Charlie Jane Anders est une auteure américaine de science-fiction et fantasy. Plus de dix ans après son tout premier roman Choir Boy, elle remporte le prix Nebula du meilleur roman 2016 et le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2017 avec Tous les oiseaux du ciel. Traduit en français en 2018, le roman est publié par J’ai Lu dans la collection Nouveaux Millénaires.
Tout commence par Patricia Delfine, une gamine qui découvre qu’elle sait parler aux oiseaux, et Laurence Armstead, un geek solitaire, qui se rapprochent après avoir été rejetés par tout le monde. Elle est liée à la nature, et lui aux machines. Au fil de l’histoire, nous suivons leur enfance, puis leurs années de jeunes adultes avant de les revoir à l’âge adulte, dans un monde devenu notre futur. Alors que nature et machines semblent vouées à un conflit sans issue, Patricia et Laurence sauront-ils trouver une autre voie ?
Futur proche et bizarreries ordinaires
Tous les oiseaux du ciel n’est pas vraiment un roman d’anticipation. En tout cas pas seulement. D’après quelques évocations technologiques, on pourrait penser que le récit commence à notre époque, alors que Patricia et Laurence sont encore des enfants. Puis, à mesure qu’ils grandissent, nous découvrons un futur proche où les problèmes qui se profilent à notre horizon deviennent bien réels : pénurie de ressources et début d’effondrement de notre société de consommation.
Mais l’univers ne s’arrête pas là. Tous les oiseaux du ciel, c’est aussi un monde où Patricia est une sorcière : elle parle aux oiseaux et à des arbres magiques qui renferment la sagesse de la nature. Quant à Laurence, bricoleur geek et inventeur de génie, il est capable de créer une machine à avancer le temps de deux secondes. C’est cette petite touche étrange, à la fois fantastique et présentée de manière plutôt naturelle dans le récit, qui en fait un monde si singulier.
Revisiter le classique nature versus technologie
Le thème du roman, quant à lui, est en apparence plutôt classique : Patricia, et les sorcières, représentent le lien avec la nature, la sagesse des arbres et la conscience des oiseaux. À mesure que la situation environnementale se dégrade par la main humaine, la nature souhaite sauver la planète et reprendre ses droits. De son côté, Laurence représente les machines. Avec son équipe de chercheurs, ils étudient une solution technologique pour sauver l’humanité, aux risques et périls de la planète.
Le thème de la nature versus la technologie est un grand classique de la science-fiction d’anticipation, sous fond de questions écologiques et d’effondrement de la société. Mais ici, c’est ce fameux élément fantastique, les sorcières et les machines impossibles, qui représentent chacun des camps de ce conflit.
Une histoire de relations avant tout
Mais Tous les oiseaux du ciel, ce n’est pas seulement la relation entre nature et technologie. C’est avant tout l’évolution de la relation entre Patricia et Laurence. Deux enfants étranges, atypiques et rejetés de tous, qui se lient d’amitié avant de se retrouver face à des difficultés à l’âge adulte. C’est à travers leur relation que se développe cette fameuse dualité entre nature et technologie.
Au final, le roman n’est ni l’histoire des sorcières qui veulent sauver la planète, ni celle des ingénieurs qui veulent sauver l’humanité. C’est l’histoire de Patricia et Laurence, que l’on suit en espérant ardemment qu’ils trouveront une autre solution à ce conflit inévitable…
Tous les oiseaux du ciel est certainement un ovni dans le genre de la science-fiction d’anticipation, et tout autant dans le genre de la fantasy, auquel on pourrait aussi le rattacher. Mais il faut apprécier cette touche d’étrangeté, et avant tout s’attacher aux deux personnages pour vraiment entrer dans l’histoire. Si vous y parvenez, comme cela a été mon cas, alors vous trouverez la lecture délicieuse.

Tous les oiseaux du ciel
Laurent Queyssi
(Traducteur),
Charlie Jane Anders
( Auteur),
Will Staehle
(Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : J'ai lu - Collection :
Nouveaux Millénaires
Date de parution : 16/05/2018
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