Après la rédaction de tonnes de manuscrits et de poésies, Catherine Dufour s'est lancée à corps perdu dans la fantasy, avec comme solide influence Terry Pratchett et son humour dévastateur. Autant dire que son premier roman au titre délicieux : Blanche neige et les lance-missiles, avait secoué le cocotier des auteurs français de fantasy. Non seulement on se marrait, mais en plus on se marrait ! Une fois l'essai transformé avec L'Ivresse des Providers, voici Catherine Dufour de retour avec Merlin l'Ange Chanteur, le troisième tome de son cycle : Quand les dieux buvaient.
Pas facile d'être un Archange avec un patron alcoolique !
Dieu s'est mis à boire, c'est un fait. Et la fin du monde a déjà eu lieu. La vie reprenant ses droits, c'est sur une Terre neuve qu'évolue l'Archange, un survivant de l'origine des temps. Sauf que pour vivre, il a besoin de foi, de croyants, de grenouilles de bénitiers qui l'alimentent par leurs prières. Ou de souffrance ! Et plus elle est forte, mieux il se porte. De là à ce qu'il organise quelques massacres au nom de la religion, il n'y a qu'un pas qu'il va franchir sans état d'âme. Et l'Histoire n'a besoin que d'un petit coup de pouce pour le rendre obèse… Seul l'Angelot, un survivant lui aussi de l'Apocalypse, tentera de réfréner ses ardeurs. Il lui faudra avoir une conscience pour deux.
De la distance…
On ne change pas une équipe qui gagne. Avec la verve qu'on lui connaît, Catherine Dufour nous refait l'Histoire sous l'angle de l'Archange. Elle tient le responsable des guerres de religions et de toutes les atrocités commises au nom de la foi. Forcément, on sourit souvent. Il y a juste deux bémols. Premièrement la narration se tient assez éloignée de son héros, qui n'est qu'un salaud de la pire espèce. Du coup, on ne rentre pas vraiment dans le récit, se contentant de n'être que spectateur. Deuxièmement, dans les dernières pages, elle change son fusil d'épaule en changeant de personnage principal et de narration. Un basculement qui pourra déstabiliser certains lecteurs même si dans l'ensemble cela reste un fort bon roman.
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