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Qui es-tu Alaska ?

John Green ( Auteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 21/08/2014  -  jeunesse
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Qui es-tu Alaska ?

Star mondiale depuis que Nos étoiles contraires est devenu un best-seller international adapté au cinéma, John Green est un auteur pour adolescents et jeunes adultes déjà récompensé à de multiples reprises. Son premier roman présenté ici, Qui es-tu Alaska ? a obtenu le prix littéraire Printz Award. Publié pour la première fois à 25 ans, John Green a depuis publié quelques autres livres comme La face cachée de Margo, ou encore Will & Will
 
Une rencontre bouleversante. 
 
Miles Halter est un jeune homme mal dans sa peau. Solitaire, un peu pas obligation, il n’a pas d’ami dans son lycée, et les journées se ressemblent jour après jour. Il décide, pour rompre cette vie monotone et seule d’intégrer un internat, dans lequel son père avant lui a fait les plus belles bêtises. 
 
Au moment d’arriver dans ce nouvel univers, il ne se rend pas encore compte à quel point sa vie va changer. Il partage sa chambre avec le Colonel, un jeune de son âge qui sera à la fois son ami, son mentor, et son guide. Accompagné du Colonel, il rencontrera Takumi, Lara, ou encore Alaska. La belle, l’indomptable, la mystérieuse Alaska. 
 
Cette jeune fille défoule les passions. Lunatique et exubérante, Alaska est la clé de voûte de ce groupe d’amis. Sa beauté, sa sensualité, son intelligence et ses revendications seront à l’origine d’une transformation des plus profondes pour Miles.
 
En quête de sens ? 
 
En 1951, J.D. Salinger publiait L’attrape-cœurs, qui deviendra une œuvre majeure de la seconde moitié du 20ième siècle. Son thème explorant la transition de l’enfance à l’âge adulte avait parlé à des millions de lecteurs. 
 
Avec Qui es-tu Alaska, John Green remets le couvert en s’attaquant à cette période délicate qu’est l’adolescence. Son roman, explorant des thèmes aussi universels que l’amour, la sexualité, l’amitié, la quête de sens, fera mouche auprès des adolescents qui se questionnent continuellement sur ces sujets. 
 
Le succès est immédiat, et à juste titre : l’écriture, douce, subtile, et très accessible, s’offre le luxe de parler à tout le monde et de pouvoir toucher les lecteurs les plus récalcitrants, surtout chez les jeunes. Les personnages sont très touchants, simples, et évocateurs, ils sont à l’image des amis que l’on a pu avoir autour de nous pendant notre scolarité. Les blagues et aventures que vivent les protagonistes nous renvoient à celles que l’on a pu faire, ou espéré faire, provoquant ainsi un élan de nostalgie immédiat. 
Eléments intéressants des protagonistes : chacun a un domaine de prédilection qui lui est propre. Pour Miles, ce sont les dernières phrases des personnes célèbres avant leur mort : il les connait toutes par cœur. Pour le Colonel, ce sont les capitales de tous les pays du monde. Ces particularités donnent lieu à des échanges pleins d’humour, et assez improbables, permettant de donner un certain rythme au livre, avec par moment des instants de détente pure. 
 
A l’image de Holden Caulfield, protagoniste du roman de Salinger, Miles intègre l’internat avec une quête très personnelle qui sera un but, un objectif, source de sa transformation. Guidé par la dernière phrase de Rabelais, il s’inscrit en quête d’un « Grand Peut-Être ». C’est cette quête, à la fois identitaire, personnelle, et tournée vers les autres et vers l’avenir, qui inspirera le lecteur comme il a pu être inspiré par la quête de Holden Caulfield. 
 
On regrettera un côté trop prévisible à l’intrigue, dont la fin est hélas trop simpliste et trop vite déduite pour un lecteur un tout petit peu attentif. Cette simplicité de l’intrigue est bien compensée par des parties plus « philosophiques » induisant un questionnement au lecteur, sans être pour autant lourd ou trop éloigné de la réalité de celui-ci.
 
Néanmoins, ne nous trompons pas de cibles : ce livre est clairement adressé aux adolescents. Contrairement à L’attrape-cœurs les adultes ne trouveront pas nécessairement matière à réfléchir, et mise à part quelques moments de possible nostalgie, le reste ne touchera pas forcément et profondément un adulte qui sera déjà passé par tous les questionnements propres à l’adolescence, à la prise de responsabilité, et au sens de la vie et de la souffrance. 
 
L’ensemble est très agréable à lire, et trouvera aisément sa place dans la bibliothèque d’un adolescent. 
 
Notons tout de même que les amateurs de Nos étoiles contraires ne retrouveront pas nécessairement dans Qui es-tu Alaska ? l’intensité possiblement ressentie dans la lecture antérieure de Nos étoiles contraires. Il semble plus intéressant de lire l’œuvre de John Green dans la chronologie de sortie, car son style s’est apparemment bonifié avec le temps, rendant, selon plusieurs lecteurs, plus fade la lecture des livres antérieurs si l’ordre de lecture n’est pas adéquat. 

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