Un auteur atypique du genre

Neal Stephenson s’est fait connaître du grand public avec un roman, Le Samouraï virtuel, où il sonnait l’avènement du postcyberpunk et abordait des thèmes comme le métavers ou les virus informatiques. Stephenson a ensuite œuvré aux confins du genre, par exemple avec Cryptonomicon, roman uchronique racontant l’histoire de la cryptanalyse, entre autres. Il a aussi publié Anatèm, roman complexe qui a reçu le prix Locus en 2009 et a découragé nombre de traducteurs. Bravo d’avance à Jacques Collin pour avoir relevé le défi.

Un monde en transformation

Nous faisons rapidement connaissance avec Fraa Erasmas, un jeune scientifique vivant dans la congrégation (athée dans sa majorité) de Saunt-Edhar, regroupant des savants dans un monde où les civilisations passent et trépassent. Erasmas a un maître, Orolo, qu’il suit en toutes choses même si sa jeunesse le fait un peu remuer. Lors d’une des périodes décennales d’ouverture du sanctuaire au monde, Erasmas se trouve confronté à une énigme astronomique incroyable. Il en parle à son mentor, bientôt exclu de la congrégation. Erasmas voit ensuite partir la femme avec qui il avait débuté une liaison avant que lui-même ne soit envoyé en mission. Il faut dire que la planète Arbre a un vaisseau étranger dans son orbite, cause de la fameuse énigme et source de bien des questions. Erasmas part en quête d’Orolo. L’enjeu ? A terme peut-être la survie d’Arbre.

Un roman très ambitieux

Anatèm est un roman touffu, complexe, engendrant bien des lectures parfois divergentes. C’est aussi un Planet Opera à la mode de Dune, très philosophique : les personnages discutent beaucoup de différents sujets scientifiques, religieux ou idéologiques. Au final c’est ambitieux et plaisant malgré des longueurs dans l’action. La suite promet !

Sylvain Bonnet