
Roman le plus célèbre d'Asimov. Il est rédigé pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il est constitué de cinq nouvelles, écrites entre 1941 et 1951, qui se succèdent entre l'an -1 et l'an 155 de l'Ère de Fondation. Au centre, la psychohistoire, une sociologie très perfectionnée, qui permet à un personnage, Hari Seldon, de tracer une voie, le Plan Seldon, pour amener l'humanité vers une société bien meilleure, une sorte d'utopie.
Fondation et Empire (Foundation and Empire, 1952)
Volume regroupant deux nouvelles, écrites en 1945. La lente prise de pouvoir de la Première Fondation sur les décombres de l'Empire se poursuit. Mais elle est remise en cause par l'apparition du Mulet, un mutant totalement imprévu par le Plan Seldon. La Fondation va-t-elle s'en remettre ?
Seconde Fondation (Second Foundation, 1953)
Fin de la Trilogie initiale. Le livre se termine par une de ses révélations inattendues dont Asimov a le secret. Plus d'un lecteur s'en souvient encore. Ensuite, Asimov n'écrira plus de fiction dans le cadre du Cycle de Fondation pendant 31 longues années.

La première enquête de Elijah Baley, accompagné du robot Daneel R. Olivaw. Sur Terre, les habitants résident dans des cités souterraines géantes, sous dôme. Baley doit retrouver le meurtrier d'un Spatial, un représentant des humains vivants sur les colonies spatiales. L'affaire est délicate car les Terriens ont une aversion profonde pour les robots et les Spatiaux, et c'est pourquoi Baley est assisté par Daneel. Un très bon roman policier, avec une atmosphère bien troussée.

Asimov met en scène une organisation scientifique secrète, les Éternels, qui ont la maitrise du voyage dans le temps et veillent à ce que l'Humanité suive un chemin confortable et sûr vers le futur. Mais deux événements viennent perturber tout cela. Harlan l'Éternel tombe amoureux et une Barrière semble bloquer l'accès au lointain futur.

Deuxième enquête d'Elijah Baley, toujours accompagné de Daneel. Ici, on est dans une sorte de mystère de la Chambre Close. Le roman se passe sur une planète où les humains ne se rencontrent jamais, protégés et servis par des cohortes de robots aux petits soins pour eux, soumis aux Trois Lois. Un meurtre parait donc impossible. Et pourtant... Asimov décrit remarquablement une société très particulière, et met en scène pour la première fois l'intrigante Gladia Delmarre face à Elijah Baley.

Roman le plus poétique d'Asimov, selon lui, du moins la partie centrale. Celle-ci vaut particulièrement par l'invention d'une race d'extraterrestres divisée en trois sexes, Parental, Rationnel et Émotionnelle, dont seule la conjonction des trois, la constitution d'une triade, permet la reproduction. Le titre est le moyen terme d'une citation plus longue: « Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain. »

30 ans après Seconde Fondation, Asimov propose un quatrième volume au Cycle de Fondation. Au lieu d'une série de nouvelles, il s'agit d'un long roman. On y retrouve les différents acteurs du Cycle, avec notamment un aperçu de la vie quotidienne de la Seconde Fondation. Ce retour au Cycle est stimulant, Asimov reprenant des questions laissées en suspens dans la Trilogie Initiale.

Dernière enquête du duo Baley – Daneel, qui se déroule sur Aurora, l'une des colonies spatiales interdites aux Terriens. La résolution du meurtre implique le sort de l'humanité. L'apport de ce roman un peu trop long est la première apparition de la psychohistoire, ainsi que la présentation de R. Giskard, un robot essentiel dans l'Histoire du Futur imaginée par Asimov.

Roman qui assure la transition entre le Cycle des Robots et le Cycle de Fondation. Ce n'est de loin pas le récit le plus trépidant écrit par Asimov. Sa valeur découle surtout de l'élaboration par Daneel et Giskard de la fameuse Loi Zéro, la « quatrième » des Trois Lois de la Robotique : « Un robot ne doit causer aucun mal à l’humanité ou, faute d’intervenir, de permettre que l’humanité souffre d’un mal. »

Ce roman clôt le Cycle de Fondation, en étant le plus proche de l'avènement du fameux Second Empire. Il est la suite directe de Fondation Foudroyée. Les derniers chapitres apportent des révélations essentielles sur l'origine et la conduite du Plan Seldon. Ce roman vaut aussi pour la promenade galactique des personnages, qui visitent diverses sociétés, autant de propositions d'utopies ou de dystopies.

Dernier roman écrit par Asimov, quelques mois avant sa mort, en 1992. C'est donc avec un peu de nostalgie que l'on lira le récit des dernières années de vie d'Hari Seldon. 51 ans se seront écoulés entre l'invention de ce personnage, en 1941, et le récit de sa mort, en 1992.
Anthony Vallat