Deux enfants et le sort de l’univers
L’humanité a colonisé l’espace, tout se passe bien… Sauf que par erreur une ancienne intelligence artificielle, pré-humaine, est libérée par erreur et menace de tout détruire (elle commence d’ailleurs de bon pied son entreprise) au point qu’on la surnomme la Perversion ou la Gale. Pendant ce temps, un vaisseau s’écrase sur une planète inconnue, ne laissant comme survivants qu’une sœur et son jeune frère, Johanna et Jefri. Ils sont recueillis par deux factions d’une espèce extraterrestre, les Dards, ressemblant à des chiens et qui vivent de manière collective. Plusieurs individus forment un tout, une entité. Mais Jefri a envoyé un message. A l’autre bout de la galaxie, Ravna et son équipage, comprenant des aliens issus de l’espèce appelée les cavaliers des Skrodes (des êtres végétaux montés sur des chariots électroniques), entendent le message et décident de leur porter secours. Surtout qu’il se pourrait que ces deux enfants, et leur vaisseau naufragé, aient la clef pour survivre à la Perversion qui se répand dans la galaxie en détruisant les mondes et les vaisseaux humains.
Un roman étonnant
Prix Hugo en 1993, Un feu sur l’abîme est un des grands romans d’un auteur plutôt rare, Vernor Vinge. Il y a brasse beaucoup de thèmes : la menace technologique, les contacts entre races aliens et humains, singularité technologique… sans compter une vision de l’espace colonisé par les humains qui renvoie à la structure du net actuel. On se doit aussi de saluer la profondeur des deux personnages d’adolescents et de la subtilité de leurs rapports avec les Dards. On se doit aussi de signaler qu’Un feu sur l’abîme n’est pas facile à lire. Le lecteur doit s’accrocher, fermer la télé (mais quand on a lu Ada Palmer, tout est possible). En tout cas, ce roman a bien vieilli, on ne peut que vous le recommander.
Sylvain Bonnet