Sortons un peu des livres (mais promis, j’y retournerai une autre fois) pour se jeter à corps perdus dans la dimension vidéoludique. Car le Steampunk s’épanouit aussi sur les consoles, les tablettes et autres ordinateurs. Les jeux vidéos ont toujours été un moyen de métisser les genres et le steampunk est un bon moyen d’apporter du sang neuf au milieu des grosses licences. Alors, je parle de sang neuf mais l’un des tous premiers jeux à l’esthétique Steam est The Eidolon de chez Lucasfilm Games en 1985 (avant que le mot Steampunk soit inventé !). Depuis lors et grâce aux avancées technologiques, l’esthétique et les thématiques vaporistes se sont petit à petit intégrés à la culture des jeux vidéos avec de plus en plus d’immersivité. Alors, je chauffe ma manette, j’insère ma cartouche (je sais, je suis vieux) et je presse play. Qui sera mon player 2 ?
Bioshock Infinite, 2K Games, 2013 pour la version Xbox 360*
Alors que la série Bioshock avait mis en avant une esthétique steampunk/dieselpunk/biopunk (oui je ferai un article sur les mouvements en punk également) avec les aventures sous-marines dans la cité aquatique, utopique et libertarienne : Rapture, Bioshock 3 ou Infinite, prologue des deux premiers opus, propulse les joueurs sur la cité flottante Columbia en 1912. On y joue en FPS, first-person shooter, Jeu de tir à la première personne, un chasseur de prime censé trouver une certaine Elizabeth, emprisonnée sur Columbia.
Cette fois-ci, le joueur n’est plus enfermé sous l’eau mais dans les airs abordant un Steampunk presque flamboyant fait d’or, de cuivre (ça brille...), de bois et de couleurs chatoyantes. Et qu’est-ce que c’est beau ! Terminées les salles dégoulinantes de Rapture ! L’ambiance steampunk est distillée ici par de nombreux détails comme des enseignes délavées et vieux objets etc. Le design de Columbia est vertigineux et offre une réelle sensation de liberté. Son architecture lui donne une personnalité forte avec ses “oasis” reliées par des rails pour naviguer dans la cité.
Tout comme les deux premiers, Bioshock Infinite possède un important sous-texte politique (racisme, pauvreté, industrialisation excessive, course au pouvoir...) apportant une réelle dimension supérieure en terme de jeu.
Si vous voulez du Steampunk fun, flamboyant et poussant à la réflexion Bioshock Infinite est pour vous !
The Order 1886, Sony Computer Entertainment, 2015 pour la version PS4
Un ordre de chevaliers (de la Table Ronde) est chargé de nettoyer un Londres victorien alternatif des lycanthropes qui pullulent dans Whitechapel grâce à un arsenal impressionnant. Mais quand les classes inférieures décident de prendre les armes à leur tour pour dénoncer leurs conditions de vie, les chevaliers se retrouvent au prise avec deux menaces.
Disons-le tout de suite, le jeu est de toute beauté. Phases de jeu et cinématiques s'enchaînent avec une belle fluidité faisant passer de spectateur à joueur. L’immersion est superbe également mais là s'arrête l’éloge car ce passage constant entre jeu et cinématique casse vraiment le rythme du jeu qui se retrouve totalement déséquilibré. L’absence de mode coopératif, sa faible durée de jeu (7 à 8 heures maximum), le peu de rebondissements et sa fin prévisible ne joue pas en sa faveur. Mais du reste, je dis oui à ce jeu pour sa superbe esthétique et sa dimension immersive. J’y vois là un véritable exercice de style !
Dishonored, Arkhane Studio, 2012 pour la version Xbox 360.
De nouveau un FPS ! Décidément ce mode de jeu sied bien à l’esthétique steampunk ! Enfin presque. Ce jeu en vue suggestive à mi-chemin entre le FPS et le jeu d'infiltration aux allures de la célèbre licence Assassin’s Creed permet d’évoluer dans la ville de Dunwall. Inspirée de Londres, la cité a basé sa fortune sur l’huile de baleine raffinée en huile (Du Whalepunk ?). Glauque à souhait, Dunwall est infestée de rats et vérolée par la peste. Je parlais de mi-chemin car le gameplay s’adapte aux actions et la totale liberté laissée aux joueurs dans la résolution des actions impacte fortement les missions futures. Choisissez la manière douce et le jeu se fait infiltration, choisissez la manière forte et le FPS prend le pas.
Dishonored est une véritable fresque foisonnant de détails d’inspiration Steampunk (le visual director est d’ailleurs diplômé en conception industrielle). Les joueurs y incarnent le garde du corps personnel d’une impératrice qui se fait assassiner. Pris dans un complot, il décide de venger sa mort, sauver la fille de l’impératrice afin de rétablir la vérité. Dishonored aborde notamment par ce biais le fanatisme et la lutte des classes. Les amateurs de pop culture reconnaîtront Carrie Fischer, Susan Sarandon ou encore Brad Dourif dans le casting vocal.
Pour aller plus loin : Arcanum, Engrenages et Sortilèges (Troika Games, 2001) est un jeu de rôle PC qui mélange Héroic-Fantasy et Europe du début du 19ème siècle avec un univers foisonnant. Machinarium (Amanita Design, 2009) est un jeu d’aventure et de réflexion en pointer-et-cliquer dans lequel un robot en fer blanc doit résoudre des énigmes en combinant de façon logique des éléments du décor et certains objets trouvés au fil du jeu. Enfin Dr Grorbort’s Invaders (Magic Leap, 2018) : Voilà un jeu que j’attendais avec impatience. Une aventure en réalité augmentée inspirée de l’univers rétro futuriste de Greg Broadmore...
Arthur Morgan