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Cinq romans incontournables du cyberpunk
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Cinq romans incontournables du cyberpunk

Les cinq romans de référence du Cyberpunk
 
Sur l'Onde de choc, de John Brunner, 1975
Dernière édition : Livre de poche, 1990. Traduit par Guy Abadia.
 
Dans cette dystopie du début du XXIe siècle où le gouvernement utilise un réseau informatique global pour contrôler la population, Nick Haflinger, informaticien génial qui s’est rebellé suite à la découverte de manipulations génétiques, crée des vers informatiques pour protéger les activités des opposants.
Parmi les précurseurs du cyberpunk, Sur l’Onde de choc est certainement le roman le plus proche de ce futur mouvement. À cela une explication simple : Brunner a intelligemment pioché dans le best-seller du futurologue Alvin Toffler, Le Choc du futur, pour créer ce monde. En résulte une utilisation des technologies qui colle à la réalité, tout comme le fera le cyberpunk. Avec Le Troupeau aveugle et Tous à Zanzibar, Sur l’Onde de choc fait partie des meilleurs romans de John Brunner. Ajoutons que le terme « ver informatique » (computer worm, en anglais) trouve son origine dans ce roman et vous comprendrez sa pertinence.
 
Neuromancien, de William Gibson, 1984
Dernière édition : J’ai lu, 2008. Traduit par Jean Bonnefoy
 
NeuromancienCase, un hacker de génie, a tenté de voler son employeur mais s’est fait prendre. Celui-ci se venge en lui injectant une mycotoxine lui bloquant tout accès au cyberspace. Armitage, un homme au passé inconnu et Molly, une mercenaire aux capacités augmentées, proposent de lui redonner l’accès au réseau à condition qu’il mette ses talents de pirate à leur service.
Paru un mois après Dr Adder de K.W. Jeter, Neuromancien remporta dans l’année les prix Hugo, Nebula et Philip K. Dick. Il s’imposa rapidement comme l’archétype du roman cyberpunk : le réseau, son piratage, des bidouilles technologiques, une ambiance de roman noir. Neuromancien, par son succès immense (plus de 6,5 millions d’exemplaires vendus entre 1984 et 2007 selon Wikipedia) fit passer le cyberpunk du statut de courant contestataire de la science-fiction à un élément culturel grand public ; c’est tout naturellement que le terme cyberspace fut utilisé pour désigner le web lors de l’émergence de celui-ci au début des années 1990.
 
Mozart en verres miroirs de Bruce SterlingMozart en verres miroirs, de Bruce Sterling, 1986
Dernière édition : Folio SF, 2001. Traduit par Michèle Albaret
 
Anthologie préparée par Bruce Sterling, Mozart en verres miroirs est une occasion unique de découvrir les auteurs majeurs du genre : William Gibson, John Shirley, Lewis Shiner, Pat Cadigan et bien sûr Sterling… mais aussi certains dont la présence n’était pas évidente, comme Rudy Rucker, James Patrick Kelly ou Greg Bear. Si les textes sont de bon niveau, on s’apercevra aussi de l’hétérogénéité de l’ensemble, montrant que le cyberpunk était plus un éclat de l’air du temps qu’un mouvement uniforme et concerté.
 
Le Samouraï virtuel, de Neal Stephenson, 1992
Dernière édition sous le titre Snowcrash : Bragelonne, février 2009. Traduction de Guy Abadia
 
Le Samouraï virtuel, de Neal Stephenson
Hiro Protagoniste, livreur de pizza dans le civil, est aussi un hacker impliqué dans la conception du Métavers, un monde virtuel. Il découvre un nouveau narcotique, le snow crash, disponible uniquement dans un night-club du métavers. À l’aide de Y.T., une ado de quinze ans, il va enquêter sur cette drogue.
Alors que l’on considérait le cyberpunk mort à la fin des années 1980, Neal Stephenson déboule en 1992 avec ce roman incroyable, mélange de cyberpunk (un monde virtuel, de l’informatique et des réseaux) et d’un tas d’autres choses : du sumérien, des églises pentecôtistes, de l’anarcho-capitalisme, de l’histoire, de la cryptographie… Tout ce joyeux bazar, malgré quelques passages difficiles, donne un roman exceptionnel qui sera marqué post-cyberpunk par les colleurs d’étiquettes. 
 
 
 
Moxyland de Lauren BeukesMoxyland, de Lauren Beukes, 2008
Édition française : Presses de la Cité, 2014. Traduction de Laurent Philibert-Caillat
 
Dans un futur proche hyper-connecté en Afrique du Sud, un nouvel Apartheid s’est installé entre ceux qui ont accès au réseau et les autres, laissés pour compte de la société. Kendra, artiste débutante dopée aux nanos, Toby, étudiant dans la dèche tentant de vendre ses reportages gonzo, Tendeka, chef d’un groupuscule poussant à l’insurrection et Lerato, programmeuse surdouée qui détourne le matériel de son employeur se croisent et se heurtent aux pouvoirs en place : l’ÈÉtat et sa police ainsi que les grandes compagnies qui profitent de leurs technologies.
 
Plus de 20 ans après l’émergence du cyberpunk, Moxyland est la preuve que les thématiques de ce mouvement sont toujours d’actualité. Jonglant sur l’évolution proche des technologies actuelles, Lauren Beukes écrit un roman éminemment politique. Si le mouvement cyberpunk n’existe plus en tant que tel (mais a-t-il vraiment existé ?), la sur-utilisation de la technologie et son détournement au service de la surveillance de masse et du contrôle de la population sont plus que jamais prégnants. On peut regretter que peu d’auteurs de science-fiction, comme Lauren Beukes ou Cory Doctorow, s’en préoccupent.
 

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