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La Cache du diable

Dean R. Koontz ( Auteur), Eric Scala (Illustrateur de couverture), Bernard Blanc (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/01/05  -  Livre
ISBN : 2265081124
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charlotte   - le 27/09/2018

La Cache du diable

Dean Koontz est ce qu’il est convenu d’appeler un « maître du fantastique » et de la terreur. Cet auteur américain, né en 1945 en Pennsylvanie, écrit depuis l’âge de 23 ans. Adepte du pseudonyme, citons entre autres Brian Coffey, Norman Paige ou Leigh Nichols, il a publié plus d’une cinquantaine de romans, dont bon nombre sont devenus des best sellers. Sûr de sa réussite, il a rédigé un guide d’écriture dans lequel il révèle toutes ses recettes, afin que n’importe quel péquin moyen puisse, à son instar, écrire un best seller. La Cache du Diable, aujourd’hui réédité, a eu droit, comme de nombreux récits de l’auteur, à une adaptation cinématographique sous le titre Souvenir de l’Au-delà réalisée par Brett Léonard.

Réveil douloureux et cauchemardesque

Hatch Harrison et sa femme Lindsay sont victimes d’un grave accident de voiture. Leur véhicule tombe dans la rivière en plein hiver et bien que Lindsay parvienne à le ramener jusqu’à la rive, Hatch meurt noyé. Une équipe spéciale de réanimateurs tente le tout pour le tout et bien qu’il soit cliniquement mort depuis plus d’une heure, ils arrivent à le faire revenir du royaume des ombres. Une nouvelle vie commence alors pour le couple qui avait perdu leur fils de cinq ans des suites d’un cancer. Ils décident de renaître et d’adopter un enfant, que la vie reprenne enfin ses droits.

Dans le même temps, un serial killer sévit dans la région à l’insu de tous. Il se nomme lui-même Vassago et monte une « collection » afin de regagner les Enfers dont il croit avoir été expulsé. Il offre des corps mutilés au diable en carton pâte d’un train fantôme d’un ancien parc d’attraction abandonné où il a élu domicile. Dans ses rêves, il voit une femme merveilleuse pleine de vie qui lui sourit amoureusement. Hatch, dans ses cauchemars voit à travers les yeux d’un jeune homme au teint d’une pâleur de cadavre, un tueur froid et sadique. Il a ramené de son séjour dans la mort un lien télépathique qui risque une nouvelle fois de lui coûter la vie.

L’éternelle lutte du Bien et du Mal

Dean Koontz tisse lentement sa toile pour immobiliser le lecteur dans une trame serrée et diablement efficace. On se laisse happer par les eaux troubles de la conscience néfaste de Vassago et tentons de surnager, à l’image du héros, et de se débarrasser des images cauchemardesques que le narrateur nous donne à voir. Il faut dire que Koontz a un goût certain pour le macabre qui lui permet de renvoyer une image extrêmement positive, voire surréaliste de son héros Hatch, dont le seul défaut semble être une gentillesse à toute épreuve. En effet, le héros est un homme indiscutablement parfait, le mari, le père et l’amant idéal. Il lui fallait comme adversaire un personnage aussi mauvais qu’il est bon, et Vassago ne nous déçoit pas. Vous l’aurez compris, le manichéisme est érigé comme la règle d’or du récit.

Si l’on est tenu en haleine tout au long de l’intrigue grâce à l’écriture ferme de Koontz qui sait ménager des moments de tensions palpables et angoissants, la fin est assez risible. En bon auteur américain pétri de puritanisme et ayant comme référence principale la Bible, Koontz nous gratifie d’une fin rocambolesque et invraisemblable qui fait beaucoup rire (je ne suis pas vraiment certaine que là était son but, mais c’est bien ce qui arrive). Le mysticisme de l’auteur a pourtant permis d’introduire l’idée de collection dans le récit qui lui donne une caution artistique tout comme le personnage de Lindsay, peintre de son état. En outre, l’assemblage de cadavres pleine de recherches et de fureur créatrice de Vassago flattera la part sombre des lecteurs en mal de sensationnalisme macabre, alors que la vie d’Hatch et la collection de peintures pieuses du médecin qui l’a soigné rassureront leur bonne conscience.

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