Brandon Sanderson, Les Légions de poussière, Fleuve Editions (trad. Mélanie Fazi) : campus novel et enquête policière chez les magiciens.

Youpi, revoilà Brandon Sanderson, et il chasse sur les terres de Harry Potter ! Les œuvres du talentueux et prolifique auteur du cycle Fils-des-Brumes (Prix Elbakin 2010) ou de L’Alliage de la justice (Prix Imaginales 2013) s’étaient faites moins présentes en France après la mise en sommeil du label Orbit, et j’ai eu grand plaisir à le retrouver avec ce réjouissant roman young adult dans la nouvelle collection d’imaginaire « Outrefleuve » (Fleuve Editions). Fidèle à lui-même et fort de ses précédentes incursions dans la littérature de jeunesse (la série des Alcatraz), Sanderson combine la reprise d’éléments « classiques », familiers et chers aux lecteurs de fantasy, avec l’invention complète d’un système de magie original. Ainsi, Joel est un jeune héros comme on les aime, un « enfant du placard », fils d’une femme de ménage hébergé dans une prestigieuse académie de magie, humble, malin et déterminé. Alors que son initiation manquée ne lui a pas permis de rejoindre les rangs des Rithmaticiens, qui défendent le monde humain contre la menace des « crayolins » à coup de dessins à la craie que leur pouvoir anime, il n’en reste pas moins passionné par cette matière à laquelle son père avait dédié sa vie. Lorsque des événements mystérieux bouleversent le quotidien de l’académie Armedius, que des élèves magiciens se font enlever et que le distrait professeur Fitch perd son poste, Joel a enfin une chance de faire reconnaitre ses talents en assistant Fitch sur l’enquête, aux côtés de l’agaçante Melody. Bourré de clins d’œil à Harry Potter (le détestable professeur Nalizar dont Joel est seul à se méfier, le soutien complice du principal York, la fratrie de Rithmaticiens où Melody peine à trouver sa place, les duels et matchs palpitants), le roman assume ses influences sans en être écrasé, tant le monde secondaire mis en place dans ce roman apparait riche de possibilités. A l’évidence, il s’agit du début d’un nouveau cycle, et j’espère très fort que la traduction, ici signée Mélanie Fazi, en sera poursuivie pour de prochains volumes.
Lady Helen, le club des mauvais jours, tome 1, d’Alison Goodman, Gallimard Jeunesse (trad. Philippe Giraudon)

Anne Besson