Une histoire et son contexte

Dans la collection des grandes sagas, Panini réédite Civil War, paru en 2006-2007 dans un contexte très particulier, celui du très sécuritaire Patriot Act imposé par l’administration Bush. Le scénariste Mark Millar (Authority, Kick-Ass) s’associe ici pour la première fois au dessinateur Steve McNiven, qui vient de dessiner un arc de New Avengers de Brian M. Bendis, pour donner cette histoire où les super-héros se déchirent.

Réglementer les super-héros

A la suite d’un combat entre Speedball et Nitro, près d’un millier de personnes dont beaucoup d’enfants sont tués à Stamford dans le Connecticut. L’émotion est telle que des personnes comme Johnny Storm sont agressées. La Maison-Blanche propose aux super-héros de se faire enregistrer et de devenir des sortes de fonctionnaires fédéraux. Iron Man soutient la mesure et essaie de convaincre ses collègues. Captain America se montre lui formellement contre. La communauté de super-héros se divise alors en deux blocs, la guerre civile est commencée…

Un album controversé

Civil War reflète son époque, celle d’un débat américain sur les restrictions des libertés et du contrôle de l’Etat sur les citoyens. On voit ici un gouvernement (et Iron Man) surfer sur l’émotion populaire pour imposer une loi… Peut-elle seulement fonctionner ? L’album inspirera un des films du MCU, preuve de son impact. Sur un plan graphique, Steve McNiven livre une prestation convaincante, avec des couleurs automnales loin du Marvel classique. On peut regretter, quand on connaît l’esprit Marvel du début, un manque d’humour et une tendance de Millar à se prendre ici très (trop ?) au sérieux. Beaucoup reliront cependant avec plaisir cette histoire.

Sylvain Bonnet