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Le nucléaire et après...
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Le nucléaire et après...

Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima…
 
Voici donc une anthologie, sous une illustration de couverture due à Caza, rassemblant quatorze nouvelles réunies par Yann Quero, à la fois auteur (L’Ère de Caïn, Arkuiris 2013) et donc anthologiste. Pour évoquer Le Nucléaire et après, thème finalement très polémique en France si on a en tête le poids politique du lobby « Nucléocrate », Yann Quero a fait appel à des auteurs, certains confirmés (Jean-Pierre Andrevon, Fabien Clavel) et d’autres qui le sont un peu moins (Ludovic Klein, Jeff Gautier) … Et pourquoi faire une anthologie sur le nucléaire et ses conséquences ? Comme le rappelle fort bien Jean-Jacques Delfour qui préface cette anthologie : « Comme les utopies classiques, les récits de science-fiction, sous couvert d’autres mondes, nous parlent bien du nôtre ». Donc ici, nous n’aurons que des nouvelles nous parlant du monde actuel.
 
Du bien-fondé d’une démarche
 
On commence d’abord avec un vieux routier, Jean Pierre Andrevon (Le Désert du monde a marqué une génération) qui nous donne « Les Enfants ont toujours raison » : le petit Cédric, un enfant profondément modifié par les radiations, en s’apercevant des capacités dont il dispose pour améliorer son monde, va en user au maximum, quitte à faire un massacre. Il finira par réaliser qu’avoir toujours raison n’était peut-être pas la meilleure solution à ses problèmes. Pourquoi pas… même si on a connu Andrevon plus inspiré. Reste qu’il donne le la d’une anthologie mélangeant réflexion sur le nucléaire et drames personnels. Dans les réussites, on peut également citer « Paramundi », de Daniel Birnbaum, où on voit des naissances de bébés dotés de cerveaux d’adultes suite à une catastrophe nucléaire. Nous ne sommes pas très loin des X-Men mais ça passe très bien.
 
Quant à Jean-Louis Trudel, il donne ici un texte intéressant, quoique déstructuré, « Le Dôme de Saint-Macaire » : celui-ci n’abrite pas seulement celui de la cathédrale de l’île de Québec, mais surtout un gigantesque réacteur nucléaire enfoui sous son autel. Voici une histoire plaisante de par l'horreur qu'elle dégage ! Par contre, « Les Portes qui ne donnent sur rien » de Fabien Clavel, déçoit un peu : des militants d’EcoFront accompagnée d’une journaliste (la fameuse Lana Blum, que Clavel utilise dans nombre de ses histoires) qu’ils ont embarquée avec eux pénètrent par effraction dans l’immense synchotron, installé sous l’égide de McNess & Visanto (référence à Monsanto ?), qui pourrait bien s’avérer une nouvelle étape dans le traitement des déchets nucléaires et ne sont pas loin de déclencher une catastrophe. Clavel essaie de donner une nouvelle « coup de poing » mais qui ne peut se lire que si on a en tête son œuvre récente.
 
 
Une anthologie salutaire
 
Aucun auteur ne démérite ici, même si on accrochera plus à telle ou telle histoire comme on l’a vu plus haut. Encore une fois, vu que le débat en France sur le sujet du nucléaire est plus que délicat, Le Nucléaire et après vaut en tout cas le coup. On sort rafraîchi (oui, j’ose le mot) et on souhaite au lecteur d’apprécier pleinement et entièrement les textes compilés avec passion dans cet ouvrage enthousiasmant.

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