De lire et aimer la littérature de l'imaginaire à en écrire, il n’y a parfois qu’un pas que de nombreux lecteurs sauter chaque année.
Mais comment le franchir et concrétiser l’envie en véritable roman ?
Nous avons demandé à Jacques Barbéri, Mathias Echenay et Emmanuel Quentin de nous donner quelques-uns de leurs conseils...
Pour Jacques Barbéri, auteur de L'Enfer des Masques aux éditions La Volte, un bon livre de SF, c'est...
Un bon livre de science-fiction doit être pour moi un bon livre tout court, c’est-à-dire un livre pouvant être apprécié par n’importe quel lecteur, qu’il soit fan de SF ou pas. Il doit par ailleurs surprendre, interroger, produire du sens, nous éclairer sur le monde dystopique que nous sommes en train d’engendrer, mais être également une création littéraire et refléter la vision artistique, stylistique et fantasmatique, de l’auteur, être un reflet du présent et de l’ailleurs…
Et côté conseil pour ceux qui souhaite écrire :
De lire et essayer de comprendre comment les auteurs qu’ils admirent ou apprécient construisent leur récit et donnent corps à leurs personnages. Dans l’élaboration d’une nouvelle ou d’un roman, il y a l’écriture, le style, le reflet de la sensibilité de l’auteur et puis il y a la technique, élaborer une structure efficace, établir les liens entre les personnages, leur donner suffisamment de consistance, de chair, afin qu’ils puissent quasiment agir par eux-mêmes, progresser dans l’histoire avec juste un petit coup de pouce de l’auteur. Et pour cela, il faut écrire, écrire et encore écrire, pendant des mois et des années. Du travail, de la réflexion, de la sueur, des doutes… Mais avant tout, me semble-t-il, du désir.
Pour son éditeur, Mathias Echenay (La Volte), un bon livre c'est :
Je lis de tout, et pour moi c’est un livre qui me déplace, qui me donne d’autres façons de voir, qui me fait réfléchir, et qui me saisit par sa langue, son point de vue, un livre qui me surprend ou m’abasourdit.
Et son conseil à ceux qui souhaitent se lancer est le suivant :
Trouvez votre forme d’écriture, votre langage et votre point de vue, creusez, et soyez ambitieux. Lisez beaucoup mais ne cédez pas aux influences, aux hommages, bref c’est ma vision à moi, mais quand même j’insiste : ne vous conformez pas à ce que vous pensez que le public, ou un éditeur, attendent.
Enfin, pour Emmanuel Quentin, auteur de Replis chez Mü Editions, une bonne dystopie, doit faire :
Croire en ce qu’on lit, et en avoir froid dans le dos.
Et pour ceux qui souhaitent écrire, son conseil :
Lisez, écrivez, ne lâchez rien et faites vous plaisir.