Panini Comics lance une collection à prix modique proposant dix récits qui ont marqué l’histoire de la Marvel. Ici c’est L’Arme X, récit des années 90 consacré aux origines de Wolverine, dessiné par l’anglais Barry Windsor-Smith.

Un vétéran des comics

Avant d’ajouter Windsor à son nom, Smith fut un jeune dessinateur embauché par Stan Lee à la fin des années 60. Il dessina alors les X-Men, Avengers, Daredevil ou Iron Man, avec de fortes influences de Jack Kirby. C’est son adaptation de Conan au début des années 70, sur scénario de Roy Thomas, qui le fait accéder à une certaine célébrité mais qui en même temps lui donne une réputation d’artiste qui a du mal à tenir ses délais : il est donc remplacé par John Buscema qui, lui aussi, donnera son meilleur sur le personnage d’Howard. Dans les années 80, Windsor-Smith travaille à nouveau chez Marvel sur le personnage de Machine-Man où il encre Herb Trimpe : une œuvre futuriste, magistrale et violente où Windsor-Smith a phagocyté Trimpe. On le retrouve aussi sur les X-Men où il redéfinit le personnage de Tornade, tout en approchant pour la première fois Wolverine. Début 1991, il publie L’Arme X dans les colonnes de Marvel Comics Presents.

Des origines mythiques

D’où vient Logan/Wolverine, mutant griffu devenu incontournable pour les fans ? Windsor-Smith nous le montre alcoolique, ancien agent du gouvernement (canadien ? Américain ?) qui passe son temps à se battre dans les rues. Il ne risque rien, grâce à son facteur auto-guérisseur. Il est capturé pour une expérience menée par un mystérieux professeur : faire de lui une arme vivante en lui injectant de l’adamantium, un métal quasi-indestructible. Grâce à ses capacités de mutant, Logan survit. Il se montre par contre rétif au conditionnement voulu par le professeur qui veut faire de lui un quasi-robot. Logan ne va pas tarder à se retourner contre ses « créateurs » …

Une œuvre charnière et une réussite impérissable

Effectivement, nous avons ici un aperçu des origines de Wolverine. Il est la victime d’expériences menés par des docteurs Frankenstein qui veulent le traiter comme un animal (le thème est inséparable du personnage), voire comme un robot. Violent, instable, Logan est aussi un être humain et une des forces de l’ouvrage est de montrer comment il se réapproprie cette humanité qu’on lui a volé. Windsor-Smith donne ici certaines de ses meilleures planches, avec des couleurs à la fois sombres et flashy. Les scènes de combat, où le personnage laisse libre cours à sa violence, laissent pantois. Notons que L’Arme X a inspiré le cinéma, les grandes lignes en étant reprises dans X-Men Origins : Wolverine. Il faut ici cependant préférer la bande dessinée au cinéma : L’Arme X est un classique que vous devenez lire alors que le film… Et le graphisme de Barry Windsor-Smith est ici, l’adjectif ne sera pas galvaudé, génial.

Sylvain Bonnet