Tout d'abord, le premier film adaptant l'oeuvre de Robert Howard date de 1982 et il s'agit bien entendu de Conan le Barbare (Conan the Barbarian). Réalisé par John Milius et scénarisé par Oliver Stone, cette première adaptation laisse un souvenir marquant tant au niveau de la bande originale que de l'acteur qui incarne l'un des personnages phares d'Howard, à savoir Arnold Schwarzenegger dans le rôle de Conan.Tout en muscle, Schwarzy livre donc la première interprétation du héros howardien au cinéma (la toute première adaptation d'un texte de Howard se faisant à la télé en 1961 avec Les Pigeons de l'Enfer), qu'il poursuivra dans Conan le Destructeur (Conan the Destroyer) de Richard Fleischer. La première version constituant un des films reconnus les plus réussis dans l'univers de l'écrivain malgré la patte très marquée de Milius, qui est également conseillé techniquement par Lyon Sprague de Camp ( celui qui publia les récits de Howard en y ajoutant sa touche un peu trop personnelle pour les puristes). Ce film donne naissance à un Conan pratiquement aux antipodes du célèbre personnage d'Howard, tout en participant fortement à la notoriété du héros et par extension de son auteur. Patrice Louinet nous apprend d'ailleurs dans son Guide Howard que le cimmérien créé par Milius est en réalité un hommage à Genghis Khan et que les aventures de ce Conan ne sont pas adaptées des récits d'Howard. Seul le personnage est repris et là encore c'est du "pur Milius".
En 2011 sort une nouvelle adaptation de Conan réalisée par Marcus Nispel. Cette fois c'est Jason Momoa, aujourd'hui aussi connu pour son rôle de Khal Drogo dans la série Game of Thrones. On reste sur un modèle type gros gabarit et tas de muscles, en oubliant encore que le Conan créé par Howard est loin de s'exprimer par borborygmes et qu'il est au contraire plutôt philosophe, tel que le souligne à nouveau Louinet dans son guide.
On poursuit avec cette fois l’héroïne Red Sonja (créée par Roy Thomas d'après "Sonya la Rousse", personnage de Howard apparaissant dans une nouvelle se déroulant au 16° siècle. Celle-ci apparaît dans Kalidor, sous les traits de Brigitte Nielsen et aux côtés de notre musculeux Schwarzy, qui ne rêvons pas, lui vole la vedette en Europe où le titre éponyme "Red Sonja" est changé en "Kalidor". Là encore, très librement inspirés des personnages originaux, les deux protagonistes dans les récits d'Howard n'ont en fait aucune raison de se connaître puisqu'ils appartiennent chacun à une époque différente. Et Sonya la Rousse n'a alors aucun moyen de manier ses pistolets. Cette adaptation découle des comics Marvel qui se sont réappropriés Red Sonja, ayant besoin d'une figure féminine dans les aventures de Conan.
Kull le conquérant (Kull the Conqueror) de John Nicolella avec Kevin Sorbo voit le jour en 1998 quant à lui. Bon. Exactement dans la même trempe que les personnages de Conan ; tout ce qui change c'est qu'il a une hache à la main.
Enfin, le dernier personnage d'Howard a avoir connu sa consécration cinématographique est nul autre que Solomon Kane. En 2009 sort donc le film Solomon Kane de Michael J. Bassett, avec James Purefoy. Cette adaptation nous livre un Solomon sombre et repenti dont la vie ne se résume pas qu'à une seule aventure, mais dont on retrouve tout de même quelques uns des attributs ; de la capeline au chapeau noir ; en perpétuelle traque des démons et esprits du malin. 