Un auteur reconnu

Californien d’adoption, Kim Stanley Robinson s’est imposé dans les années 80 et 90, à contre-courant de la mode du cyberpunk, avec des romans qui ont remporté les prix Locus (en 1985 pour Le rivage oublié) et Nebula (en 1987 pour Le géomètre aveugle) jusqu’à que la trilogie consacrée à Mars lui attire les faveurs du grand public (et le prix Hugo). S.O.S Antarctica est sorti à la fin des années quatre-vingt-dix et relève comme on va le voir du thriller d’anticipation.

Des touristes en péril ?

Début du XXIe siècle, le réchauffement climatique commence à faire sentir ses effets, ce qui ne ralentit ne rien l’extraction pétrolière tant les besoins sont immenses. L’Antarctique offre beaucoup de possibilités et les premiers forages sont prometteurs. La renégociation du traité doit justement être l’occasion pour certains de livrer le continent blanc aux grandes multinationales… Mais des évènements bizarres, des sabotages se prduisent. Wade Norton est envoyé là-bas par le sénateur américain, plutôt écologiste, Phil Chase, au sein d’un groupe de touristes. Wade et les autres vont affronter les rigueurs du climat du pôle sud tout en faisant connaissance avec un groupe d’ « éoteurs » , des habitants du continent blanc, prêts à tout pour préserver l’environnement…

Un roman rattrapé par la réalité

S.O.S Antarctica, malgré des longueurs, est un thriller plutôt prenant qui prend de nos jours un côté quasi-prophétique. Si l’Antarctique ne fait l’objet pour le moment d’aucune prospection, le réchauffement s’accélère et la tentation dans certains milieux écologistes de passer à des formes d’actions violentes existe, exacerbé par l’inaction coupable des gouvernements. Robinson ne cache pas, on le voit à travers les conversations entre Chase et Norton, sa sympathie pour les « écoteurs », sans valider leurs actions. L’écologie continue aujourd’hui de passionner Kim Stanley Robinson qui vient de publier Le ministère du futur.

A lire.

Sylvain Bonnet