- le  
Eragon Le Film
Commenter

Eragon Le Film

Attention, voici venir la vague Eragon sur les écrans, mercredi 20 décembre ! Après des millions d’exemplaires vendus du roman éponyme dans près de quarante pays, et après le succès mondial du Seigneur des Anneaux, l’occasion était trop belle : une adaptation au cinéma, et plus vite que ça !

Eragon est le premier long métrage de Stefen Fangmeier. Il a suivi une formation d’informatique. Très vite, il va évoluer dans l’industrie du spectacle, d’abord chez Digital Productions, Mental Images et entre chez ILM en 1990, où il mènera son premier projet majeur en tant que superviseur des plans numériques sur Terminator 2 : Le Jugement Dernier de James Cameron. Il acquiert ensuite une expérience de superviseur des effets visuels sur Twister de Jan De Bont, et collaborera à plusieurs films : Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, En Pleine Tempête de Wolfgang Petersen, Galaxy Quest de Dean Parisot, La Mémoire Dans La Peau de Doug Liman, Signes de M. Night Shyamalan, Master and Commanders : De l’autre côté du monde de Peter Weir, ou encore Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire de Brad Silberling.

Rappellons les grandes lignes de l’histoire : en terre d’Alagaësia, la lignée des Dragonniers semble éteinte après que Galbatorix, lui-même ancien dragonnier, a décidé de les trahir pour s’approprier l’ensemble de leurs formidables pouvoirs. Eteinte ? Pas tout à fait, puisqu’Eragon, un jeune garçon, va se retrouver en possession d’un œuf bien étrange, d’un bleu annonciateur du fantastique, un œuf de dragon… Et Sapphira fut, désignant Eragon comme son dragonnier et l’engageant dans une quête pleine de rebondissements.

Une adaptation plutôt fidèle au roman

Peter Buchman, le scénariste, insiste sur l’enjeu essentiel de fidélité au texte du roman de Paolini au moment de l’écriture en choisissant, comme dans le livre, de donner à la relation entre Eragon et Sapphira une place de choix. En effet, dans le film, la mise en scène s’articule autour de ce pivot central qu’est le couple formé par le dragon et son dragonnier, et la nature mystérieuse de leur relation est bien représentée : la télépathie s’exprime concrètement par un échange de voix, audibles seulement par l’un et l’autre, et bien sûr par le spectateur, troisième composant de cette communication finalement triangulaire. L’adaptation fait donc bon usage de cette excellente idée de Paolini, idée créatrice d’une forte connivence des deux personnages principaux avec le lecteur / spectateur.

Rendons grâce, de plus, au travail des acteurs et de la chef costumière, Kym Barrett (qui a par ailleurs signé les costumes de Matrix des frères Wachowski). Robert Carlyle, en premier lieu, compose un impressionnant Durza, qui effraiera plus d’un jeune spectateur, avec ses yeux et cheveux rouges et les étranges dessins qui sculptent son visage. Si on pouvait craindre légitimement une représentation bien trop caricaturale du personnage du méchant-vraiment-très-méchant, avouons que Carlyle s’en sort plutôt bien, l’essentiel de la transmission des émotions reposant sur son jeu de regard. Mêmes remarques pour Malkovich, qui incarne Galbatorix avec le talent qu’on lui connaît : le plaisir de l’acteur est clairement perceptible.

Ed Speleers, le jeune Eragon, est tout à fait crédible : beau, blond, le regard clair, il est une parfaite (trop ?) incarnation du principe du Bien, et séduira sans souci une flopée de midinettes. Sienna Guillory, qui interprète l’elfe Arya, est beaucoup plus terne. Bien sûr, l’elfe est jolie, gracile, combat bien mais l'actrice est un peu trop bonne élève. Notons tout de même la qualité du travail sur ses costumes, Kym Barrett ayant sélectionné une gamme de couleurs et de matières en harmonie avec le monde végétal aux qualités esthétiques certaines, particulièrement bien mises en avant à l’écran.

Cinéma à sensations

Fort de ses nombreuses expériences de superviseur des effets visuels, Fangmeier déclare que « c’était assez logique qu’on se tourne vers moi étant donné les effets visuels extrêmement pointus qu’impliquait l’adaptation (d’Eragon, ndlr) ». Ses talents s’allient à ceux de Michael McAlister pour donner vie à Sapphira. La représentation de la dragonne constituait évidemment le plus gros challenge de l’aventure. Dans l’ensemble, le défi est remporté, Sapphira est expressive et impressionnante, en particulier lors de la scène de son –violent- passage à l’âge adulte. Le plus réussi reste les scènes de vol où alternent les points de vue d’Eragon et de Sapphira, créant un vertigineux effet de montagnes russes. Le spectateur décolle littéralement et plonge avec le couple, parfois au bord du vertige.

Bon, bien sûr, l’équipe n’a pas résisté à l’appel des sirènes de l’adaptation de la trilogie du Seigneur des anneaux de Peter Jackson, référence tentaculaire : la photo, la musique, et surtout la fameuse transformation des voix (en particulier celle de l’elfe Arya, avec laquelle on croit entendre Arwen…) en sont de forts échos. Tout cela était fort prévisible, et apparaissait dès la bande annonce qui d’ailleurs surfait on ne peut plus clairement sur la vague, mais l’ensemble fonctionne bien et promet de bons moments aux spectateurs, jeunes ou moins jeunes.

 

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?