salut à toi, toi qui n existe pas.Anonymous a écrit :C'est à ce moment là que nous retombons sur nos pieds:
"Il y a l'image".
C'est la descriptif d'un univers acquis (au-delà des étiquettes, ne serait-ce pas le meilleur exemple possible d'imaginaire ?), avec ces règles, ces concepts, mais toujours dans une symbolique très forte. Comme un écho de notre univers. Enfin, plus comme écho (monsieur Calvo, arrêtez-moi si je raconte une connerie) de notre culture.
Ou d'autres cultures. Mais disons de SENS (sémantique ?). Reprendre le sens, le malaxer puis le digérer pour en ressortir autre chose.
C'est peut-être aussi pour cette raison que la forme devient malléable (je crois que Epikt l'a évoqué un peu plus tôt en répondant à Sylvie Denis). Elle même est déconstruite/reconstruite pour coller au "message sensitif".
Voilà pour la paraphrase, ce qui me permet d'arriver à ma question:
N'est-ce justement pas pour cela que le jeu vidéo est intéressant ?
N'est-il pas plus sensitif, plus préhensible, qu'un livre ?
Et encore au-delà de toute ça, n'est-ce pas ici l'intérêt du travail collaboratif (des coders, des levels designers, des game designers, ...): l'assemblage de connaissances, de techniques et de cultures différentes pour fabriquer une oeuvre sensitive ?
Et les IHM ? Hein ? Les IHM ?
Voilà.
Pas de pseudonyme. Pas d'identité. Je n'existe pas.
ce qui m intéresse déjà dans le jeu vidéo, c est pas tant le jeu que le monde. je pourrai vous en tartiner des pages et des pages mais là je viens de me frapper une réunion de trois heures sur l écosystème et je veux plus ^^ je vais donc faire bref, et demain j y reviendrai.
il y a deux choses très différentes, d abord le terrain expérimental, pour un créateur, du virtuel, et ensuite, pour celui qui écrit, de pouvoir travailler en équipe, à un projet qui le dépasse de très loin (un peu comme sur un cathédrale). la jonction designer-graphiste-développeur est fascinante à explorer, et c est la communication entre ces têtes qui fait l art du jeu, je pense, le subtil équilibre entre la poésie du mot, l image et le code. c est une sorte d art total, le jeu vidéo, et de marchandise totale aussi. dans ce paradoxe réside, je pense, le potentiel du média. l artiste du jeu vidéo, c est le joueur. tout est fait pour lui donner l illusion d une liberté (quelle qu'elle soit, de création, de mort etc...). maintenant, tu prends les mondes persistants, et là, tu peux avoir une masse de narrations individuelles formant un tout, dans un environnement que tu vas tenter de décrire dans ses moindres détails, en lui laissant une autonomie. alors évidemment, trouver des gens qui ont cette volonté, cette vision c est chaud, surtout en france, mais il y a des poches de résistances et tout reste à faire. il n est absolument pas question de pédagogie mais bien d essayer d articuler de vrais mondes parallèles, pouvant impacter le réel, et pas seulement des extensions (comme l est second life, donc, de plus en plus, et que je déserte massivement).
voilà un papier que j ai écris sur le devblog de wakfu qui vous en dira pt un peu plus sur ces idées : http://devblog.wakfu.fr/billets/10-la-vie-en-vert.html
concernant le sensible du jeu vidéo, oui je suis d accord, en terme de diégétique, le support offre une merveilleuse opportunité. je veux dire, créer des fleurs virtuelles, c est le plus beau métier du monde. si je n avais que ca, je pense que ca me saoulerait vite, mais comme j ai aussi une activité de création personnelle, enrichissante, la convergence des deux marche très bien. mais encore une fois, c est très rare de trouver ça aujourd'hui, et le jv souffre d une terrible réputation, méritée parfois. c est juste qu on n oublie qu on n a pas encore notre orson welles du jeu vidéo, on a des méliès, pleins, des griffiths (un ou deux) et voilà. à partir du moment où les cons cesseront de voir le mal dans toutes les nouvelles opportunités d expressions personnelles, et de légiférer contre, à partir du moment où le média lui-même créera sa morale (je parlais hier de super columbine massacre RPG), alors on avancera.
perso les IHM je m en branle pas mal, sauf pt si ca me permet de dire des mots doux à ma palette graphique et qu'elle me réponde en sussurrant. je reste un mortel, et je crois pas au post-humanisme. la cybernétique reste, pour moi, quelque chose de profondemment émouvant si on ne fond pas les deux entités en une seule. c est la spécificité des deux qui fait que leur mariage alchimique n est pas souhaitable pour l instant, au point où on en est (on peut le concevoir noétiquement cela dit, et ça préserve la magie de l'idée), ou alors, on change d ère, de sujet, de débat, et moi, je suis humain, je parle d un point de vue humain, pour les humains. gibson avait abordé le sujet dans idoru, qui reste pour moi, son meilleur livre (et justement, le moins narratif - avec agrippa). rester humain, c est fondamental il me semble. comprendre que le référent naturel a changé, et qu'il est temps de faire sortir la voix du pixel, par des mots, par un partage, par des responsabilités. en faisant ça, on pourra peut-être créer un pont avec le réel et débloquer des situations. rien n est moins sûr, mais c est une façon comme une autre de pas faire marche arrière.