Poison Ivy : cycle vertueux

Poison Ivy cycle vertueux, où comment un personnage peut être réinventé, par G. Willow Wilson

A la croisée des chemins

Pamela Isley, alias Poison Ivy, a quitté Gotham. Visiblement mourante, elle erre, après avoir recouvré ses pouvoirs, et est choquée par l’inconscience humaine. Et elle a aussi du mal à se remettre de sa rupture avec son grand amour, la sublime Harley Quinn. Du coup, elle fignole un projet de destruction de l’espèce humaine, qui appauvrit, la biosphère, avec un champignon particulièrement toxique. Mais elle est poursuivie par l’homme de la sève, alias Jason Woodrue, son ancien professeur dont elle s’était entichée autrefois. Veut-il lui faire entendre raison ? Non, juste lui montrer qu’elle a complètement tort et surtout qui est le maître… Pamela, pleine de doutes (au fond, veut-elle vraiment l’extinction de l’humanité ?), va devoir l’affronter.

De la modernisation d’un personnage

G.Willow Wilson, autrice de Cairo pour Vertigo puis de Sandman ou Wonder Woman, créatrice de la première super-héroïne musulmane Kamal Khan, a choisi de reprendre pour la gamme Infinite de DC le personnage de Poison Ivy, femme fatale un peu folle de l’univers de Batman ayant un pouvoir démesuré sur les plantes. Le récit de Neil Gaiman proposé en annexe montre bien comment fonctionnait le personnage. Wilson en fait une icône écolo-radicale et choisit aussi d’approfondir son côté gay avec la relation passionnelle qui la lie à Harley Quinn. Soit, c’est dans l’air du temps, même si certains y trouveront un côté « woke » qui les agacera. Le dessin foisonnant et très réussi de Marcio Taraka, avec des planches signées également par Dani, constitue le point fort de cette histoire.

Sylvain Bonnet