Il ne faut jamais dire jamais plus
Il vit loin de la Ville, content de lui mais voilà que son éditeur lui réclame des livres, en vertu d’un contrat et d’avances qu’il a déjà touché et dépensé depuis longtemps. Spider Jerusalem n’a pas le choix, il doit reprendre la plume et le journalisme. Le voici de retour dans une ville toujours en proie à la corruption et à la violence, engagé par le rédacteur en chef d’un journal qu’il connait bien. Spider Jerusalem va commencer par rendre compte du combat des transités, des individus qui ont choisi de prendre le corps d’un alien (mais le transit n’est pas fini, hum). Toujours défenseur de la Vérité, tant que ça rapporte, Spider Jerusalem va ensuite, avec l’aide de son assistante, Channon Yarrow : cette dernière a été envoyé par le journal par le surveiller, tâche ô combien difficile tant Spider est imprévisible. Le voici à regarder et regarder la télévision, à la recherche du scoop le plus inattendu : il en trouve toujours.
Une série qui vieillit bien
Conçue dans les années 90 par le scénariste Warren Ellis qui a depuis fait son chemin (Planetary, Nextwave, Batman’s grave) et le dessinateur Darick Robertson (The Boys), Transmetropolitan décoiffe toujours autant. Il y a vingt ans, on en faisait la série étendard du Cyberpunk, aujourd’hui on dirait que c’est le côté « punk » qui la fait bien vieillir. Le héros (qui a des faux airs de Grant Morrison) est cynique, un peu dingue aussi, mais à travers ses yeux, nous découvrons au fond notre monde à peine déformé. Transmetropolitan est une satire sous acide, une espèce de suite trash de Las Vegas Parano concocté par deux sales gosses. Au final, c’est très réjouissant et on envie ceux qui vont lire cette histoire pour la première fois.
Au passage, le format semi-poche choisi pour la collection "Urban Nomad" est idéal pour lire lors d’un long trajet en train, par exemple.
Sylvain Bonnet