ai tenu entre mes mains ce n'est pas le cas. C'est à peine si les phrases sont terminées, les paragraphes ne s'enchaînent pas toujours, la narration est décousue. On peut commencer une page dans un lieu pour continuer dans un autre sans phrase de transition pour nous indiquer le changement. Et que dire des chapitres ?
Peut-être est-ce dû à une traduction hâtive ? Mais à moins que l'édition française n'ait été découpée comme une guirlande, ce n'est guère plausible.
Evidemment, cela fait toujours plaisir de retrouver l'Anneau-Monde, ses immensités et tous les phénomènes incroyables générés par sa taille et sa structure. Mais un minimum de construction dans cet ouvrage aurait été nécessaire pour tenter de témoigner un peu de respect aux lecteurs qui vont acheter ce livre sur le simple nom de Niven ou pour l'Anneau-Monde.
Si vous aimez vraiment l'univers de cet auteur, un conseil : n'achetez pas ce livre, il pourrait vous dégoûter de la Hard Science.
Utopiales