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Le Goût de l'immortalité

Catherine Dufour ( Auteur), J. Paternoster (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2007  -  livre
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Le Goût de l'immortalité

Née en 1966 à Paris, Catherine Dufour a été pendant quelques années la rigolotte de service dans le monde des auteurs français des littératures de l'imaginaire. La faute à sa trilogie burlesque Quand les Dieux buvaient chez Nestiveqnen. Trois romans survitaminés qui avaient agité bien des zygomatiques. Et puis, au fil des nouvelles laissées çà et là (dans Bifrost notamment...), on avait peu à peu découvert ce que l'on soupçonnait : une auteur aux talents multiples, capable de sortir de ses premiers récits humoristiques. Le Goût de l'immortalité achèvera de convaincre les derniers sceptiques.

Le futur de la déprime

Le monde en 2113 ne sera pas franchement enthousiasmant. Les habitants auront tendance à s'élever bien au-dessus d'une terre archi-polluée dans de gigantesques immeubles. Au 42ème étage d'une tour de la ville de Ha Rebin, dans l'ancienne Chine, vit une petite fille et sa mère. Une étrange vieille femme, un peu sorcière sur les bords, vit également pas très loin de leur appartement. C'est une sorte de guériseuse que l'on vient voir pour toutes sortes de raisons ou de problèmes. C'est tout naturellement que la mère de la narratrice lui confie son enfant lorsque celle-ci semble aux portes de la mort. Et c'est tout naturellement que la sorcière fait un miracle en lui redonnant vie et santé. Mais qui est-elle vraiment ? Une question que Cmatic, un agent d'une transnationale, est chargé de résoudre après le fiasco d'une de ses précédentes enquêtes...

Un style

Le Goût de l'immortalité est un roman étrange et passionant. Son principal atout, c'est cette mélancolie et cette tristesse qui se dégagent du monde que Catherine Dufour nous décrit. Violence, pollution et drame semblent les maîtres mots. Les personnages n'ont pas beaucoup d'espoir et d'horizon. Son héroïne vit elle-même la malédiction de rester à jamais coincée dans un corps d'enfant difforme même si cet état lui permet de survivre. Il y a du désespoir en elle. Du désespoir et de la colère. Mais aussi quelques éclaircies. Son personnage n'en est que plus beau dans cette noirceur ambiante.

L'ambiance est donc assez prenante. Mais ce qui est le plus frappant, c'est l'écriture de Catherine Dufour elle-même. Dans le déroulement de son histoire, sa narratrice prend bien le temps de raconter les récits de chacun de ses protagonistes. Un peu comme si chaque personnage avait sa biographie. C'est au début un peu déroutant et l'on se demande où elle veut en venir. Puis, peu à peu, le dessin global de l'histoire prend forme pour notre plus grand plaisir. Car au final, avec ce style, ce décor et cette héroïne tourmentée, Catherine Dufour a écrit un bon roman. Un de ceux qui accrochent le lecteur et dont on devrait se souvenir longtemps. 

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