Mortal Engines est inspiré du premier tome de la saga à succès Tom et Hester (Mortal Engines Quartet, Mécaniques fatales en français - Gallimard Jeunesse) écrite par Philip Reeve et publiée en 2001.
Le spectateur découvre un univers post-apocalyptique de villes prédatrices des milliers d'années après la destruction de notre civilisation.
Depuis une guerre éclair - surnommée "La Guerre de 60 minutes" -, l'Europe n'est plus qu'une immense et morne plaine où d'immenses villes mobiles circulent et se battent entre elles pour l'accumulation des ressources, pratiquant ce qu'il est alors coutume de nommer le darwinisme municipal.
Problème : Cette terrible guerre a-t-elle enfin changé les mentalités ?
Le long métrage a été réalisé par Christian Rivers et coscénarisée par Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens. Il est sorti dans les salles le 12 décembre 2018.
Un univers où les titans font régner leurs lois
On assiste dès les 1ères minutes du film à une course poursuite prodigieuse où une modeste ville bavaroise peuplée de mineur, se retrouve pourchassée par la gigantesque Londres, forte de plusieurs kilomètres de circonférence. Mais la toute puissante cité britannique a un but bien plus grand que ce simple besoin de se "nourrir" : faire tomber la muraille qui protège l'Asie, partie du globe dirigée par le gouverneur Kwan, qui pratique encore la sédentarité.
Pour abattre cet obstacle, un dirigeant de Londres, l'archéologue Thaddeus Valentine (incarné par Hugo Weaving) tente de réunir le plus possible d'armes de destruction massive de l'ancien monde... Mais une jeune femme, Hester Shaw (incarnée par Hera Hilmar), aidée de Tom Natsworthy, un habitant de Londres, vont tout mettre en œuvre pour l'en empêcher.
L'intrigue est supportée par des effets spéciaux ébouriffants créés par Weta Digital, le studio co-fondé par Peter Jackson en 1993 pour produire les effets spéciaux de son film, Créatures Célestes (1994).
Et il faut bien l'avouer... les effets spéciaux de Mortal Engines sont absolument formidables et constituent à eux seuls une raison suffisante pour voir le film.
Une héroïne qui ne s'en laisse pas compter
Excepté le méchant du film joué par un homme, les deux personnages puissants du film sont des femmes, et pas n'importe lesquelles.
Entre l'héroïne meutrie en quête de vengeance et la chef charismatique de la rébellion, Anna Fang, ça décoiffe ! (exit la douce princesse en quête de réconfort !)
Le rôle de side character amoureux est attribué à un homme (sans pour autant tomber dans la guimauve totale), tandis que celui de double positif de Thaddeus Valentine revient à la mère de l'héroïne, une archéologue de génie, Pandora Shaw.
De nombreuses influences et thématiques variées
Eh oui ! Lorsque l'on regarde Mortal Engines , on ne peut s'empêcher de repenser à différents univers : Myazaki, Transformers, ou encore Mad Max pour le côté steampunk et guerrier très marqué.
Ses villes mobiles et ses vaisseaux à voile rappellent, en effet, les films de Miyazaki (Le Château Ambulant, Naisicäa, Le Château dans le ciel entre autres) tandis que la capacité de ces villes à se reconfigurer à l'approche d'une menace peut être comparée aux spécificités des robots Transformers.
On pense aussi à Star Wars avec son étoile noire et les relation entre père/enfant ou encore à Metropolis pour son organisation sociale.
Entre ancien et nouveau : Une réflexion sur la technologie et une mise en garde sur le dévoiement de celle-ci est largement abordée tout au long du film.
Une dualité de pensée sur l'utilisation des ressources, ainsi que les leçons que l'on peut tirer du passé, fondent les bases du scénario de Mortal Engines.
En effet, tout en haut de la redoutable Londres, trône un musée d'Histoire consacré à l'ancien monde (le nôtre). On y voit de vieux ordinateurs plus ou moins rafistolés, un iPhone fissuré et même des statues des Minions (Moi, Moche et Méchant). Pourtant ces reliques inoffensives ne sont là que pour masquer l'utilisation d'autres pièces de Old-tech qui sont à l'origine de la destruction de notre civilisation actuelle.
Cette opposition donne à Mortal Engines une posture anti-technologique marquée.
A noter que la plupart du temps, on a à faire à une technologie mécanique et non numérique. Tout est matériel et tangible, même les zombies !