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Le cercle de Farthing

Luc Carissimo (Traducteur), Jo Walton ( Auteur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 01/01/1970  -  livre
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Le cercle de Farthing

Et si… 
 
Née en 1964, Jo Walton, auteur  peu connue en France a été révélée au public français par Morwenna. Avec ce roman,  elle a remporté un grand succès public et a accompli l’exploit de cumuler les prix Hugo et Nebula. Pour autant, Walton s’était déjà fait connaître outre-Manche avec une trilogie uchronique dont Le cercle de Farthing est le premier volet. L’hypothèse de départ est simple : Que se serait-il passé si la Grande-Bretagne avait conclu la paix avec le IIIe Reich en 1941 ?
 
Comme dans toute uchronie, ce postulat de base repose sur des faits historiques : dans les deux premières années de la guerre, les appeasers étaient toujours au gouvernement et Winston Churchill a dû composer longtemps avec Lord Halifax, qui pencha longtemps pour une paix de compromis et l’aristocratie anglaise eu longtemps un « faible » pour le maître du Reich : citons Oswald Mosley, les sœurs Mitford et surtout l’ancien roi Edward VIII dont il est avéré qu’il a transmis aux nazis des secrets militaires britanniques ! Jo Walton se base donc sur des bases crédibles (elle s’est indéniablement bien documentée) pour bâtir son roman. Reste maintenant à construire une intrigue crédible (chers lecteurs, je tue le suspense mais sachez-le d’avance : elle y arrive avec maestria).  
 
Prisonniers du cercle 
 
Lucy part retrouver sa famille au domaine Eversley pour un week-end de chasse et de fêtes. Depuis peu, elle est devenue le mouton noir de la famille : elle a en effet choisi d’épouser David Kahn, un ancien camarade de son frère tué à la guerre, qui se trouve avoir un défaut majeur aux yeux de sa mère : être juif. À la fête organisée par ses parents est invité sir James Thirkie, l’homme qui a conclu la paix avec Hitler. Lorsque Thirkie est retrouvé assassiné, David se retrouve instantanément suspect au grand dam de sa femme. L’inspecteur diligenté par Scotland Yard, Carmichael, doute cependant de la culpabilité par trop évidente du « juif David » : et s’il était victime d’un complot ? Reste à en définir les mobiles. Les choses se compliquent lorsque Lucy et son père sont victimes d’une tentative d’assassinat…
 
L’art de Walton
 
Jo Walton a choisi de nous raconter comment des gens pris au piège d’une enquête criminelle (d’une certaine façon, Le cercle de Farthing est aussi un roman de détection, genre dans lequel s’est illustrée Agatha Christie) pouvaient réagir à l’instauration du fascisme en Angleterre. Elle a choisi une narration qui alterne entre la première personne (Lucy) et la troisième personne (l’inspecteur), entre un point de vue intime (Walton excelle à retranscrire les drames intérieurs de Lucy) et un œil extérieur, celui de Carmichael, qui va mettre au jour la conspiration derrière le meurtre… Là où la technique devient art, c’est qu’on referme le livre avec une envie : connaître la suite. Ici, il n’y a pas de lourdeurs, pas de « truc » qui pourrait excéder un critique dont la vigilance est en éveil : Le cercle de Farthing est une réussite incontestable, on attend la suite (Denoël, please…)
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