Anne McCaffrey n'hésite pas à exploiter au maximum ses petits filons. En voilà encore une belle preuve, car forte du succès de La Ballade de Pern, elle sort à travers ce roman un nouveau tome. Mais il ne s'agit point du 14ème volume de cette captivante saga. Une explication s'impose : Anne McCaffrey a décidé de diviser les aventures de Pern en cinq grands cycles : Les Origines, L'Epidémie, Autres mondes de Pern, La Grande Guerre des fils et Les Harpistes. L'OEil du Dragon s'intègre alors comme le 4ème tome du cycle Les Origines. Difficile de s'y retrouver pour ceux qui ont lu les livres au fur et à mesure de leur sortie !!! Mais rassurez-vous, cet ordre de lecture n'est pas primordial à la compréhension.
Alors pour ceux qui découvrent La Ballade de Pern, je vous conseille de commencer par le cycle Les Origines et donc de lire en premier L'Aube des Dragons puis La Chute des fils, chroniques, puis Les Dauphins de Pern et enfin L'Oeil du Dragon.
Voici un petit état des lieux pour comprendre cette saga.
Un groupe d'hommes et de femmes décide de partir de la planète Terre devenue invivable à bord de trois vaisseaux spatiaux pour coloniser la planète nommée Pern, dans le secteur sagittaire. Arrivés sur Pern, cette planète semble fort accueillante et leur nouvelle vie prometteuse. Malheureusement, rien n'est parfait. Les colons n'ont pas remarqué une bien étrange planète errante et voisine de Pern, porteuse d'une forme de vie destructrice. Dès que les deux planètes sont relativement proches, ces organismes, baptisés les fils, tombent du ciel et détruisent toute vie sur Pern. Les premières chutes sont alors dévastatrices.
Loin de se laisser abattre, les nouveaux habitants de Pern décident de créer par bioingénierie des animaux à partir des lézards de feu. Ces derniers ont la particularité de digérer une roche à base de phosphine pour la recracher sous forme de gaz enflammé. Ainsi créés, les nouveaux animaux, surnommés dragons, devront brûler les fils en plein ciel avant qu'ils ne touchent le sol. L'expérience est un grand succès et apporte avec elle son lot de surprises car ces dragons sont capables de communiquer par télépathie avec leurs maîtres et de se téléporter.
C'est ainsi qu'apparaissent les Chevaliers-dragons et leurs dragons. Les années passent, la planète Terre n'est plus qu'un lointain passé, la menace des fils a disparu, les connaissances scientifiques et technologiques s'évanouissent de la mémoire des hommes. La planète de Pern est devenue un monde moyenâgeux avec ses seigneurs et ses forts, ses chevaliers et ses weyrs, ses harpistes et ses artisans...
Le retour des fils
C'est dans ce climat que commence L'Oeil du Dragon. Cela fait déjà 250 ans que les fils sont tombés et on attend une nouvelle chute pour le printemps. Les signes sont annonceurs, la menace est de retour. Alors, tout le monde s'organise pour préparer la lutte contre ce fléau. Les chevaliers et leurs dragons s'entraînent durement, les seigneurs préparent le peuple à faire des réserves et à protéger leurs habitations. Mais parmi tous ces gens, il reste des sceptiques quant aux fils et aux vrais risques encourus. Alors, une course contre la montre s'engage pour convaincre les incrédules et faire face au deuxième passage des fils.
Un monde de fantasy innovant
Le monde qu'a créé Anne McCaffrey à travers son cycle de Pern est surprenant d'ingéniosité, d'idées innovantes. Elle a réussi à donner vie à une société très complète avec des personnages divers et intéressants. Sa meilleure approche reste de nous faire découvrir ce monde moyenâgeux dans chaque tome suivant le regard d'un chevalier ou bien d'un harpiste ou bien encore d'un seigneur avec leurs points de vue, leurs façons de vivre et leurs manières d'affronter la menace des fils et ce, sur plusieurs siècles. Bref, La Ballade de Pern est une saga très bien réussie et reste un des cycles incontournables de fantasy.
Quant à ce tome, que dire de plus sinon qu'il n'apporte rien de nouveau. Cela reste une répétition des autres histoires mais avec d'autres personnages. Rien de bien original ou inattendu mais on retrouve quand même avec grand plaisir le monde de Pern.
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