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Retour sur la série Dark, de Baran Bo Odar
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Retour sur la série Dark, de Baran Bo Odar

Voici une agréable surprise avec cette série allemande qui comporte à ce jour deux saisons, pour un total de dix-huit épisodes, une troisième étant prévue pour clore la série.

Depuis La Machine à voyager dans le Temps de H.G. Wells, le voyage temporel n’a cessé de séduire les conteurs de science-fiction, de Philip K. Dick à Stephen King. Cette série revisite le concept du temps et ses paradoxes, et installe son décor dans la petite ville fictive de Winden, Allemagne. Plusieurs disparitions secouent la ville, la police est ainsi à feu et à sang, les habitants sont sur les nerfs, et quatre familles vont ainsi être durement impactées psychologiquement. Très vite, on découvre que près de la centrale nucléaire, existe une grotte qui fait voyager dans le temps, trente-trois ans dans le passé. Nous sommes en 2019 (dans la série). Mais trente-trois ans avant, en quatre-vingt-six, déjà, des disparitions non élucidées avaient eu lieu.

Petit à petit, les personnages comprennent ce à quoi ils sont confrontés, certains disparaissant pour réparaitre en 1986, d’autres trente-trois ans plus tôt encore en 1953. Piégés dans le dédale du temps, ils en arrivent même à rencontrer leur moi plus jeune, ou plus âgé, leurs parents d’il y a trente-trois ans et comprendre ainsi quelle est la véritable nature de leur tissu familial.

Voyage au cœur des paradoxes temporels

Les paradoxes temporels pleuvent, et l’on est vite perdu entre la cause et l’effet (ce qui ajoute à notre plaisir). Une boucle temporelle peut facilement se mettre en place, par exemple, si je reçois une lettre du futur moi, et que moi, le temps passant, je deviens le futur et la transmets (par voyage temporel) au moi plus jeune qui la reçoit : quelle est l’origine de cette lettre ? C’est ce qui s’appelle le paradoxe de prédestination, le temps se mord la queue, le futur devient le passé, telle la poule et l’œuf : lequel vient en premier ?

Si l’on avait un reproche à faire à la série, c’est qu’on nage un peu dans cette galerie de personnages, si nombreux, avec leurs relations les uns avec les autres ; suivre quatre familles, cela fait beaucoup, même pour le format de série (dans lequel on a le temps de développer les personnages secondaires). On soulignera toutefois les efforts faits pour que les versions plus jeunes des personnages ressemblent à leur soi plus âgé.

Au niveau de la réalisation, on est agréablement surpris par l’ambiance qui sait instiller le mystère, par le jeu des acteurs-rices, par le traitement réservé à chaque personnage (aucun n’est bâclé), par le scénario qui donne l’impression de savoir où il nous mène malgré sa complexité, ainsi que par la bande originale et le concept visuel du générique.

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