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Harry Potter et l'Ordre du Phénix

J. K. Rowling ( Auteur), Jean-François Ménard (Traducteur), Jean-Claude Götting (Illustrateur de couverture)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2005  -  jeunesse
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Harry Potter et l'Ordre du Phénix

J.K Rowling est anglaise et professeur. Elle a eu l'idée de Harry Potter dans un train de banlieue. En une année, le plan des sept tomes, correspondant à sept années d'études, a été établi et le premier tome, écrit. Au fil des quatre derniers tomes, Harry Potter à l'école des sorciers, La Chambre des secrets, Le Prisonnier d'Azkaban et La Coupe de Feu, Harry a grandi et a découvert divers éléments de son passé, de ses origines et du monde des sorciers auquel il appartient. Deux films sur cinq sont déjà sortis et le troisième est en cours de préparation. Véritable phénomène mondial, Harry Potter a même été traduit en latin, afin sans doute d'entériner un marché scolaire déjà pris depuis longtemps.

Crise de puberté particulière

Harry Potter entame sa cinquième année au collège… Cloîtré pour l'été chez les Dursley, il attend impatiemment la fin des vacances pour retrouver ses amis Ron et Hermione, tout en guettant les manifestations de Lord Voldemort, revenu à la vie devant lui, l'année précédente. Lorsque deux "dementors" viennent attaquer son infâme cousin Dudley sous ses yeux, il utilise son Patronum pour le protéger... Et reçoit aussitôt un avis d'expulsion du ministère de la magie, pour utilisation frauduleuse de son don... Mais ce n'est pas la principale préoccupation de Harry: personne ne le tient au courant de ce qui se passe; ni Dumblemore, le très aimé principal du collège, ni Sirius, son sombre et étrange parrain, ni Ron et Hermione, ses seuls amis... Frustré et furieux d'être tenu à l'écart, Harry est amené dans une maison cachée entre deux numéros de rue, où siège l'ordre secret du Phoenix, dont les membres luttent depuis toujours contre le terrible Voldemort.

Les événements se succèdent et s'expliquent

Harry Potter n'a certainement pas besoin de renaître de ses cendres. Le succès est là, toujours grandissant. Au même rythme que ce héros perdu dans le monde de la magie, d'année en année, il fait de nouveaux partisans et convertit quelques milliers de fans. Rowling joue enfin avec la structure, en laissant de côté son plan établi selon le calendrier de l'année scolaire, pour l'optimiser. Prenant le prétexte de la puberté et de ses cataclysmes, elle donne à Harry une dimension supplémentaire; colère, frustration, conscience de lui, Harry n'est plus le petit garçon maltraité qui s'étonnait d'être un héros parmi ses véritables semblables. Il y a également -ô surprise- une petite critique de cette société léchée que Rowling dépeignait dans les quatre tomes précédents: les détracteurs de Voldemort sont des marginaux, étouffés par le système social qui ne souhaite pas faire de vagues et maintenir les citoyens dans l'ignorance. Mais n'exagérons rien, le procédé tend à rendre les amis de Harry Potter encore plus sympathiques, par leur marginalisation et le sentiment d'injustice lié à leur grandeur d'âme. Et pas spécialement à dénoncer et à faire réfléchir sur notre société. Le talent de Rowling tient sans conteste à distiller les informations importantes avec une logique implacable, au fil des tomes. Le monde lui-même n'a rien de délirant: c'est le nôtre, amélioré de coups de baguette magique. Les enfants adorent. La plupart des adultes, également.

Chacun ses goûts…

Il est dommage, cependant, que les ficelles soient si visibles, que le plaisir soit altéré par une technique d'écriture redondante et trop évidente pour un lecteur un peu averti. On joue sur la soif des fans, sur leur obsession: ainsi, la quatrième de couverture retranscrit un passage dans lequel Dumblemore promet de tout dire à Harry. Joli coup marketing, qui marche toujours, et qu'on ne peut s'empêcher de garder à l'esprit, tout au long du roman. Cela rend Harry et ses amis moins sympathiques, pour le coup. Et il manque les petits détails, les parenthèses agréables (les fameuses "salles de repos" du lecteur qui lui font oublier l'intrigue principale un moment) qui rendent l'attente supportable. Il est bon de rentrer dans un livre comme dans un pays étranger : en prenant le temps de découvrir, en se laissant aller à un rythme. Pas en haletant d'impatience à l'idée d'en voir plus et d'en savoir plus. Un livre qui joue ainsi sur les failles et les manques basiques, sur le syndrome "fan à tout prix" perd en fraîcheur et en poésie. Ainsi, on découvrira un ministère de la magie étrangement familier et absolument banal, de nouveaux pouvoirs pour le moins mesurés et un Harry Potter, seul élément agréable, un peu moins calme et posé que précédemment. Voilà donc le plus de ce roman: le passage du héros à son statut de jeune adulte, en symbiose sans doute avec les lecteurs (jeunes ou moins jeunes) qui ont grandi à son rythme.

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