H. P. Lovecraft, le mythe de Cthulhu et son œuvre plus généralement semble bénéficier d'un regain d'intérêt considérable depuis ces dernières années. Et pourquoi H.P. Lovecraft serait devenu aussi hype ? A une certaine époque que les moins de 20 ans ne connaissent pas, Lovecraft se découvrait par exemple autour du jeu de rôle l'Appel de Cthulhu (si vous jetez un œil au livre Cthulhu Metal, les témoignages de nos metalleux souvent chevelus vous raconteront tous ça). On ne compte plus les écrits qu'on découvre, redécouvre, au détour de nouvelles traductions qui permettent enfin au public francophone d'appréhender l'auteur dans son style littéraire à sa juste valeur. Il y a bien longtemps, traduire Lovecraft devait être une corvée de traducteurs à qui on refilait sans doute le paquet, un écrivaillon de littérature fantastique qu'on dédaignait mais qui aujourd'hui est reconnu comme un maître de l'horreur, titre bien évidemment posthume, au même rang que Stephen King qui lui, n'est pas mort et a réussi a être hype tout en étant vivant. Ce qui est bien plus commode pour gagner sa vie pour en conviendrez.
Et parce que les moins de 20 ans ou plus plus ont aussi le droit de découvrir Lovecraft. Cette chronique prend place ici, afin de satisfaire les curieux qui n'ont pas encore osé arpenter une de ses œuvres.
Pourquoi lire H.P. Lovecraft ? (ou pas)
L'intrigue se situe à Boston en 1926, le grand oncle de Francis Thurston, bien qu'assez âgé décède brutalement. En fouillant dans son bureau et ses travaux d'universitaire, Francis va alors être plongé dans des recherches pour le moins étranges et déroutantes ayant trait à un certain "culte de Cthulhu". D'abord sceptique, ses investigations le guideront au détour d'un atelier d'artiste devenu fou de créativité en passant par la banquise givrée du Groenland, les bayous de Nouvelle Orléans jusque dans les flots déchaînés à bord du bateau d'un marin norvégien un peu trop téméraire.
"Du fond de son tombeau à R'lyeh, Cthulhu rêve et attend."
Cette maxime se lit et se répète à sa guise tel un mantra, on ne se lasse pas de toute la portée du texte de Lovecraft. Le culte de Cthulhu est finalement devenu culte. Et pour cause, il est le plus représentatif est le plus connu de l'auteur. Parce qu'on y retrouve toutes les bases du culte de Chtulhu auquel l'auteur a consacré pour ainsi dire toute sa vie, au fil d'autres nouvelles à étoffer encore davantage, et à être également suivi par ses amis auteurs passionnés, et d'autres auteurs encore aujourd'hui, comme par exemple Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka ou plus récemment Cochrane vs Cthulhu de Gilberto Villarroel (choix purement arbitraires). Si l'expression de type "Chtulhu Ftagn", les adjectifs tels que "indicible" "cyclopéen" "impie" sont tout de suite rattachés à l'auteur. Son style inégalable n'est pourtant pas des plus aisés à lire. Si on a méprisé pendant longtemps le genre fantastique comme étant une sous-littérature, et peut-être encore un peu aujourd'hui, Lovecraft a un style qui, il faut l'avouer, peut être à la fois admiré comme révulsé. Ses longues phrases ponctuées de virgules et de mots à rallonge peuvent décourager certains. Bref, on peut adorer Lovecraft dans sa complexité et sa richesse, ou pas du tout, et probablement aussi pour ces même raisons.
Et c'est ici que notre chronique trouve son utilité (pour cet ouvrage dans ce format en tout cas). On ne compte plus les rééditions avec de jolis motifs, des couvertures rigides, carnets Lovecraft avec illustrations, voire les beaux livres tellement beaux qu'on ne sait même pas comment ils vont entrer dans ta bibliothèque (il y a du vécu) illustrés par Baranger, un de mes illustrateurs préférés selon moi avec Jeff Grimal de l'univers de l'auteur.
Il y a quelques années, il fallait quand même se faire violence pour lire du Lovecraft par ils étaient en format poche avec une couverture qui ne dégageait pas grand chose. Aujourd'hui les éditeurs ont enfin compris qu'un livre s'achetait aussi et beaucoup, avec les yeux. Et c'est là que la pochothèque Bragelonnienne intervient. Toi, curieux, qui n'a pas envie de vider ta bourse pour un auteur que tu ne connais pas, Bragelonne a sorti une toute belle édition de poche pour te divertir dans tes déplacements (aussi limités soit-il à l'heure actuelle, certes). Elle est plutôt sobre et soignée, avec le titre qui brille (mais pas trop). Simple et efficace, et puis surtout abordable pour un néophyte.
Bref, qu'attends-tu ?