Volume Premier
Eric Corbeyran est un auteur plutôt prolifique en bande dessinée. Il a signé pas moins d’une quarantaine d’albums, du Régulateur à Weëna en passant par Sales Mioches et Le Fond du Monde. Mais il s’est surtout distingué en approfondissant tout un univers personnel par le biais des séries des Stryges (Le Chant des Stryges, Le Maître de jeu, Le Clan des chimères…) un privilège plutôt rare accordé à seulement quelques scénaristes. Son compère Djillali Defali est pour Corbeyran un vieux compagnon de route. Ensemble ils ont signé les quatre tomes d’Asphodèle du nom de son héroïne éponyme qu’on retrouve d’ailleurs dans La Loi des 12 Tables, un projet colossal qui devrait compter 6 tomes publiés en moins de 12 mois.
Incarnation…
Jeune et jolie sorcière du genre plutôt farouche, Asphodèle reçoit un appel au secours d’une femme faisant sans cesse des cauchemars dans lesquels elle revit les derniers jours d’une sorcière du Moyen Âge. Tous les symptômes indiquent qu’il s’agit d’un cas d’Incarnation et que peu à peu elle va perdre sa personnalité au profit de celle dont elle rêve… Mais à peine Asphodèle a-t-elle écouté son témoignage que la nuit suivante elle la retrouve morte étranglée à son domicile…
Du bon et du moins bon
On reste assez dubitatif devant le premier tome de ce qui s’annonce comme une des séries événements chez Delcourt en 2006. Avec ce premier récit, il y a le potentiel pour développer une histoire de grande ampleur. Si la trame est plutôt classique avec un récit policier mélangé à un peu de mystère et de magie, elle contient dans ce premier tome de belles promesses. Espérons qu’elles se confirmeront par la suite, en évitant les petites choses qui agacent comme la multiplication des prétendants d’Asphodèle … Côté dessin le bon alterne avec le moins bon. Defali signe des planches avec de grandes cases. Parfois c’est superbe techniquement, d’autre fois, c’est décevant et ses dessins manquent de minutie. Un peu comme s’il avait voulu aller trop vite, ce qui vu l’ampleur du projet, n’est peut-être pas si surprenant (après tout il doit signer 6 albums en un an alors que la plupart des dessinateurs n’en réalisent qu’un seul). Il est bien sûr encore trop tôt pour juger complètement cette série. Ce premier tome n’est pas mauvais sans toutefois être exempt de défauts. Affaire à suivre. En tout cas, si vous aimez ce genre d’histoires, vous pouvez d’ores et déjà y jeter un œil prudent.