L'interview de l'auteur, se trouvant à la fin de l'ouvrage, est également disponible.
Extrait :
Pour lire le prologue dans son intégralité ainsi que l'interview, c'est sur le site du Bélial'.Dressé sur ses membres postérieurs, ses quatre antérieurs rangés le long de ses plaques pectorales et abdominales, Lhargo contemple la douce lumière de son soleil natal, Ijina, l’Œil en Feu. Un million de cycles plus tôt, bien longtemps avant sa naissance, son peuple — que les Humains surnomment Alèphes — a démantelé Ah, leur planète d’origine, afin de pallier sa terrifiante instabilité tectonique. Et comme la quantité de matière ne suffisait pas, ils ont aussi démantelé plusieurs planètes telluriques proches. Avec toutes ces roches, tous ces métaux, toute cette eau, les Guerriers du temps, comme ils se surnomment, ont construit le ruban de Ah, le plus grand artefact de l’Empyrium : un tore large de mille kilomètres, d’un diamètre moyen de trois millions de kilomètres, survolé par un autre tore ajouré, à peine plus large, dont la lente rotation permet aux habitants et aux cultures de profiter d’un simulacre de rythme nycthéméral.
Ijina se meurt ; selon les calculs des architectes, l’Œil en Feu commencera son expansion mortelle dans quelques milliers de cycles. Cette pensée n’inquiète en rien Lhargo, car la Petite Machine des Sculpteurs-Voyageurs est en marche. Elle arrivera dans les temps, pour revitaliser Ijina, pour lui donner une seconde jeunesse de deux ou trois milliards de cycles.